Chitpas Kridakorn

Chitpas Kridakorn (thaï : จิตภัสร์ กฤดากร, ; née Bhirombhakdi ภิรมย์ภักดี, le 16 juin 1985[1] à Bangkok) est une figure politique et activiste thaï née à Bangkok. Elle a été une intervenante au Comité populaire de réforme démocratique (en) pendant la crise politique thaïe entre 2013-2014. Depuis mai 2019 elle est membre de la Chambre des Représentants du parti Démocrate thaï.

Chitpas Kridakorn
Chitpas Kridakorn en décembre 2010.
Fonction
Député
depuis le
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Chitralada School (d)
Westonbirt School (en)
King's College de Londres (baccalauréat) (jusqu'en )
Université Chulalongkorn (maîtrise) (jusqu'en )
Activité
Mère
Autres informations
Parti politique

Elle a travaillé au niveau national et international, avec des marques tels que Blue UIR Advertising, Orange (True Move), Christian Dior, Thairath Newspaper[2].

Famille et éducation

Elle est aussi connue sous le nom de «Tan» (ตั๊น), c'est la fille ainée d’une famille aristocratique. Son père Chutinant Bhirombhakdi est un des héritiers de la fortune de la Brasserie Boon Rawd et le vice-président exécutif de la Singha Corporation, qui produit les marques de bières Singha et Leo. Il est également président de la Fondation du comité paralympique de Thaïlande, Président de l’Association de Karaté de Thaïlande et ancien membre du Conseil national de réforme. Son grand-père Chamnong Bhirombhakdi était le président de Singha Corporation et était en 2011 l'un des sept plus riches Thaïs selon Forbes, avec un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars[3]. Elle est souvent qualifiée d' « héritière de Singha » ou d'« héritière de la bière » dans la presse thaïlandaise. Sa mère Mon Luang Piyapas Bhirombhakdi, née Kridakorn, est un membre éloigné de la famille royale Thai (arrière-arrière-petite-fille du Roi Mongkut) et actrice, principalement connue pour son interprétation de la Reine Suriyothai dans le film d’histoire de 2001 La Légende de Suriyothai (Suriyothai / La reine guerrière).

En 2017, la version asiatique du magazine Tatler a choisi Chitpas comme la numéro 2 des «Femmes les plus éligibles de la Thaïlande»[4].

Elle a été à l’école Chitralada (école où vont les enfants de la famille royale thaïe) et l’école Westonbirt en Angleterre. Elle a un bachelor (une licence) en géographie du King's College de Londres obtenu en 2009, et un master en administration publique de l’Université Chulalongkorn de 2014, en tant que médaillée de sa classe comme meilleure étudiante de son école[5]. Elle est donc bilingue, toujours habillée chic et sans vulgarité.

Chitpas en tant que membre du staff à la Maison Gouvernementale en 2009.

Carrière politique

La voie politique de Chitpas a rejoint celle du gouvernement d'Aphisith Vetchachiwa grâce à la persuasion de M. Niphon Promphan, le secrétaire général du Premier Ministre Abhisit Vejjajjva, qui est proche de sa famille et a remarqué ses intérêts politique[6]. Elle a d'abord été assistante du secrétaire d'Ajahn Panitan Wattanayakorn, secrétaire général du Premier Ministre et porte-parole du bureau du Premier Ministre. En décembre 2009, elle provoque une controverse en distribuant des calendriers de la marque de bière de sa famille au Government House pendant le festival du Nouvel An. Ça a attiré l'attention d'un grand nombre de journalistes, elle démissionne[7],[8], mais se fait embaucher pour une nouvelle position au sein du gouvernement en tant que secrétaire du ministre des technologies de l'information et de la communication.

Lors des élections parlementaire de 2011, à 25 ans, elle se présente en tant que candidate de circonscription pour les quartiers de Dusit et Ratchathewi à Bangkok, une circonscription de militaires, de fonctionnaires et de classe moyenne "high so" mais elle échoue[9],[10] de peu. Elle exerce ensuite en tant que porte-parole du député du parti Démocrate. Elle utilise cette position pour appeler à une répression des sites web insultant la monarchie, sous la loi de lèse majesté et le Computer Crimes Act[11].

Chitpas a rejoint les protestations anti-gouvernementales de 2013 et est devenue une des principales porte-parole et visage de la People's Democratic Reform Committee (PDRC), dirigé par un ancien politicien Démocrate Suthep Thaugsuban[12]. Lors de ces rassemblements, elle participa à des activités scolaires et a rendu visite à la population dans trois régions des provinces du Sud. C'est là qu'elle reçut alors le surnom de «Ange des bonnes personnes»[6]. Dans un rapport de l'AFP en mi-décembre 2013, Chitpas a été citée disant que beaucoup de Thaïs manquaient d'une "réelle compréhension de la démocratie... surtout dans les zones rurales." et elle a déclaré : "les élections sont affaire de quantité (de votes) ; or, il faut également que la qualité soit prise en compte", insinuant qu'une mise en place du suffrage censitaire serait approprié pour le pays[13]. Cela a provoqué une profonde colère, en particulier au sein des Chemises rouges qui soutiennent le gouvernement et des habitants des zones rurales des provinces du nord-est (Isan) : un vaste mouvement de boycott de la bière Singha et de la bière Leo a fortement nui aux affaires de la Singha Corporation [14]. Sa maison a été attaquée avec des cocktails Molotov. Une semaine plus tard, la famille de Chitpas l'a incitée à changer son nom de famille pour pouvoir garder leur nom réel et la brasserie Boon Rawd en dehors du conflit[15]. Elle a alors choisi d'utiliser le nom de jeune fille de sa mère, Kridakorn[16]. Les protestations ont donné lieu au coup militaire en mai 2014, que Chitpas et les autres leaders du PDRC ont célébré avec une soirée où les participants étaient habillés avec des vêtements militaires. Après le coup, la PDRC a changé son nom en People's Democratic Reform Foundation (PDRF), avec Chitpas comme assistante secrétaire[5].

En 2015, Chitpas postule pour une position à la 191 Division des patrouilles de police et des opérations spéciales de la Police Royale Thaï. Cela a engendré une grande opposition de la part de plusieurs officiers de police, lui rappelant son rôle lors de l'assaut du siège de la police de Bangkok pendant les protestations de 2013-2014 et les accusations de sédition contre elle. Elle retire donc sa candidature[5]. En 2018 elle demande l'aide juridique d'un fonds du ministère de la justice pour les cautions des personnes à faible revenu pendant sa procédure pénale pour sédition[17]. Sa demande a été refusée car elle n'avait pas envoyé tous les documents prouvant qu'elle était admissible à l'aide[18],[19].

Chitpas a été choisie comme secrétaire du député du parti Démocrate en novembre 2018. Aux élections parlementaire de 2019, elle est la candidate numéro 20 de la liste du parti Démocrate. Comme le parti a remporté exactement 20 sièges de liste, elle a juste été élue à la Chambre des représentants après une reprise[pas clair] des élections dans la 8e circonscription de Chiang Mai[20].

Dans son dossier de divulgation obligatoire des actifs au nouveau parlement de 2019, Chitpas a inscrit 664,7 millions de bahts d'actifs[21].

Même si le parti démocratique n'est pas au pouvoir, Kridakorn prend son rôle de porte-parole très au sérieux, voyageant à travers le pays et travaillant de près avec les citoyens pour se rendre compte des changements à effectuer[22].

Références

  1. « 'Dear Wathanya' VS 'Tan Chitphat' So So Som Lon Khwa Kao-i Party List » [« Dear Watanya vs Tant Chitpas: MPs who won a party-list seat by windfall »], Siam Rath, (lire en ligne)
  2. Bangkok Post Public Company Limited, « Chitpas explains », sur https://www.bangkokpost.com (consulté le )
  3. (en) « Thailand's 40 Richest: #7 Chamnong Bhirombhakdi » [archive du ], (consulté le )
  4. « Asia's Most Wanted: Thailand's Most Eligible Ladies », Hong Kong Tatler, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. Wasamon Audjarint, « Beer queen brews up a storm », The Nation, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  6. (en) « เส้นทางชีวิต จิตภัสร์ กฤดากร », sur https://www.nationtv.tv, (consulté le )
  7. Philip Golingai, « Stir over girly calendar », The Star, (lire en ligne)
  8. « Leo bites Chitpas », Bangkok Post,
  9. Saksith Saiyasombut, « The heiress, the athletes and the pimp ... Thailand's celebrity candidates », Asian Correspondent, (lire en ligne, consulté le )
  10. Jon Fernquest, « Celebrity election failure », Bangkok Post, (lire en ligne)
  11. Saksith Saiyasombut, « Thailand’s ‘beer-heiress’ supports crackdown on anti-monarchy websites », Asian Correspondent, (lire en ligne, consulté le )
  12. Andrew R.C. Marshall, « High society hits the streets as prominent Thais join protests », Reuters, (lire en ligne)
  13. Eugénie Mérieau, Les Thaïlandais : lignes de vie d'un peuple, HD ateliers henry dougier, , 160 p. (ISBN 979-10-312-0445-1), Chapitre 3 : Bangkok, la folle mégapole /Folies et errements de la jeunesse dorée des beaux quartiers de Bangkok / Portraits des héritiers Chitpas Bhirombhakdi (bière Singha), Vorayuth Yoovidhya (Red Bull) et Thanat Thakitamnuay (Noble Home) pages 64, 65 et 66
  14. Thomas Fuller, « Thaïlande. Sauvons le gouvernement, boycottons la bière de l'opposition ! », Courrier International (traduction de l'article du The New York Times publié le 10 janvier 2014), (lire en ligne)
  15. « Singha beer family disowns Chitpas », Bangkok Post, (lire en ligne)
  16. Terry Fredrickson, « Chitpas Kridakorn », Bangkok Post, (lire en ligne)
  17. King-Oua Laohong, « Beer heiress seeking help from Justice fund for the poor », Bangkok Post, (lire en ligne)
  18. « Chitpas refused financial aid », Bangkok Post, (lire en ligne)
  19. « Beer heiress loses bid for financial aid to fight treason charge », The Nation, (lire en ligne, consulté le )
  20. Mongkol Bangprapa, « FFP wins Chiang Mai re-run, but rivals may gain too », Bangkok Post, (lire en ligne)
  21. « Tourism minister's wife richest MP to date », Bangkok Post, (lire en ligne, consulté le )
  22. (th) 2magazine, « Profile: CHITPAS KRIDAKORN », sur 2-mag.com (consulté le )

Liens externes

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