Charles Beauquier
Charles Beauquier, né le à Besançon (Doubs) où il est mort le , est un homme politique et historien français.
Pour les articles homonymes, voir Beauquier.
Député du Doubs | |
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Décès |
(à 82 ans) Besançon |
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Parti politique |
Parti républicain, radical et radical-socialiste (d) |
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Biographie
Il fait ses études à l'École impériale des chartes et en sort diplômé en 1857 après avoir soutenu une thèse sur l’agriculture au temps des Francs. Il est élu conseiller général de Besançon lors des cantonales de 1871[1], dans le contexte de poussée républicaine qui accompagnera le projet de future Commune de Besançon. Député du Doubs (radical-socialiste) de 1880 à 1914, il est un farouche défenseur de la libre-pensée.
À trente-deux ans, il publie un ouvrage intitulé Philosophie de la musique, dans lequel il dresse un parallèle frappant entre la promotion de la musique instrumentale par rapport à la musique vocale, et la promotion du paysage en peinture, par rapport au portrait. "Bientôt les montagnes, les bois, les maisons, envahissent la toile, luttant d’importance avec les figures, puis un jour enfin tout cet appareil de fabriques qui semblaient indispensables au paysage disparaît, et la nature fait irruption dans le cadre, la nature pure, libre, indépendante des constructions humaines, la nature pour elle-même, avec ses rochers, ses prairies, ses forêts et ses vastes horizons. L’homme a disparu, ou s’il se montre encore, ce n’est qu’un accessoire, sans plus d’importance qu’un bœuf, un chien ou un cheval, et même, la plupart du temps, c’est une simple touche de couleur, un point blanc ou rouge, une note vive dont se sert le paysagiste pour relever la monotonie des tons verts[2]."
En 1868, il épouse à Paris Justine Collette (1850-1937), fille du peintre et graveur Alexandre Collette.
Membre de la Fédération Régionaliste Française, créée à l’initiative de Jean-Charles Brun, Beauquier dépose en 1902 une proposition de loi pour remplacer les départements par 22 à 25 régions.
Il est l'un des fondateurs de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France, dont il est le deuxième président de 1901 à 1915, succédant à Sully Prudhomme. Il est également membre de la Ligue pour la protection des oiseaux. À la suite du procès sur la source du Lison, il fait voter le 21 avril 1906 la première loi de protection de l'environnement, dite loi Beauquier[3] - prémisse de la future loi de 1930.
Historien de la Franche-Comté, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la musique et les traditions populaires franc-comtoises ainsi que de deux traités sur la libre-pensée, le Petit Catéchisme populaire du libre-penseur et le Petit Manuel des esprits forts. Apôtre de l'anticléricalisme, Il est le fondateur de la Société pour la liberté des enterrements civils. Il s'est opposé aux votes des femmes dans un contexte où la majorité des députés socialistes et radicaux l'ont fait, par intérêt électoral puisque l'on considérait à l'époque que les femmes étaient sous influence religieuse et donc de droite.
Une place de Besançon porte son nom.
Principales publications
- Philosophie de la musique, Éd. Germer Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine», 1865
- Guerre de 1870-71. Les Dernières campagnes dans l'Est, 1873
- La Musique et le Drame, étude d'esthétique, 1877
- Vocabulaire étymologique des provincialismes usités dans le département du Doubs, 1881
- Les Musiciens franc-comtois, 1887 Texte en ligne
- Chansons populaires recueillies en Franche-Comté, 1894
- Blason populaire de Franche-Comté. Sobriquets, dictons, contes relatifs aux villages du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône, 1897
- Traditions populaires. Les mois en Franche-Comté, 1900, réédité en octobre 2012 sous le titre Franche Comté : la tradition tout au long de l'année, Editions CPE.
- Petit Catéchisme populaire du libre-penseur, 1902 Texte en ligne
- Petit Manuel des esprits forts, 1906 Texte en ligne
- Faune et flore populaires de la Franche-Comté, 2 vol., 1910
Notes et références
- Charles Beauquier sur le site de l'Assemblée Nationale (consulté le ).
- C. Beauquier, Philosophie de la musique, Paris, Germer-Baillère, 1865, p. 158
- Jean-Louis Debré, Les Oubliés de la République, Paris : Fayard, 2008.
Annexes
Bibliographie
- Bénard P., 2006 : "Charles Beauquier et la SPPF" Sites et monuments (bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) n° 195 (octobre 2006) - pp. 5-6
- Barbe Noël, 2013, "Charles Beauquier (1833-1916) : une figure de la protection des sites... et de bien d'autres choses encore", Le Jura français, n° 299, pp. 11-16.
- Barbe Noël (dir.), Les mondes de Beauquier, Besançon, Sekoya, 2014 . (Textes de N. Barbe, J. Cheyronnaud, Ph. Cormery, B. Desmars, J. Lalouette, Fr. Lassus, O.Lazzarotti, M. McCarey, J. Pinard, S.Sagnes, N. Vidal, Cl. Voisenat.
- « Charles Beauquier », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Liens externes
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