Cité de Londres

La Cité de Londres (en anglais : the City of London), appelée couramment « la City »[alpha 1] ou « Square Mile »[alpha 2] (prononcé en anglais : [skwɛə(ɹ) maɪ̯l])[alpha 3], est une cité et un comté cérémoniel à l'intérieur du Grand Londres ; elle est à la fois le cœur historique et le centre géographique de la ville de Londres. Située sur la rive gauche de la Tamise, elle englobe le périmètre du mur de Londres, enceinte de la cité romaine de Londinium. Si elle constitue la plus petite des circonscriptions administratives du Grand Londres, elle se distingue toutefois des 32 autres boroughs londoniens par son statut sui generis qui lui confère à la fois le titre de « Cité » et celui de comté cérémoniel, dont le mode d'administration est unique en Angleterre. Elle compte 9 401 habitants selon les estimations de 2016.

Cité de Londres

Héraldique

Drapeau

Vue sur les gratte-ciel de la Cité de Londres.
Administration
Pays Royaume-Uni
Nation Angleterre
Région Grand Londres
Comté Grand Londres
Statut Cité et comté cérémoniel
Force de police Police de la Cité de Londres
Maire
Mandat
Vincent Keaveny (lord-maire)
2021-
Code postal EC, WC, E1
Indicatif 020
Démographie
Population 9 401 hab. (2016)
Densité 3 242 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 30′ 56″ nord, 0° 05′ 32″ ouest
Superficie 290 ha = 2,9 km2
Divers
Devise 'Domine Dirige Nos'
 Seigneur, guide-nous »)
Localisation
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Cité de Londres
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Cité de Londres
Liens
Site web site officiel

    La Cité de Londres, dont l'emblème est le griffon, comprend deux enclaves (Inner Temple et Middle Temple) qui ne sont pas administrées par les autorités du lord-maire. À l'inverse, celles-ci régissent certains parcs se trouvant hors de son territoire. Au début du XXIe siècle, elle est un grand quartier d'affaires européen. Il concentre les sièges sociaux de nombreuses banques, compagnies d'assurance et grandes entreprises multinationales. Avec sa bourse, c'est également la première place financière[1] au monde devant New York, Tokyo et Hong Kong. Même si la Cité de Londres conserve de prestigieux monuments comme la cathédrale Saint-Paul, elle se distingue aujourd'hui par ses gratte-ciel, dont le Gherkin (« cornichon »), qui dominent les immeubles anciens rescapés des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

    Institutions

    Bâtiments contemporains et anciens de la Cité de Londres.

    Le premier maire de Londres apparaît en 1192 en la personne d’un drapier, Henry Fitz-Ailwin, en même temps que le statut communal octroyé par Jean sans Terre.
    Mais c'est en 1319 qu'une charte signée par Édouard II consacre l'autonomie de la Cité et le rôle prépondérant des guildes (plus tard « vénérables compagnies »)[2] dans son administration. Depuis cette époque, l'organisation municipale de la Cité gravite toujours autour de la corporation de la Cité de Londres (Common Council) comprenant le lord-maire (Lord Mayor), 25 échevins de la Cour des échevins élus à vie à raison d'un par ward (quartier) et 150 conseillers de la Court of Common Council élus annuellement qui représentent les 110 « vénérables compagnies » répertoriées dans la Cité.

    Le lord-maire — terme apparaissant dès 1414 et devenant usuel après 1545 — qui incarne les libertés acquises par les bourgeois, est élu traditionnellement chaque année au Guildhall (l'hôtel de ville de la Cité), le 29 septembre, fête de la Saint-Michel, par les Aldermen et par les Sheriffs, qui sont eux élus le 24 juin précédent par les « anciennes corporations ». Quelques semaines après son élection, le deuxième samedi de novembre, celui-ci doit se rendre en « grande pompe » au palais de Westminster pour recevoir, par l'intermédiaire du lord chancelier, l'agrément du souverain britannique. Ce traditionnel défilé civique, nommé le Lord Mayor's Show, est l'un des événements les plus courus de Londres[3]. Investi de sa charge, le lord-maire préside le « bureau de la Cité » composé de deux shérifs, d'un chambellan et de divers échevins. Ce bureau a notamment les responsabilités de la police, des écoles, des marchés et de la voirie de la Cité, ainsi que des services d'hygiène du port et des ponts franchissant la Tamise au niveau de son territoire (particulièrement les ponts « de Londres », « de la Tour », « de Southwark » et « de Blackfriars »).

    En dehors de son rôle représentatif, le lord-maire exerce également une fonction judiciaire, puisque tous les délits commis dans la Cité sont relevables de sa juridiction. Il doit donc avoir occupé auparavant la fonction de shérif pour pouvoir être élu.

    Si le lord-maire siège au Guildhall, il dispose aussi d'un logement de fonction à la Mansion House.

    La Cité dispose d'un remémoreur qui est un fonctionnaire désigné en son sein pour défendre ses intérêts au parlement britannique.

    La Cité est la seule circonscription administrative de Londres qui ne soit pas patrouillée par la Metropolitan Police ; elle possède son propre corps de police, la Police de la Cité de Londres. Elle a également la particularité d'octroyer au monarque britannique (roi ou reine) la permission ou non de pénétrer sur sa juridiction ; il s'agit donc d'un véritable État dans l'État britannique[alpha 4].

    Les wards

    La Cité est actuellement divisée en 25 wards ou « arrondissements »[4] :

    Les « vénérables compagnies »

    Voici la liste par ordre de préséance des 110 guildes appelées « vénérables compagnies » (Worshipful Companies) et répertoriées dans la City[5] :

    Héraldique et drapeau

    Les armoiries de la cité de Londres sur un mur dans la Cité.
    Drapeau de la Cité

    Les armoiries de la Cité de Londres datent de 1351, quand elles furent enregistrées par le College Of Arms, mais ce n'est qu'en 1957 qu'elles furent garanties par lettre patente. L'écu est « d'argent à la croix de gueules, en canton une épée en pal, pointe en haut, du même ». Le cimier est « une aile senestre de dragon d'argent, sur son côté au-dessous une croix de gueules ». Les supports sont « deux dragons d'argent, sur ses côtés au-dessous de leurs ailes, une croix de gueules ». Originellement l'écu était supporté par deux lions ; ils devinrent les dragons au début du XVIIe siècle, peut-être inspiré par la légende de Saint-Georges et le dragon. La devise, qui date aussi au XVIIe siècle, est DOMINE DIRIGE NOS, qui signifie en latin : « Seigneur, guidez-nous »[6].

    Le drapeau de la Cité est basé des armoiries. Il est composé d'une croix de Saint-Georges rouge sur fond blanc avec une épée rouge dans le canton supérieur à l'attache. Lorsque le drapeau est pendu verticalement, l'épée est tournée pour qu'elle braque toujours verticale.

    Centre économique et financier

    La Cité garde, depuis son origine, ses particularités financières ; elle est principalement composée de banques, de la bourse de Londres, de compagnies d'assurance, de grandes entreprises et de journaux. Tout ceci fait d'elle un des points de rencontre du marché international, ce qui favorise le tourisme d’affaires. La Cité représente 13 % du PIB britannique[7].

    Les activités financières de la Cité ont été importantes historiquement, mais elles avaient perdu de leur poids dans l'économie mondiale pendant l'entre-deux-guerres. Depuis le « Big Bang » de 1986, elles ont gagné à nouveau du terrain, en particulier face à New York, handicapé par la loi Sarbanes-Oxley, plus restrictive[8]. Sur les échanges de dérivés de gré à gré, la part de marché de la Cité est passée de 27 % en 1995 à 43 % en 2004. Un cinquième des actifs des hedge funds sont gérés à Londres (dont 80 % des actifs des fonds européens), alors qu'ils n'étaient que 10 % en 2002[9]. Aujourd'hui, Londres est la première place financière du monde en ce qui concerne les devises et son avance ne cesse de progresser selon le rapport trisannuel de la banque des règlements internationaux réalisé en avril et publié le 25 septembre 2007. Sur le marché des devises, sa part de marché est passée entre 2004 et 2007 de 31,3 à 34,1 % contre respectivement 19,2 et 16,6 % pour New York[10]. Néanmoins, les récents problèmes de Northern Rock ont pu faire naître des inquiétudes chez certains sur la solidité de la place.

    Le 21 mai 2018, une commission parlementaire britannique publie un rapport alertant sur le fait que la place financière de Londres serait devenue un centre de blanchiment d'argent pour les hommes d'affaires russes et pour Vladimir Poutine et son entourage, ce qui a valu à la capitale britannique le surnom de « Londongrad » au fil des années[11].

    Démographie

    Le principal quartier résidentiel de la Cité est le Barbican Estate, construit dans les années 1960-1970, dans un style brutaliste.

    AnnéePopulation
    1700208 000
    1750144 000
    1801128 129
    1841123 563
    188150 569
    190126 846
    191119 657
    192113 709
    193110 999
    19515 324
    19614 767
    19714 234
    19815 300
    19915 385
    20017 185

    Galerie

    Articles connexes

    Notes et références

    Notes

    1. Expression franglaise usitée en France, dérivée du diminutif anglais « The City ».
    2. Expression anglophone signifiant littéralement «mille carré» en référence à la superficie de la cité d'1,12 mille carré, c'est-à-dire de 2,9 km2
    3. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
    4. Privilège octroyé aux marchands de la Cité en vertu de la Magna Carta par le roi Jean sans Terre.

    Références

    1. (en) Worldwide Centers of Commerce Index, MasterCard WorldWide, (lire en ligne), p. 3
    2. www.cityoflondon.gov.uk/about-the-city/working-with-and-for-others/Pages/city-livery-companies
    3. www.bbc.co.uk
    4. « Wards map - Wards - City of London », sur City of London — www.cityoflondon.gov.uk (consulté le )
    5. (en) http://www.liverycompanies.info/ Livery Companies of the City of London
    6. (en) « London - Heraldry of the World », sur Heraldry of the World (consulté le )
    7. (en) City keyfacts
    8. City Limits, Financial Times, 21 janvier 2008
    9. (en) How to protect an industry, The Economist, 19 octobre 2006
    10. (en) London cements FX mkt dominance over New York-BIS, Reuters, 25 septembre 2007
    11. « Londres: des parlementaires dénoncent le blanchiment d'argent russe à la City », RFI, (lire en ligne, consulté le )
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