Ciguatoxine
Les ciguatoxines (CTXs) sont des phycotoxines produites par Gambierdiscus spp, une microalgue dinoflagellé associée aux récifs coralliens des régions tropicales de l'océan Pacifique, l'océan Indien et dans les Caraïbes. Les CTXs sont des neurotoxines polyethers chimiquement stables qui résistent à la chaleur et à la congélation. A ce jour, il existe plusieurs analogues de CTXs répartis dans 3 familles : les P-CTXs (Océan Pacifique), les C-CTXs (Caraîbes) et les I-CTXs (Océan Indien)[2],[3].
Ciguatoxine | |
Structure de la ciguatoxine CTX1B |
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Identification | |
---|---|
No CAS | |
PubChem | 5311333 |
ChEBI | 36467 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C60H86O19 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 1 111,313 4 ± 0,059 7 g/mol C 64,85 %, H 7,8 %, O 27,35 %, |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Les CTXs sont bioaccumulées et biotransformées tout le long de la chaîne trophique de la Ciguatéra par broutage des poissons herbivores tels que les Acanthuridae (poissons chirurgiens) ou les Scaridae (poissons perroquets) puis par prédation de ces herbivores par les poissons carnivores tels que Serranidae (loches et mérous), Lutjanidae (Lujtans et perches) ou les Carangidae (carangues) et enfin lors de la consommation de ces poissons par l'homme.
De façon remarquable, le degré d'hydroxylation des ciguatoxines — et donc leur toxicité — croît avec le niveau trophique en raison d'une biotransformation des CTXs [4] La DL50 par injection intrapéritonéale chez la souris vaut 6,24 μg·kg-1 pour la ciguatoxine P-CTX-3C, contre seulement 1,64 μg·kg-1 pour la ciguatoxine P-CTX-1B.
Le tableau ci-dessous donne la structure de certaines ciguatoxines :
Composé | Structure | Numéro CAS | PubChem | Formule brute |
---|---|---|---|---|
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5311333 | C60H86O19 | ||
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6441260 | C60H86O18 | ||
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6444399 | C60H86O18 | ||
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6442245 | C57H82O16 | ||
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C57H82O17 | |||
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C60H84O16 | |||
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6450530 | C60H84O16 | ||
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Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) Michio Murata, Anne M. Legrand, Yoshihiko Ishibashi et Takeshi Yasumoto, « Structures of ciguatoxin and its congener », Journal of the American Chemical Society, vol. 111, no 24, , p. 8929-8931 (DOI 10.1021/ja00206a032, lire en ligne)
- (en) Masahiro Hirama, Tohru Oishi, Hisatoshi Uehara, Masayuki Inoue, Megumi Maruyama, Hiroki Oguri et Masayuki Satake, « Total Synthesis of Ciguatoxin CTX3C », Science, vol. 294, no 5548, , p. 1904-1907 (PMID 11729311, DOI 10.1126/science.1065757, lire en ligne)
- Chinain, M., Darius, H.T., Ung, A., Cruchet, P., Wang, Z., Ponton, D., Laurent, D., Pauillac, S., « Growth and toxin production in the ciguatera-causing dinoflagellate Gambierdiscus polynesiensis (Dinophyceae) in culture. », Toxicon 56, 739–750.,
.
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