Cirque Knie

Le Cirque National Suisse Knie (en allemand, Schweizer National-Circus Knie) est le principal cirque suisse, basé à Rapperswil (canton de Saint-Gall). L'institution, fondée en 1803 par Friedrich Knie, est d'abord une troupe de forains et de saltimbanques qui se produisent dans une arène à ciel ouvert. Puis, en 1919, le cirque Knie prend sa forme moderne et réalise ses spectacles sous un chapiteau. Depuis de nombreuses années, le cirque Knie est considéré comme une référence pour les numéros de dressage.

Cirque Knie

La tente du cirque Knie montée à Zurich, place Bellevue, en 2009

Création
Fondateurs Friedrich Knie (d)
Siège social Rapperswil
Actionnaires Knie (d)
Site web www.knie.ch/cirque

Dirigé par Frédy Knie Jnr. et Franco Knie, le cirque compte environ 200 employés et une centaine de véhicules et d'animaux. En plus des artistes à demeure, le cirque collabore avec des artistes de renommée internationale pour élaborer ses spectacles.

Le cirque Knie créé chaque année un nouveau programme qu'il joue dans toute la Suisse. La tournée dure de mars à novembre et s'arrête dans un peu plus de 20 localités.

Histoire

L'histoire du cirque Knie débute en 1803 sous l'impulsion de Friedrich Knie[1]. Celui-ci, étudiant en médecine, décide de quitter ses études pour suivre une jeune écuyère dans une troupe de forains. Le jeune homme se passionne pour l'univers circassien et crée sa troupe.

Pendant près de 100 ans, trois générations de membres de la famille Knie vont faire vivre la troupe Knie[1]. Comme la plupart des artistes et saltimbanques de l'époque, la troupe se déplace de ville en ville et se produit dans une arène ouverte. Au cours de ses déplacements professionnels, la famille Knie découvre la Suisse en 1814. Par la suite, les membres s'installent dans le pays et finissent par obtenir la nationalité helvétique en 1900.

La quatrième génération de la famille Knie décide de moderniser la troupe[1]. En 1919, le cirque Knie est créé sous sa forme moderne par l'achat d'un chapiteau afin d'y réaliser les représentations. Le principe du spectacle en plein air est donc définitivement abandonné. Lors de cette saison d'ouverture, la pandémie de grippe espagnole qui sévit sur le continent européen depuis 1918 oblige l'arrêt des spectacles pendant 3 mois[2].

Le dressage - notamment d'animaux exotiques - est une des spécialités de la famille. Ainsi, les éléphants vont devenir emblématiques du cirque Knie dès le début des années 1920[3].

En plus de la constitution du cirque Knie, la famille achète des locaux équestres à Rapperswil (canton de Saint-Gall) pour y passer les mois d'hiver et prendre soin des animaux[1]. Cet achat témoigne de l'importance que prend le dressage des animaux, notamment exotiques, pour la famille et le cirque.

L'entreprise rencontre des difficultés financières en 1935 à la suite du succès mitigé de la tournée 1934[2].

Durant la Seconde Guerre mondiale, le cirque bénéficie de la neutralité helvétique pour continuer ses tournées sur le sol suisse, épargné par les combats[2]. La famille adopte toutefois une stratégie prudente pendant cette période délicate, ce qui lui permet d'afficher une bonne santé budgétaire au sortir du conflit.

Trois des huit éléphants meurent au cours de l'été 2015, affaiblis par l'âge et la canicule qui sévit en Suisse[3]. Dans la foulée, la famille Knie indique qu'elle ne présentera plus de numéros avec les éléphants restants, ceci afin de préserver les conditions de vie sociales des animaux au zoo de Rapperswil. La Protection suisse des animaux indique de son côté que malgré un mode de vie jugé difficile à gérer (tournées, spectacles), la famille Knie prenait le maximum de soins concernant la santé et les conditions de vie de ses éléphants.

Pour assurer le remplacement du chapiteau et en prévision de l'édition du centenaire en 2019, le cirque Knie lance une campagne de financement participatif qui lui permet de récolter près de 250 000 francs suisses[4],[5].

En 2020, la pandémie de Covid-19 entraîne l'annulation des parties romande et tessinoise de la tournée[6]. Seules quelques villes alémaniques reçoivent le cirque et ses artistes durant l'été. Cette annulation partielle est une première pour le cirque centenaire. Fortement impacté par la pandémie comme tout le secteur culturel, le cirque a pu bénéficier de mesures d'aides gouvernementales comme le chômage partiel et a pu héberger les artistes en Suisse[2].

Animaux, artistes et troupes liés au Cirque Knie

Dressage d'animaux

Le dressage d'animaux est une spécialité familiale du Cirque Knie qui a acquis une réputation internationale dans ce domaine. Les numéros animaliers des Knie les plus célèbres ont été généralement réalisés avec des chevaux ou des éléphants[3].

Dès les années 1920, les éléphants ont fait partie intégrante du cirque Knie[3]. La dernière tournée comportant un numéro d'éléphants se tient en 2015. Depuis cette date, les animaux vivent en permanence dans le zoo Knie.

  • En 1941, Baby , éléphant funambule, est présenté par Rolf Knie senior.
  • En 1956, un troupeau de 7 éléphants africains est présenté au Cirque Knie.
  • En 1960, le Cirque Knie est le premier au monde à présenter une girafe sur la piste d'un cirque.
  • En 1968, autre première mondiale, avec la présentation de Zeila , rhinocéros blanc femelle, qui fut le premier rhinocéros au monde à paraître sur une piste de cirque.
  • En 1972, Fredy Knie junior réussit à faire monter une tigresse India sur le dos du rhinocéros Zeila .
  • En 1975, Louis Knie présente simultanément 3 tigres et 3 éléphants.

L'hippopotame Juba fut aussi un pensionnaire célèbre du Cirque Knie ainsi que la girafe Malik qui a été visible en piste chevauchée par Fredy Knie junior.

La girafe Lucky, après avoir été présentée seule (conduite par Fredy Knie junior) durant une saison en 1967-68, évolua ensuite avec deux chevaux tarpans, avant de paraître plus tard pour un tour de piste avec le rhinocéros blanc Zeila chevauché par Rolf Knie junior.

Zoo ambulant

Dans les années 1970, le zoo ambulant du Cirque Knie comprenait 300 bêtes :

  • chevaux (lippizans, tarpans, Akhal Téké, frisons ...) et poneys (de Norvège, poney nain d'Argentine ...),
  • moutons de la Putza, cochons du Vietnam, bœufs watusi, chameaux,
  • éléphants indiens et africains,
  • girafe, hippopotame, rhinocéros blanc,
  • zèbres et zébroïdes,
  • kangourous,
  • fauves  : félins (lions, tigres, panthère noire, panthères longibandes ...), ours bruns et noirs,
  • fennecs,
  • singes, dont des gorilles et des orangs-outans.

Clowns, mimes et humoristes

Dans les années 1970, le clown et mime tessinois Dimitri participe à trois tournées en 1970, 1973 et 1979[7].

En 1977, le cirque Knie accueille l'humoriste lucernois Emil[8].

En 1995, le cirque engage le clown nain Spidi pour effectuer quelques numéros et transitions ainsi qu'accueillir le public et vendre des programmes[9],[10]. Année après année - il travaille près de 25 ans pour le cirque Knie - l'artiste devient une figure emblématique du cirque, apprécié pour ses facéties et sa bonne humeur. Souffrant d'une dépression et de difficultés financières, il met fin à ses jours en juillet 2018 durant une tournée. Sa disparition marque profondément la famille Knie, le reste de la troupe ainsi que le monde du cirque en suisse[11].

Le clown espagnol David Larible est accueilli en tête d'affiche pour la tournée 2016 du cirque Knie[12]. Durant le spectacle, le clown interagit avec le public en réalisant ses numéros avec des spectateurs. Outre leur dimension clownesque, ses sketchs sont basés sur la musique et le jonglage.

Pour la tournée du centenaire en 2019, le cirque accueille les deux humoristes suisses Vincent Kucholl et Vincent Veillon[13],[14]. Les deux acolytes de la RTS créent pour cette occasion quatre numéros, mêlant leur univers propre aux spécificités et attentes du cirque. Les deux hommes, plus habitués aux scènes et spectacles de théâtre, doivent se familiariser avec la piste et ses spectateurs sur 270 degrés ainsi que l'exigence et les conditions de représentation du cirque.

Compagnie

En collaboration avec la famille Knie, le Cirque du Soleil monte un spectacle en 1992[13].

Tournées

Année Artistes Remarques et commentaires
1919[1],[2]
  • Tournée inaugurale du cirque Knie
  • L'épidémie de grippe espagnole conduit à l'annulation des représentations durant 3 mois
1934[1]
  • Mise en scène monumentale (recrutement d'environ 50 artistes indiens)
  • Succès populaire mitigé
1970 Dimitri (clown)
1973 Dimitri (clown)
1977[1] Emil (clown)
  • Grand succès populaire (environ un million de spectateurs)
1979 Dimitri (clown)
2008 Cuche et Barbezat[15]
2016[12] David Larible (clown) ; Shirley Larible (acrobatie - filet) ; David Junior Larible (jonglerie) ; Cirque national de Pyongyang (trapèze) ; Fredy Knie (dressage - chevaux) ; les frères Errani (voltige équestre) ; TwinSpin (jonglerie - diabolo) ; Nikolay Shcherbak et Sergey Popov (équilibre)
  • Première tournée sans éléphants
2018[16] Marie-Thérèse Porchet (clown) ; Fredy Knie (dressage - chevaux et lamas) ; Troupe Skokov (acrobatie - balançoire russe) ; Laura Miller (acrobatie) ; Circus Theater Bingo (acrobatie) ; les frères Errani (acrobatie) ; Coperlin (clown - magie) ; Franco Knie Jr. (drones) ; Alexandr Batuev (contorsion)
  • Le clown Spidi met fin à ses jours durant la tournée[10]
2019 Duo Vincent Kucholl - Vincent Veillon (clown)
  • Tournée du centenaire
2020[6]
  • La pandémie de Covid-19 contraint le cirque à annuler toutes ses dates en suisse romande et au Tessin

Distinctions

Cirque

  • Le cirque reçoit le Prix du fédéralisme, une distinction honorifique décernée par la Fondation pour la collaboration confédérale, en 2020[17].

Cavalerie

Entreprise

Le siège social du cirque est situé à Rapperswil dans le canton de Saint-Gall.

En 2019, le cirque compte près de 230 employés.

Bibliographie

  • Kurt Markus, Le cirque Knie, Arles, France, Actes Sud, coll. « Beaux-Arts », , 200 p. (ISBN 978-2-7427-9651-9)

Voir aussi

Liens externes

Références

  1. Nicole Hager, « Quel cirque ! », Le Journal du Jura, (lire en ligne)
  2. ats, « Coronavirus – Le cirque Knie demande le chômage partiel », Radio Lac, (lire en ligne)
  3. Le Temps et ats, « Le cirque Knie offre la retraite à ses éléphants », Le Temps, (lire en ligne)
  4. Le Knie s'offre un nouveau chapiteau grâce au financement participatif, « Le Knie s'offre un nouveau chapiteau grâce au financement participatif », RTS Info, (lire en ligne)
  5. Pierre-Etienne Joye et lgr, « Opération crowdfunding de Knie pour financer son nouveau chapiteau », RTS Info, (lire en ligne)
  6. oang et Anne-Lise von Bergen, « Le Cirque Knie annule sa tournée 2020 en Suisse romande et au Tessin », RTS Info, (lire en ligne)
  7. Marie-Pierre Genecand, « Dimitri, l'élégance du rire », Le Temps, (lire en ligne)
  8. (de) Florian Stuber, « Emil Steinberger hatte im Circus Knie wegen Tiger Todesangst », nau.ch, (lire en ligne)
  9. (de) Erwin Koch, « Ansichten über einen Clown », Tagesspiegel, (lire en ligne)
  10. Lucie Monnat, « Le Cirque Knie pleure son clown emblématique Spidi », 24 Heures, (lire en ligne)
  11. cga, « «Spidi avait 2 visages. Il nous a caché des choses» », 20 Minutes, (lire en ligne)
  12. Marie-Pierre Genecand, « Knie 2016, moins virtuose, plus humain », Le Temps, (lire en ligne)
  13. Thierry Sartoretti et ld, « 100 ans et 2 Vincent sous le chapiteau du cirque Knie », RTS Info, (lire en ligne)
  14. Marc David, « Kucholl et Veillon au cirque, le «Vincentième» du Knie », L'Illustré, (lire en ligne)
  15. « Déjeuner avec Cuche et Barbezat. Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque? », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  16. Marie-Pierre Genecand, « Knie est féminin et aérien », Le Temps, (lire en ligne)
  17. ats, « Le Cirque Knie reçoit le Prix du fédéralisme 2020 », Le Nouvelliste, (lire en ligne)
  18. ats et afp, « La cavalerie du cirque Knie primée à Monaco », La Liberté, (lire en ligne)
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