Jean Charles Abbatucci
Jean Charles Abbatucci, fréquemment orthographié Abatucci, né le à Zicavo en Corse et mort le à Huningue, dans le Haut-Rhin, est un général français de la Révolution.
Pour les autres membres de la famille, voir Famille Abbatucci.
Pour l'homme politique bonapartiste, voir Jean-Charles Abbatucci (homme politique).
Pour les autres membres de la famille, voir Famille Abbatucci.
Jean Charles Abbatucci | ||
Naissance | Zicavo, Corse-du-Sud (Royaume de France) |
|
---|---|---|
Décès | (à 26 ans) Huningue, Haut-Rhin (République française) Mort au combat |
|
Origine | Royaume de France | |
Arme | Artillerie | |
Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1787 – 1796 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française | |
Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe, 17e colonne | |
Biographie
Du sous-lieutenant au général de brigade
Il est le fils du général Jacques Pierre Abbatucci et de Maria Angela de La Costa. Élève à l'École d'application de l'artillerie et du génie, de Metz, il en sort en 1787, à l'âge de 16 ans, pour entrer dans le 2e régiment d’artillerie à pied comme sous-lieutenant. En 1793, il passe dans l'artillerie à cheval, que l'on vient d'organiser. Au commencement de la campagne de 1792, il n’est encore que capitaine d'artillerie, mais sa brillante conduite le fait parvenir, avant la fin de cette année, au grade de lieutenant-colonel. En 1794, le général Pichegru l'attache à son service en qualité de capitaine premier aide de camp, et c'est sous ses ordres que Pichegru participe à la campagne de Hollande.
Il est ensuite chargé par le général Moreau de préparer le passage du Rhin avec les généraux Bellavène, Decaen et Montrichard, mouvement qui est effectué à Kehl le . Abbatucci combat sur la rivière Kitzing le et soutient un combat opiniâtre à Schweighausen, le , contre le corps de Condé. Ces succès lui valent les épaulettes de général de brigade le .
Campagnes sur le Rhin, 1796
Le , il affronte l'arrière-garde des Émigrés à Wertheim et la poursuit jusqu'à Erkheim. Le , il est défait à Kammlach par le duc d'Enghien et manque d'être anéanti. Secouru in extremis par la 89e demi-brigade, il reprend l'offensive et repousse les Émigrés sur Mindelheim où il fait 1 000 prisonniers. Il traverse le Lech en Bavière le et se signale de nouveau à cette occasion en culbutant les troupes autrichiennes sur la rive opposée. Abbatucci s'empare alors de Kissing et marche sur Ratisbonne pour couper la retraite de l'ennemi. Son attitude au cours des opérations lui vaut d'être nommé général de brigade. Le , il repousse l'attaque sur l'Isar du général autrichien Deway.
Pendant la retraite de l'armée du Rhin et Moselle, il commande l'arrière-garde et dirige au mois de septembre une attaque contre la forteresse de Kehl. Le mois d'après, il stoppe l'ennemi près de Neubourg. Il est par la suite chargé du commandement de la place de Huningue. Cette forteresse, qui couvre la Haute-Alsace, devient d'une grande importance lorsque Moreau repasse le Rhin après les défaites essuyées par Jourdan en Franconie. Aussi décide-t-il de confier la défense de la place à Abbatucci. Les Autrichiens viennent mettre le siège devant la ville en même temps qu'ils font le blocus de Kehl, où Desaix et Lecourbe se sont enfermés. Abbatucci tient tête trois mois durant aux 20 000 hommes de l'armée autrichienne.
Abbatucci est blessé mortellement au cours d'une sortie vigoureuse qu'il dirige dans la nuit du au depuis la tête de pont située sur la rive droite du Rhin. Il meurt le , à l'âge de 26 ans. La perte de ce général hâte la reddition de la place, que les Français évacuent le .
Honneurs
- Le général Jean Charles Abbatucci fait partie des 558 officiers d'Empire à avoir son nom gravé sous l'Arc de triomphe.
- Le général Moreau fait ériger, après la conclusion de la paix, en 1801 , un monument en l'honneur de ce guerrier estimé et regretté de l’armée, sur le lieu même où il avait succombé avec gloire. Ce monument est vandalisé, en février 1816, par les troupes coalisées européennes.
- En 1819, le général Rapp ouvre une souscription pour le rétablir. Ce n'est cependant qu'en 1828 (Révolution de Juillet) et à l’initiative du général Foy , compagnon d'armes d'Abbatucci, qu'un nouveau monument est édifié route de Saint-Louis. Il est restauré en 1856 avec l’ajout de deux bas-reliefs de bronze par Philippe Grass. En 1904 , le monument est déplacé de la route de Saint-Louis sur ce qui deviendra la place Abbatucci à Huningue . Sur une base en marbre, est érigé un obélisque de 8 m en grès rouge ; sur les deux bas-reliefs[1] , le général Abbatucci est représenté au passage du Lech en Bavière (24 août 1796) et lorsqu'il est blessé mortellement à Huningue le 30 novembre, soutenu par le futur général Foy.
- Une statue par le sculpteur Vital-Dubray lui est élevée cours Napoléon, à Ajaccio, place Abbatucci[2].
- Un buste en marbre par Vital-Dubray se trouve dans la galerie des Batailles au château de Versailles.
Bibliographie
- « Jean Charles Abbatucci », Charles Weiss, Biographie universelle, ou Dictionnaire historique contenant la nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, [détail des éditions].
- « Jean Charles Abbatucci », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- Albert Maurin, Vie du général Charles Abbatucci, Paris, Éditions Ledoyen, , 164 p.
Liens externes
- Portail de la Révolution française
- Portail de l’histoire militaire