Christophe Tarkos
Christophe Tarkos, né le à Martigues et mort le à Paris, est un poète français.
Biographie
Sa poésie s'inscrit dans le projet général de vivifier et de défendre la langue française :
- « Je suis un poète qui défend la langue française contre sa dégénérescence, je suis un poète qui sauve sa langue, en la faisant travailler, en la faisant vivre, en la faisant bouger[1].
Ce travail de la langue repose dans son œuvre sur un passage à la limite, fruit d'un travail de rumination minimaliste. Cette rumination correspond à un travail de subversion poétique où les règles instituées éclatent pour donner naissance à une parole autre, un horizon de possibles inusités. Le poète s'attaque à la langue dans sa matérialité, succédant en cela à Gertrude Stein, à Gil J. Wolman et à Beckett, et la transforme en « pâte-mot »[réf. nécessaire]. Refusant la connivence, l'échange propre à l'univers communicationnel capitaliste, C. Tarkos s'est engagé dans un processus critique qui prend la forme d'une « mastication verbale » enfermant volontairement sa langue dans une textualité sans extériorité, sans image[Interprétation personnelle ?].
La poésie de C. Tarkos est un acte de déconstruction périlleux[Quoi ?] qui tente d'aboutir à la libération d'une langue perçue comme aliénée au risque de l'incompréhension et du mutisme. Formidable performer[réf. nécessaire] en tant qu'improvisateur génial de sa poésie[Quoi ?], il participa au renouvellement de la poésie en France en multipliant les interventions publiques[2]. Il créa avec Stéphane Bérard et Nathalie Quintane la revue RR53, puis avec Katalin Molnàr la revue Poèzie Prolétèr, ainsi que, avec Charles Pennequin et Vincent Tholomé, la revue Facial, qui ne comporte qu'un seul numéro mais dont l'influence fut très nette chez certains jeunes poètes[3]. Tarkos a également participé de près à l'élaboration de la revue Quaderno, avec son ami Philippe Beck.
Il meurt d'une tumeur du cerveau le à Paris, à l'âge de 41 ans[4],[5],[6].
En , le Centre international de poésie Marseille (cipM) dont les commissaires David Christoffel et Alexandre Mare qui sont aussi les éditeurs du volume Le Kilo et autres inédits publié aux éditions P.O.L conjointement à l'exposition[7],[8].
Œuvres
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- L’oiseau vole, Éditions L’Évidence, Fontenay-sous-Bois (1995)
- Morceaux choisis, Éditions Les contemporains favoris, Arras (1995)
- Damier, Éditions AIOU, Saint-Étienne-vallé-française (1996)
- Le train, Éditions Suel, Berguette (1996)
- Expressif, Éditions Cactus (1996)
- Oui, Al Dante (1996)
- Processe, Ulysse Fin de Siècle (1997)
- Farine, AIOU (1997)
- Pupe, Muro Torto (1997)
- Le sac, Suel (1997)
- Le Bâton, Al Dante (1998)
- Caisses, P.O.L (1998)
- La Valeur sublime, Le Grand Os (1998)
- L’hypnotiseur soigne, Éditions Secrètes (1998)
- Le pot, Éditions Derrière la salle de bains (1999)
- Le Signe =, P.O.L (1999)
- L’Argent, Al Dante (1999)
- Dix ronds, Éditions Contre-Pied (1999)
- La Cage, Al Dante (1999)
- Je m’agite, Mir-X-presse (1999)
- Ma langue (I Carrés, II Calligrammes et III Donne), Al Dante/Niok (2000)
- PAN, P.O.L (2000)
- Calligrammes de Caen, Caen : École des Beaux-Arts de Caen (2000)
- Anachronisme, P.O.L (2001)
- Le Kilo et autres inédits, éditions P.O.L, , 800 p. (ISBN 978-2818054444).
Rééditions
- Écrits poétiques (Oui, L’Argent, Donne, etc.), P.O.L (2008)
- Le baroque, Al Dante (2009)
- L’Enregistré (CD, DVD - enregistrements audios et vidéos - et transcriptions), P.O.L (2014)
- Writing the Real: A Bilingual Anthology of Contemporary French Poetry (traducteur Jérôme Game), Enitharmon Press (2016)
Notes
- Philippe Boisnard, « Hommage à Christophe Taros : "Pour ne jamais en finir avec la vie" », sur lelitteraire.com,
- Eric Loret, « Christophe Tarkos, une vie scène », sur Libération,
- Philippe Boisnard, « Poésie de face sans fond : quelle fut la prétention faciale ? », sur t-pas-net.com,
- Eric Loret, « Mort de Christophe Tarkos, héraut de la nouvelle poésie », sur Libération,
- Patrick Kéchichian, « L'intarissable parole de Christophe Tarkos », sur Le Monde,
- [audio] Pascale Casanova, « Christophe Tarkos : "Quand on rêve on ne voit pas les images qui défilent" », France Culture,
- Sylvie Tanette, « Le poète Christophe Tarkos ressuscité », sur Les Inrockuptibles,
- Philippe Lançon, « Christophe Tarkos : je de mots », sur Libération,
Voir aussi
Articles connexes
- Nathalie Quintane, Stéphane Bérard, Anne-James Chaton, Charles Pennequin, Arnaud Labelle-Rojoux, Jakob Gautel, Jaap Blonk, Jean-Pierre Bobillot, Bernard Heidsieck, Java (revue), Katalin Molnar, Lucien Suel, Ivar Ch'Vavar, Thierry Aué
- Gil J Wolman, Julien Blaine, Samuel Beckett, Oskar Pastior, Charles Dreyfus
- Poésie sonore, Lecture performée, Fluxus, Poésie-performance, Performance (art), Lettrisme, Musique contemporaine
Liens externes
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Christophe Tarkos à écouter sur le site des Éditions Cactus
- Ma langue de Christophe Tarkos
- Article de Christian Prigent (1995) à propos de Christophe Tarkos sur le site Poésie élémentaire
- Entretiens de David Christoffel avec Christophe Tarkos (1998)
- Christophe Tarkos sur Remue.net
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