Christian Forestier

Christian Forestier (né le à Aubière) est un haut fonctionnaire français. Homme influent au sein de l'Éducation nationale où il a effectué toute sa carrière, il est politiquement marqué à gauche, et est connu pour sa proximité avec Laurent Fabius[1].

Pour les articles homonymes, voir Forestier (homonymie).

Christian Forestier
Fonctions
Administrateur général (d)
Conservatoire national des arts et métiers
-
Recteur de l'académie de Versailles
-
Daniel Bancel (d)
Recteur de l'académie de Créteil
-
Claude Lambert (d)
Recteur de l'académie de Reims
-
Rolande Gadille (d)
Michèle Sellier (d)
Président
Université Jean-Monnet-Saint-Étienne
-
François Tomas (d)
Claude Longeon (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Haut fonctionnaire, universitaire
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions

Biographie

Formation

Après des études au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, Christian Forestier suit une formation d'ingénieur en électronique à l'Institut national des sciences appliquées de Lyon, puis il obtient en 1971 un diplôme d'études approfondies (DEA) en physique, et il travaille comme maître auxiliaire tout en préparant son doctorat en sciences (doctorat d'État) de spécialité physique et électronique, obtenu en 1981 à l'Université Claude-Bernard-Lyon-I. Activiste de Mai 1968 et membre de l’Union des étudiants communistes, pendant toute sa vie professionnelle il partage les idées de la gauche contre l'élitarisme dans l'enseignement[2].

Enseignant chercheur et président d'université

Après deux ans de professeur au lycée Étienne Mimard de Saint-Étienne, Christian Forestier entre comme enseignant chercheur à l’Institut universitaire de technologie de Saint-Étienne, qui venait d'être fondé en 1967, c'est-à-dire à l'Université de Saint-Étienne, créée officiellement le , où il participe à la mise en marche et où il exerce ensuite plusieurs responsabilités administratives. Il est en 1976-1977 directeur de l’IUT de Saint-Étienne, d'abord ad interim, puis confirmé par le conseil de l'IUT, mais pour des enjeux politiques, il en est écarté par le secrétaire d'État Alice Saunier-Seïté[3]. De 1975 à 1978 il occupe le poste de vice-président de l’université de Saint Étienne et de 1978 à 1981 il est président de l’université de Saint-Étienne.

Recteur et fonctions au sein de l'Administration centrale de l'Éducation nationale

En 1981 le parti socialiste avec François Mitterrand vient au pouvoir. Le nouveau ministre Alain Savary choisit Christian Forestier comme recteur de l'académie de Reims[4], nomination politique. Il est au moment de sa nomination, le , le plus jeune recteur en France[5],[6]. Il alterne ensuite les fonctions de recteur d'académie avec des postes au ministère de l’Éducation Nationale.

À Reims, il contribue à la mise en place de nouveaux lycées à Reims et Sainte-Savine près de Troyes, à la création de plusieurs Brevets de technicien supérieur (BTS) et à la création de diplômes universitaires de technologie en informatique à Reims et à Troyes[7].

Après Reims, il est recteur de l’académie de Dijon du [8] à 1985. C'est du temps de l'introduction de la loi Savary sur la reforme des universités[9].

Au sein de l'administration centrale, dans un premier temps, il est de 1985 à 1986 chargé de mission pour l’enseignement technologique supérieur au cabinet du secrétaire d’État à l’Enseignement technique et technologique Roland Carraz, et de 1985 à 1988 inspecteur général de l’Éducation nationale, groupe « sciences et techniques industrielles ». En 1985, il aide le maire de Roanne Jean Auroux à créer, contre l'avis du Gouvernement, un IUT à Roanne grâce à des turbo-profs faisant la navette entre Saint-Étienne et Roanne[10].

Il est ensuite recteur de l’académie de Créteil de 1989 a 1992. Il met l'accent sur la formation des chefs d'établissement et l'enseignement professionnel. En 1991, il ouvre la première math-sup en Seine-Saint-Denis, et l'université à Marne-la-Vallée[11].

Dans un second temps, il est de 1992[12] à 1995 directeur des lycées et collèges du ministère de l’Éducation nationale et de 1995[13] à 1998 directeur général des enseignements supérieurs du ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Dans ces fonctions il est membre du conseil de l’ordre des Palmes académiques[14],[15] et à partir de membre du conseil d'administration de l'École nationale d'administration[16]. Il réactive en 1995 les Conseils d'établissement, créés par un de ses prédécesseurs au ministère, le recteur Armand Frémont (1989-1991), mais qui étaient « mis en veilleuse » par le ministre François Fillon (1993-1995)[9].

De 1998[17] à 2000, il est pour la quatrième et dernière fois recteur d'académie, dans l’académie de Versailles.

En 2000, Jack Lang, nommé par Lionel Jospin ministre de l’éducation nationale en remplacement de Claude Allègre, le choisit comme directeur de cabinet[18]. Il occupe cette fonction jusqu'à l'arrivée au pouvoir du Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (1)[19]. Il quitte alors le ministère.

Administrateur général du Cnam

En [20], il est nommé administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)[21] par décret du président de la République Nicolas Sarkozy. En 2010, après le tremblement de terre de janvier à Haïti, il initie une aide d'urgence et ouvre en Haïti des cours gratuits pour 600 étudiants haïtiens[22]. Christian Forestier développe par ailleurs au CNAM une stratégie de partenariats avec d'autres établissements d'enseignement en France et en dehors de la France[23] avec Safran [24], avec la Fédération française des services à la personne et de proximité [25], au Luxembourg [26] et au Maroc[27],[28]. À la fin de son mandat, en 2013, il est remplacé à la tête du CNAM par Olivier Faron.

Conseiller d'enseignement

De 2002 à sa retraite de haut-fonctionnaire en 2013, il cumule ou alterne plusieurs fonctions.

En 2000 le ministère, Jack Lang avait créé la Haut conseil de l’évaluation de l’école[29], et Christian Forestier va en être en [30],[31] le deuxième président, succédant à Claude Thélot[32]. De 2005 à 2011, il est l'un des neuf membres de ce conseil renommé Haut Conseil de l'éducation. Dans cette fonction il publie avec son prédécesseur le livre Que vaut l'enseignement en France ?, dans lequel il [Quoi ?]. Il est en 2007 membre de la Commission sur l'évolution du métier d'enseignant commission Pochard[33].

De 2002 à 2008, il est professeur associé à l'Université Paris-Est-Marne-la-Vallée, où il est chargé d'un rapport sur la stratégie de l'université[34].

De 2004[35] à 2013, il est président du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) et depuis 2004, il est membre du comité directeur du groupe de réflexion Institut Montaigne et conseiller d’Agir pour l’école, organisme, créé en 2010 par l'Institut Montaigne. groupe de réflexion et l'enseigment expérimental d’Agir pour l'école ont inspiré Emmanuel Macron[36].

En 2010-2011, il copréside avec Odile Quintin, le comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, installé par le ministre Luc Chatel[37]. À la suite de cela, le ministre Vincent Peillon l'installe en membre du comité de pilotage pour la concertation sur la refondation de l'école française. Il défend le raccourcissement des congés d'été de huit à six semaines, et le rallongement de la semaine scolaire de 4 à 4,5 jours. Que les départements ont la responsabilité des transports scolaires, nécessiterait selon lui aussi une approche globale école-collège-lycée au niveau départemental[38]. Pour la semaine de 4,5 jours, confronté avec une opposition d'enseignants, il se fâche et insulte les enseignants[39] ce qui sera l'un des facteurs qui fera basculer les enseignants à rejeter la réforme des rythmes scolaires[40].

Retraite

À l'approche de sa retraite d'Inspecteur général de l'enseignement en [41], il accepte quelques fonctions en marge de son travail : En 2012, il devient président du comité d’organisation des expositions du travail (COET), comité chargé de l’organisation du concours « Meilleur ouvrier de France » De à , il est président de la Fédération des AROÉVEN (Association régionale des œuvres éducatives et de vacances de l'Éducation nationale), fonction qu'il avait exercé déjà de 1989 à 2000[42].

Depuis sa retraite il occupe différentes fonctions toujours liées à l'enseignement. De 2013 à 2014, il a une mission interministérielle sur la formation professionnelle (Affaires étrangères, Éducation nationale, Enseignement Supérieur et Recherche, Travail et Emploi). En 2013 il est nommé conseiller chargé de la formation professionnelle auprès de la Conférence des présidents d'université (CPU)[34].

En 2014 il est président et rapporteur du Comité Champollion 3.0, qui prépare le changement de statut de l'Université Champollion d'établissement public administratif en établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel[43].

En 2013, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ÉSPÉ) sont créées. Dès lors, Christian Forestier sera président du conseil de quelques ÉSPÉ : de 2013 à 2015 il est président du conseil de l’ ÉSPÉ de Bourgogne (ÉSPÉ Dijon), en 2014 il est élu président du conseil de l'ÉSPÉ de Guyane[44] et en , il est élu président du conseil de l'ÉSPÉ de Versailles[45]. En 2018, il est membre du Conseil d'orientation stratégique du Réseau national des ÉSPÉ[46].

En 2014, il est élu président de la fondation santé des étudiants de France (FSEF)[47].

En 2015 il est l'un des fondateurs et président de PRO EDUC CONSULTANTS, institut privé[48]. Il est nommé le un des douze premiers membres de l’Observatoire de l’enseignement technique agricole (OETA), créé le de cette année[49].

Publications

Thèse

  • Mise en œuvre d'un système multi-microprocesseurs pour la résolution d'équations aux dérivées partielles et aux valeurs propres, thèse, 1981.

Rapports officiels

  • Les IUT 25ans après leur création, Rapport au ministre de l’Éducation Nationale, .
  • Propositions pour une rénovation de la voie technologique, académie de Versailles, 1999[50].
  • État de l'école, élément de diagnostic, (conférence) Clermont-Ferrand, [51].
  • L'enseignement technique et professionnel : efficace pour l‘insertion, mais socialement discriminant, article in: La Revue de l'inspection générale, 2005[52].
  • Christian Forestier et Claude Thélot (avec Jean-Claude Emin), Que vaut l'enseignement en France ?, Éditions Stock, coll. « Essais - Documents », , 312 p. (ISBN 978-2-234-06660-1 et 2-234-06660-3, lire en ligne).
  • Du bon usage des évaluations, in: administration et éducation n° 3, 2007, p. 155-174.
  • Conclusions des travaux sur l'évolution du statut du CUFR JF Champollion, 2014.
  • Les défis de l’employabilité durable. La formation professionnelle initiale dans le monde, Revue internationale d’éducation de Sèvres 71, 2016 p. 31-41 [53].

Contributions

  • « Signal, code, message » in Sept études sur le signe et le signal, Université de Saint-Étienne, 1980, p. 8-18
  • Jacques Mazeran (avec William Experton, Christian Forestier, André Gauron, Serge Goursaud, Albert Prévos, Jamil Salmi et Francis Steier), Les enseignements supérieurs professionnels courts : Un défi éducatif mondial, Hachette Éducation, coll. « Profession enseignant », , 191 p. (ISBN 978-2-01-170934-9 et 2-01-170934-2).

Distinctions

Christian Forestier est nommé commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur le [54],[55], commandeur des Palmes académiques[56], officier de l'ordre national du Mérite[57].

Commandeur de la Légion d'honneur

Officier de l'ordre national du Mérite

Commandeur de l'ordre des Palmes académiques

Liens externes

Notes et références

  1. Alain Auffray, « Un conseiller anti-Jospin à l'Éducation », 30 mars 2000, Libération
  2. Lise Bollot, Christian Forestier, quand l’école joue son rôle d’ascenseur social, VousNousIls, l'é-mag de l'éducation, 23 novembre 2007
  3. L'IUT de Saint-Étienne a 50 ans, Forez info, 20 mars 2017
  4. Légifrance
  5. Le Recteur Christian Forestier, élu président de la Fondation fsef.net, 4 juillet 2014
  6. Louis Liard est nommé recteur de Caen en 1880 à l'âge de 34 ans]
  7. Les recteurs de l'Académie de reims de 1808 à 2008 : Christian Forestier (1981-1983)
  8. Légifrance
  9. Histoires d'universités : Christian Forestier Président, Recteur, 1er juillet 2004.
  10. Stéphane Domur, « La création de l’IUT a été une lutte épique, mais personne ne le regrette aujourd’hui », Le Progrès, 21 janvier 2016
  11. Christine Mateus, L'académie fête les 15 recteurs qui l'ont dirigée, Le parisien, 29 mai 2008
  12. Légifrance
  13. Légifrance
  14. Légifrance
  15. Légifrance
  16. Légifrance
  17. Légifrance
  18. Laure Dumont, « Jack Lang, manip et marketing », [L'Expansion], 20 février 2002.
  19. H.H., La Fossilisation de l'éducation nationale : le cas de Christian Forestier, archives.polemia, 15 novembre 2003
  20. Légifrance
  21. Christian Forestier, administrateur général du Cnam emploipro.fr, 2 septembre 2008
  22. Education: Le Cnam ouvre en Haïti quatre cursus bac+2 pour 600 étudiants Haïtiens, in: Haïti en marche, 27 sdeptembre 2010
  23. Sylvie Lecherbonnier, La stratégie de Christian Forestier pour restructurer le CNAM, EducPro, 3 juin 2010
  24. Safran signe une convention de partenariat avec le Cnam pour développer les compétences de ses collaborateurs en France et à l’international, Safran-group, 3 avril 2012
  25. Signature Convention de partenariat Cnam-Cne / Fédésap, Fédésap, 26 décembre 2012
  26. Ambassade de France au Luxembourg, Signature de l’accord de partenariat entre le CNAM et l’Université de Luxembourg (19 décembre 2011), 11 janvier 2012
  27. Ambassade de France à Rabat, Visite au Maroc du recteur M. Christian Forestier, Administrateur Général du Conservatoire National des Arts et Métiers, 17 juin 2011
  28. Sanaa Eddaïf, Le Cnam s’investit dans l’Oriental, l'économiste, 2 avril 2013
  29. Sophie Coignard, Le Pacte immoral, Albin Michel, 19 janvier 2011 (sans pagination)
  30. Légifrance
  31. Emmanuel Davidenkoff, « Il faut pouvoir expérimenter à l'école », [Libération], 4 avril 2003]
  32. Xavier Pons, L'évaluation des politiques éducatives: « Que sais-je ? » n° 3914, Presses Universitaires de France, 2011
  33. Livre vert sur l'évolution du métier d'enseignant
  34. site web letudiant.fr
  35. Légifrance
  36. Marie-christine Corbier, À l’école d’Emmanuel Macron, Les Echo's, 5 juillet 2017
  37. Christian Forestier présidera le comité de pilotage, Le Parisien, 07 juin 2010
  38. Rythmes scolaires « "La semaine de 4,5 jours n'allège pas suffisamment la journée scolaire" », (chat animée avec Christian Forestier), Le Monde, 27 février / 5 mars 2013.
  39. Arnaud Gonzague, Rythmes scolaires : "Un concentré de mauvaise foi et d’hypocrisie !", Le Nouvel Observateur, 14 novembre 2013.
  40. Laurent Frajerman, Comment les enseignants sont passés du soutien ambivalent au rejet de la reforme des rythmes, Slate.fr, 31 août 2017.
  41. Légifrance
  42. R.T., FOÉVEN, du nouveau à la direction, Aroéven Lyon, 6 septembre 2014, fonction qu'il avait exercé déjà de 1989 à 2000
  43. [ Vincent Vidal, Champollion en route pour changer de statut, La Dépêche, 18 décembre 2014]
  44. Christian Forestier, nommé Président de l’ESPÉ de la Guyane, Le Marron, 17 avril 2014
  45. Le Conseil d'orientation stratégique du Réseau national des ÉSPÉ
  46. Site web FSEF
  47. Stéphane Le Foll installe l’Observatoire de l’enseignement technique agricole (OETA), Site du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, 28 septembre 2015
  48. [Rapport académie de Versailles, 1999]
  49. Conférence du 9 janvier 2004 [lire en ligne]
  50. Article in: La Revue de l'inspection générale, 2005 [lire en ligne]
  51. Christian Forestier, « Les défis de l’employabilité durable. La formation professionnelle initiale dans le monde », Revue internationale d’éducation de Sèvres [En ligne, 71 | 2016, mis en ligne le 01 avril 2016, consulté le 14 janvier 2018.]
  52. Légifrance
  53. Le Puydômois Christian Forestier promu commandeur de la Légion d'honneur, La Montagne, 15 juillet 2013
  54. Forestier Christian, Bernard Danièle, Lepagnot-Leca Françoise. No 27 — FORESTIER Christian. In: Témoins et acteurs des politiques de l'éducation depuis la Libération. Tome 4 - Inventaire de soixante-quatre entretiens. Paris : Institut national de recherche pédagogique, 2005. p. 83-85. (Témoins et acteurs des politiques de l'éducation, 1)
  55. Khaled BOUABDALLAH Chevalier de l'Ordre National du Mérite, Université de Saint-Étienne, 28 mars 2011
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