Clara B.-Turcotte
Clara B.-Turcotte, née à Montréal en 1985, est une romancière et poétesse québécoise[1].
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Biographie
Née à Montréal, Clara B.-Turcotte est la fille de l’écrivaine Élise Turcotte et du chroniqueur musical Alain Brunet[2].
Après des études collégiales en arts plastiques, elle obtient un baccalauréat en études cinématographiques[3]. En plus d’être poète et romancière, elle se consacre aussi au travail d’illustratrice[3].
En 2014, elle publie Mes sœurs siamoises, un premier recueil de poésie pour la jeunesse[4]. L’année suivante, elle signe son premier roman, Demoiselles-cactus, qui rencontre un bon accueil critique[4] et fait notamment partie des finalistes pour le Prix littéraire des collégiens[5]. Son second recueil de poésie, Ciels transitoires, paraît en 2016[4].
L’œuvre de Clara B.-Turcotte relève de l’écriture de l’intime[6], ce qui lui permet d'aborder des sujets tels que le rapport au corps et les troubles alimentaires[7]. Dans sa poésie, cet aspect intime de l'écriture de Turcotte se traduit entre autres par l'emploi abondant du je[4].
Thèmes
Rapport au corps
Le rapport au corps est un thème majeur de l’œuvre de Clara B.-Turcotte. Dans Demoiselles-cactus, le rapport que la narratrice, Mélisse, entretient avec son propre corps apparaît rapidement « tordu » et « dérangeant » : elle accepte ses troubles alimentaires et « s’y vautre, s’y consacre tout entière »[7]. Selon Julie Boulanger, professeure de littérature au Cégep de Saint-Hyacinthe, cette obsession à propos de la nourriture montre quelque chose de fondamental dans la psyché de la narratrice; il s’agit de la « fascination du vide et [de] la peur du manque »[8].
Pour Mélisse, le trouble alimentaire, la vomissure, c'est aussi ce qui la protège du monde et garde les autres à distance[6]. Tout en s'appropriant les codes du conte, Turcotte nous présente une jeune femme qui se montre dans toute sa saleté et sa laideur, et qui conteste ainsi les clichés sociaux traditionnellement véhiculés dans les contes[6]. Selon Marie-Hélène Larochelle, professeure à l'Université York, cette attitude subversive de la narratrice permet de la voir comme une héritière des héroïnes de l'écrivain Réjean Ducharme, Bérénice Einberg et Iode Ssouvie[6].
En entrevue, l’auteure explique qu’elle tenait absolument à traiter le sujet des troubles alimentaires dans son roman, car c’est un sujet qui la touche personnellement et qu’elle voit « trop souvent abordé de manière idéalisée »[2].
Dans son dernier recueil, Ciels transitoires, Turcotte place à nouveau le thème du rapport au corps au centre du discours, avec une poésie qui dépeint la « normativité externe » à laquelle le corps est soumis dès lors qu’il évolue en société[4].
Refus de grandir
Intimement lié au thème du corps, un autre thème important est le refus de grandir, « un refus maladif, obsessionnel »[9], qui est présent dans l’œuvre de Turcotte depuis son premier recueil de poésie, Mes sœurs siamoises.
Dans Demoiselles-cactus, en particulier, le trouble alimentaire de la narratrice procède d’une détermination à ne pas correspondre à l’image de la femme adulte, afin de rester dans le domaine de l’enfance[2].
Féminisme
À plusieurs égards, l'œuvre de Clara B.-Turcotte peut être qualifiée de féministe[6]. Par la posture du féminin qu’elle met en place dans sa fiction, Turcotte remet en question les représentations traditionnelles du rôle de la femme[6]. Notamment, la violence que s’inflige la narratrice dans Demoiselles-cactus peut être vue comme une manière de lutter contre les exigences sociales qui imposent à la femme de prendre soin des autres, mais aussi de prendre soin d’elle-même[6].
Dans une entrevue pour Le Droit, le 24 janvier 2015, l’auteure explique davantage sa position face à certains enjeux féministes : « Comme d'autres artistes féminines de mon âge, je me réapproprie les codes liés aux princesses et au monde des fées dans l'intention de me rebeller face à ces images du passé voulant que nous soyons passives et faibles parce que nous affichons une certaine forme de naïveté »[2].
Œuvre
Poésie
- Mes sœurs siamoises, publié en 2013 chez Groupe d’Édition La Courte Échelle[4]
- Ciels transitoires, publié en 2016 aux Éditions Poètes de brousse[4]
Honneurs
- 2015 : Finaliste au Prix littéraire des Collégiens, pour Demoiselles-cactus[5]
- 2016 : Finaliste au Grand Prix Littéraire Archambault / Prix de la relève, pour Demoiselles-cactus[1]
- 2016 : Prix AEIQ des lycéens Suède-Barcelone, pour Demoiselles-cactus[1]
Références
- « Clara B.-Turcotte | Écrivains - Leméac Éditeurs », sur www.lemeac.com (consulté le )
- « Demoiselles-cactus: les épines plutôt que la rose », sur Le Droit, (consulté le )
- « Clara B.-Turcotte | Les voix de la poésie », sur www.lesvoixdelapoesie.com (consulté le )
- Sébastien Dulude, « Compte rendu de [Chantal Neveu, Jean-Christophe Réhel, Clara B.-Turcotte]. », Lettres québécoises, , p. 45 (ISSN 1923-239X, lire en ligne)
- « Les collégiens critiquent », sur Le Devoir (consulté le )
- Marie-Hélène Larochelle, « RAS-LE-BOL DU CARE : une appropriation des codes du conte », Voix et Images, (ISSN 1705-933X, lire en ligne)
- Marie-Michèle Giguère, « Compte rendu de [Clara B.-Turcotte, Marie Jack, Jacinthe Bédard]. », Lettres québécoises, , p. 28 (ISSN 1923-239X, lire en ligne)
- « Demoiselles-cactus de Clara B.-Turcotte », sur Le bal des absentes, (consulté le )
- « Big bang intérieur », sur Le Devoir (consulté le )
Liens externes
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