Cheval en Norvège
Le cheval en Norvège (norvégien : hest) est surtout symbolisé par la race locale du Fjord. Le secteur équestre norvégien comporte une importante industrie de courses de trot attelé. Il se distingue par un développement important de l'équitation de loisir au début du XXIe siècle, une pratique essentiellement féminine.
Cheval en Norvège | |
Cheval alezan au musée viking de Lofotr | |
Espèce | Cheval |
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Statut | natif |
Races élevées | Fjord, Døle, Trotteur scandinave... |
Objectifs d'élevage | Trot attelé, équitation de loisir |
Histoire
Il est possible que des chevaux originaires d'Asie centrale, en particulier de Mongolie, aient influencé la population équine norvégienne actuelle, la distance génétique étant plus courte entre les chevaux norvégiens et les chevaux d'Asie centrale qu'entre les chevaux norvégiens et les races de chevaux de sang[1]. Le cheval est domestiqué depuis environ 1 200 ans en Norvège[2].
Dans toute la Scandinavie Viking, le cheval constitue l'animal le plus important pour les communautés humaines, avec un usage dans le transport et la traction agricole, et de nombreuses traces de cultes en lien avec les dieux Odin et Freyr et la notion de fertilité, incluant l'enterrement rituel[3]. Des chevaux norvégiens sont introduits en Islande vers l'an mille[4]. La possession d'un cheval est alors un signe de statut social, et la consommation de sa viande un signe de prospérité : lorsque le pays est christianisé, la consommation de viande de cheval est interdite, et devient peu à peu un signe d'hérésie[5].
Comme dans de nombreux pays occidentaux, le nombre de chevaux chute au XXe siècle en Norvège du fait de la motorisation des activités agricoles : en 1953, la Norvège compte environ 168 000 chevaux, avec une diminution de 5 000 à 6 000 chaque année[6].
En 2008, la Norvège compte 45 000 chevaux recensés, soit un taux de 9,6 chevaux pour 1 000 habitants[7].
Pratiques et utilisations
Le développement des pratiques d'équitation en Norvège est imputable aux femmes[8]. Il existe ainsi un fort développement de l'équitation de loisir féminine avec un cheval islandais en Norvège arctique durant les années 2000 et 2010, pratique à laquelle sont prêtées des vertus thérapeutiques[9].
La Norvège se caractérise par un secteur important de courses de trot attelé, matérialisé par l'organisation de courses à dimension internationale, telles que le Grand Prix d'Oslo[10].
La viande de cheval peut encore être utilisée dans divers plats, tels que le vossakorv et le svartpølse, et plus rarement en steaks, hestebiff.
Élevage
Le Fjord constitue la race de chevaux emblématique de Norvège, mais la majorité des chevaux présents dans ce pays sont des trotteurs[8]. Les races de chevaux natives de Norvège incluent, outre les Fjord, les races du Døle, du Trotteur scandinave, et du Nordlandhest/Lyngen[11].
Les chevaux islandais de Norvège sont affectés par la dermite estivale récidivante, à plus forte fréquente chez les chevaux importés d'Islande (26,9 %) que chez ceux qui sont nés en Norvège (8,2 %)[12]. Ces animaux présentent une allergie aux piqûres de culicoïdes[13], le problème touchant plus largement tous les chevaux exportés depuis l'Islande[14].
Les chevaux norvégiens peuvent aussi être parasités par les petits strongles[15].
Du fait du climat rude dans les régions du Nord de la Norvège, les chevaux peuvent disposer d'écuries chauffées librement accessibles : une étude sur le comportement de 22 chevaux montre un choix volontaire pour l'écurie chauffé lorsque le climat extérieur est froid et humide[16].
Culture
Les légendes norvégiennes comptent des Nixes, génies des rivières qui peuvent prendre la forme d'un cheval pour tenter de noyer ceux qui montent sur leur dos[17].
Notes et références
- (en) G. Bjornstad, N. O. Nilsen et K. H. Roed, « Genetic relationship between Mongolian and Norwegian horses? », Animal Genetics, vol. 34, no 1, , p. 55–58 (ISSN 0268-9146 et 1365-2052, DOI 10.1046/j.1365-2052.2003.00922.x, lire en ligne, consulté le ).
- (no) Tor Nestaas, Fjordhesten gjennom tidene, Norges Fjordhestlag, (lire en ligne).
- (en) Maeve Sikora, « Diversity in Viking Age Horse Burial: A Comparative Study of Norway, Iceland, Scotland and Ireland », The Journal of Irish Archaeology, vol. 12/13, , p. 87–109 (ISSN 0268-537X, lire en ligne, consulté le )
- (en) G. Bjornstad et K. H. Roed, « Breed demarcation and potential for breed allocation of horses assessed by microsatellite markers », Animal Genetics, vol. 32, no 2, , p. 59–65 (ISSN 0268-9146 et 1365-2052, DOI 10.1046/j.1365-2052.2001.00705.x, lire en ligne, consulté le ).
- Jenny Verfasser Jochens, Women in Old Norse Society, Cornell University Press, (ISBN 978-0-8014-5596-4 et 0-8014-5596-0, OCLC 1101925152, lire en ligne).
- (en) « Labor Shortage Speed Mechanization of Norwegian Farming », News of Norway, Royal Norwegian Embassy, vol. 11, , p. 87.
- Khadka 2010, p. 9.
- Rousseau 2016, p. 77.
- (en) Dona Lee Davis, Anita Maurstad et Sarah Dean, « My Horse Is My Therapist: The Medicalization of Pleasure among Women Equestrians », Medical Anthropology Quarterly, vol. 29, no 3, , p. 298–315 (ISSN 0745-5194, DOI 10.1111/maq.12162, lire en ligne, consulté le ).
- « Oslo Grand Prix 2020 », sur www.oslograndprix.com (consulté le ).
- Bjørnstad, Gunby et Røed 2000.
- (en) Stefania Halldórdsóttir et H. J. Larsen, « An epidemiological study of summer eczema in Icelandic horses in Norway », Equine Veterinary Journal, vol. 23, no 4, , p. 296–299 (ISSN 2042-3306, DOI 10.1111/j.2042-3306.1991.tb03721.x, lire en ligne, consulté le )
- (en) S. HALLDORSDOTTIR, H.J. LARSEN et R. MEHL, « Intradermal challenge of Icelandic horses with extracts of four species of the genus Culicoides », Research in Veterinary Science, vol. 47, no 3, , p. 283–287 (ISSN 0034-5288, DOI 10.1016/s0034-5288(18)31247-5, lire en ligne, consulté le )
- (en) Sigríður Björnsdóttir, Jakobína Sigvaldadóttir, Hans Broström et Birgitte Langvad, « Summer eczema in exported Icelandic horses: influence of environmental and genetic factors », Acta Veterinaria Scandinavica, vol. 48, no 1, (ISSN 1751-0147, DOI 10.1186/1751-0147-48-3, lire en ligne, consulté le ).
- (en) C. F. Ihler, « A field survey on anthelmintic resistance in equine small strongyles in Norway », Acta Veterinaria Scandinavica, vol. 36, no 1, , p. 135–143 (ISSN 0044-605X, PMID 7572451, lire en ligne, consulté le ).
- (en) G. H. M. Jørgensen, L. Aanensen, C. M. Mejdell et K. E. Bøe, « Preference for shelter and additional heat in horses exposed to Nordic winter conditions », Equine Veterinary Journal, vol. 48, no 6, , p. 720–726 (ISSN 0425-1644, DOI 10.1111/evj.12522, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Cassandra Eason, Fabulous creatures, mythical monsters, and animal power symbols : a handbook, Greenwood Press, (ISBN 978-1-56720-662-3 et 1-56720-662-X, OCLC 229447968, lire en ligne), p. 142.
Annexes
Bibliographie
- [Bjørnstad, Gunby et Røed 2000] (en) G. Bjørnstad, E. Gunby et K. H. Røed, « Genetic structure of Norwegian horse breeds », Journal of Animal Breeding and Genetics, vol. 117, no 5, , p. 307–317 (ISSN 1439-0388, DOI 10.1046/j.1439-0388.2000.00264.x, lire en ligne, consulté le )
- [Khadka 2010] (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics,
- [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J.G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453).
- [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Norvège », p. 77
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