Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont
Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont, né le à Fénétrange (Duché de Lorraine), mort le à Nancy (Meurthe-et-Moselle), est un général de division de la Révolution française et qui est quelque temps commandant en chef de l'armée du Rhin.
Pour les articles homonymes, voir Charles Leclerc et Leclerc.
Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont | |
Naissance | Fénétrange (Duché de Lorraine) |
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Décès | (à 79 ans) Nancy (Meurthe-et-Moselle) |
Origine | Français |
Arme | Cavalerie |
Grade | Général de division |
Années de service | 1759 – 1796 |
Commandement | Armée du Rhin |
Faits d'armes | conquête de la principauté de Deux-Ponts |
Distinctions | Chevalier de Saint-Louis |
Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 4e colonne. |
Biographie
Sa famille
Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est le fils du capitaine de cavalerie Joseph Leclerc de Landremont et de Marie Anne de Morlot. Sa famille a été maintenue dans sa noblesse. Landremont est écuyer en 1789[1], comte en 1795[2]. Il est le descendant du peintre Jean Le Clerc.
Avant la Révolution française
Il entre en service le comme dragon au régiment de Schomberg. Il passe cornette le . Il est blessé et fait prisonnier à la bataille de Bidingen le . Libéré, il est nommé lieutenant en second le , lieutenant en premier le et capitaine le .
Le il commande le dépôt des recrues à Nancy, et le il devient capitaine commandant au régiment de Schomberg-dragons[3]cantonné à Mirecourt[4]. Le il est fait chevalier de Saint-Louis[1], et il passe chef d'escadron le .
Officier à l'Armée du Rhin
Le il est nommé lieutenant-colonel, puis colonel le , et enfin maréchal de camp à l'armée de la Moselle le , sous les ordres du général Custine. Le il repousse les Impériaux jusqu'à leurs batteries de seconde ligne, et menace Konsaarbruck, mais il est attaqué par des troupes de réserve ennemies[5].
Le il reste sur la rive gauche de la Lauter, et avec une avant-garde de six bataillons et de 2 000 chevaux il couvre la communication entre Weissembourg et Landau[6].
Le il attaque la brigade von Hotze et la chasse de la position de Herxheim. Le il commande l'avant-garde d'une division du camp de Geisberg du général Custine, s'avance sur la grande route de Landau vers Impflingen[7] ; il repousse avec vigueur les Autrichiens qui s'efforcent de déboucher du côté de Germersheim.
Il est élevé au grade de général de division le [8]. Il est à l'avant-garde de six bataillons et de 2 000 chevaux et couvre la communication entre Weissembourg et Landau[6]. Le , avec le soutien de l'avant-garde de l'aile gauche, il débouche sur Franckweiler et chasse les ennemis. Seule l'armée de Condé réussit à reprendre Zeiskam[9].
Commandant en chef de l'Armée du Rhin
Le il est nommé commandant en chef par intérim de l'armée du Rhin, en remplacement de Alexandre François Marie de Beauharnais, malade. Il est confirmé dans son poste le par les représentants du peuple[10].
Le l'ennemi attaque avec des forces considérables sur tout le front. Les Républicains se replient. Le lendemain,il fait attaquer sans succès les coalisés dans leur nouvelle position. Puis c'est aux coalisés de contre attaquer. Le régiment de Rohan émigré est repoussé dans les gorges de Berzgabern. Il n'y aucun succès marqué de part et d'autre en août et en . Il tente en vain deux passages du Rhin, l'un à Fort-Louis et l'autre à Kehl.
Landremont crée les hussards du corps des Partisans de l'Armée du Rhin.
Son arrestation, la prison
Cette tache de commandant en chef de l'armée du Rhin est immense. Déjà des députés en mission, comme Carnot, annonce sa nomination à la Convention, mais demandent soit son remplacement, soit sa nomination officielle[11]. Il doit sans cesse justifier ses actes, en particulier à Jean-Baptiste Lacoste, député du Cantal. Le il est suspendu, décrété d'arrestation et conduit à la prison de l'Abbaye à Paris, sans en connaître le motif. Antoine Guillaume Delmas prétexte son rôle dans la défense de Landau et refuse de le remplacer. Les jacobins supposent la trahison partout[12].
En réalité l'accusation vient de plus haut. Maximilien de Robespierre le considère comme dangereux. Il détaille la conduite de Landremont : « noble et très-noble, comblé des faveurs du tyran[13], [et qui] n'avait rien fait des excellentes troupes qu'il commandait »[14]. Maximilien de Robespierre parle également d'un « général perfide ». Il accuse les Brissotins et le côté droit de la Convention montagnarde de le soutenir.
Lors de son procès, il argumente que tous ses frères et ses cousins étaient volontaires et partis se battre pour défendre la patrie[15]. Il retrouve la liberté à la chute de Robespierre le . Il est autorisé à prendre sa retraite le . Il est nommé le , inspecteur général des troupes à cheval et des remontes dans la 17e division militaire de Paris[16].
Les naufragés de Calais
Il est employé le sur les côtes du nord de la France, et en novembre à Calais il sauve des naufragés, qui sont pour certains d'entre eux des émigrés français, car il craint que les jacobins les massacrent. Il commence par faire mettre en liberté tous les naufragés qui sont de nationalité étrangère. L'accusateur public, du nom de Gosse, le seconde. Le ministre de la justice se met en colère et crée une commission spéciale pour juger les 53 survivants à Saint-Omer et les accuse d'être des émigrés pris les armes à la main. Cette commission se déclare incompétente du fait des réactions des habitants de la région et d'un parlementaire anglais et demande qu'ils soient jugés par un tribunal militaire. Merlin de Douai fait destituer le général de Landremont le , pour « lenteurs complaisantes envers les émigrés naufragés à Calais ». Le tribunal militaire se déclare incompétent. Les naufragés seront détenus dans des conditions lamentables pendant des années[2].
Il est admis à la retraite le . Il ne prend part à aucune bataille sous le Premier Empire. Il se retire à Nancy, où il meurt le .
Notes et références
- Louis de La Roque, Édouard de Barthélemy, Catalogue des gentilshommes en 1789 et des familles anoblies ou titrées…, 1866, p. 31.
- Henri Forneron, Histoire générale des émigrés pendant la Révolution française, tome 2, p. 200-202.
- >Jomini 1820, p. 299,
- Montandre-Lonchamps, René Louis de Roussel, État militaire de France pour l'année 1758-93, 1786, p. 138.
- Jomini 1820, p. 203
- baron Jean Louis Camille Gay de Vernon, Mémoire sur les opérations militaires des généraux en chef Custine et…, p. 132
- Jomini 1820, p. 299
- Bertaud 2001, p. 159.
- Jomini 1820, p. 306.
- Joseph Adolphe Aubenas, Histoire de l'impératrice Joséphine, p. 215.
- Étienne Charavay, Lazare Carnot, Correspondance générale de Carnot, publiée avec des notes historiques et…, p. 22
- Jomini 1820, p. 398.
- Louis XVI de France, selon les révolutionnaires.
- Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées…, p. 150.
- Bertaud 2001, p. 160.
- Gérard Walter, Répertoire de L'histoire de la Révolution Française, Bibliothèque nationale (France), Département des imprimés, p. 279.
Annexes
Sources et bibliographie
- Antoine Henri Jomini, Histoire critique et militaire des guerres de la Révolution : rédigée sur de nouveaux documens, et augm. d'un grand nombre de cartes et de plans, vol. 1-2, Paris, Anselin et Pochard, (lire en ligne)
- Jean-Paul Bertaud, Le duc d’Enghien, Librairie Arthème Fayard, , 476 p. (ISBN 978-2-213-64778-4, lire en ligne)
- Jules Michelet, Histoire de la Révolution française, Alphonse Lemerre,
- Côte S.H.A.T.: 7 Yd 40.
- Étienne Charavay, Correspondance général de Carnot, tome 3, imprimerie Nationale, , p. 22.
Articles connexes
- Famille Le Clerc
- Jean Le Clerc, son aïeul.
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