Charles de Berlaymont

Charles de Berlaymont, né en et mort le à Namur, est un noble néerlandais des règnes de Charles Quint et Philippe II, baron de Berlaymont, seigneur de Beauraing, Hierges, Floyon et Péruwelz, nommé gouverneur de Namur en 1554 et fait chevalier de la Toison d'Or en 1555.

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Charles de Berlaymont
Fonctions
Ministre des Finances
Gouverneur
Namur
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Famille de Berlaymont (d)
Père
Michel de Berlaymont, Seigneur de Floyon (d)
Mère
Marie de Barault (d)
Enfants
Autres informations
Distinction
Blason

Conseiller de Marguerite de Parme, gouverneur général des Pays-Bas au début du règne de Philippe II, il joue un rôle important au début du soulèvement des Pays-Bas. Il serait notamment l'auteur de la qualification de « gueux » appliquée au pétitionnaires d'avril 1566, reprise ensuite par les insurgés eux-mêmes, notamment par les « gueux de mer ».

Son titre de « baron de Berlaymont » renvoie à la localité de Berlaimont, aujourd'hui située en France, dans le département du Nord, à 10 km au sud-ouest de Maubeuge, à l'époque dans le comté de Hainaut.

Biographie

Origines familiales et formation

Charles est le fils de Michel de Berlaymont et de Marie de Berault.

Carrière sous Charles Quint et Philippe II

Il est chef des finances des Pays-Bas sous Marguerite de Parme, gouverneur général à partir de 1559.

La crise de 1566 et la révolte des Gueux

Lorsqu'en 1566, Hendrik van Brederode et Louis de Nassau, à la tête de 300 gentilshommes, se présentent au palais de Bruxelles devant Marguerite de Parme pour réclamer, notamment, l'abolition de l'inquisition, Berlaymont aurait prononcé cette phrase célèbre : « Madame, ce ne sont là que des Gueux ! » Mot imprudent car les gueux en question en font un sujet de fierté, l'utilisant au cours d'un banquet tenu à Bruxelles, dans l'hôtel de Brederode, au cours duquel, déguisés en mendiants, ils renouvellent leur serment à Philippe, se proclamant « fidèles jusqu'à la besace », tout en contestant sa politique.

L'hostilité envers le pouvoir engendra, de fait, une convergence de la rébellion entre les protestants et les protestataires catholiques.

Au printemps 1567, Philippe II envoie aux Pays-Bas le Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe, pour rétablir l'ordre et appliquer sa politique de répression du calvinisme.

Sous le gouvernorat du duc d'Albe

Le duc d'Albe arrive le 23 août 1567 à Bruxelles, fait arrêter le 9 septembre les deux conseillers d'État de l'opposition présents à Bruxelles, les comtes d'Egmont et de Hornes et institue le Conseil des troubles, qui tient sa première séance le 20 septembre 1567. Charles de Berlaymont est un des membres du conseil, présidé par le duc d'Albe, avec deux vice-présidents, Juan de Vargas et Luis del Rio. Marguerite de Parme demande alors à être relevée de sa fonction et le duc d'Albe devient gouverneur général.

En décembre, Egmont et Hornes sont condamnés à mort par le Conseil des troubles et seront exécutés le 5 juin 1568, peu après la première offensive des insurgés sous la direction de Guillaume d'Orange, qui s'était dès avril 1567 réfugié en Allemagne.

Les Gueux sont vaincus en 1568, mais reprennent l'offensive en 1572 et s'implantent en Hollande et Zélande. En 1573, le duc d'Albe est remplacé par don Luis de Requesens.

Sous le gouvernorat de Luis de Requesens

À partir de l'arrivée de Requesens, le Conseil des troubles cesse de prononcer des condamnations à mort.

La mort de Requesens en mars 1576 ouvre une période de crise, alors que l'armée espagnole aux Pays-Bas n'est plus payée et que le pouvoir est exercé par le Conseil d'État, puis par les États généraux.

La crise des années 1576-1578

Le Conseil d'État dissout le Conseil des troubles le 14 mai 1576. Le 30 septembre, les États de Brabant et le Magistrat de Bruxelles font arrêter les membres du Conseil d'État et attribuent le pouvoir aux États généraux. Au début de novembre a lieu le sac d'Anvers par l'armée espagnole, qui provoque une « union nationale » anti-espagnole sous la forme de la pacification de Gand, qui réunit les catholiques opposants à Philippe II et les insurgés de Guillaume d'Orange.

Le nouveau gouverneur général, don Juan d'Autriche, demi-frère du roi d'Espagne, arrivé le 4 novembre 1576 à Luxembourg, doit négocier avec le nouveau pouvoir son entrée à Bruxelles, qui n'aura lieu qu'en mai 1577.

À la mort de Charles de Berlaymont, alors qu'il est gouverneur de Namur, le gouverneur général fait célébrer de magnifiques funérailles en cette ville où se prépare une offensive contre les troupes des États généraux. Mais il meurt lui-même quelques mois plus tard (30 octobre), l'armée étant frappée par une épidémie.

Mariage et descendance

Charles de Berlaymont épouse vers 1540 Adrienne de Ligne-Barbençon (ca. 1515-1563), de la maison de Ligne, dont il aura notamment :

Ascendance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Gilles de Berlaymont (d)
 
 
 
 
 
 
 
4. Jean de Berlaymont, Seigneur de Floyon et Hautepenne (d)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Judith de Longchamp (d)
 
 
 
 
 
 
 
2. Michel de Berlaymont, Seigneur de Floyon (d)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Bernard II d'Orley, Seigneur de Tubise de Moriamé de Saintes de Wissocq (d)
 
 
 
 
 
 
 
5. Jeanne d'Orley (d)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Isabeau van Witthem, Dame du Petit-Roeulx (d)
 
 
 
 
 
 
 
1. Charles de Berlaymont
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12. Michel de Berlaymont, Seigneur de Floyon (d)
 
 
 
 
 
 
 
6.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13. Marie de Barault (d)
 
 
 
 
 
 
 
3. Marie de Barault (d)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. Michel de Berlaymont, Seigneur de Floyon (d)
 
 
 
 
 
 
 
7.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Marie de Barault (d)
 
 
 
 
 
 

Notes et références


    Voir aussi

    Bibliographie

    • Paul André Roger, Biographie générale des Belges morts ou vivants, ..., 1849, page 25
    • Jean Le Mayeur, La Gloire Belgique poème national en dix chants, ..., Louvain, 1830, page 269, en ligne sur Google Books
    • Jean Charles Joseph de Vegiano, Nobiliaire des Pays-Bas et du comté de Bourgogne..., 1779, page 17

    Articles connexes

    Liens externes

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