Claude de Chauvigny de Blot
Claude de Chauvigny de Blot, baron de Blot-l'Église, né entre 1605 et 1610 et mort le à Blois, est un poète français, auteur de chansons libertines et de mazarinades.
Biographie
Claude de Chauvigny de Blot était le fils de François de Chauvigny (vers 1580-1621), chevalier, baron de Blot, seigneur de Montespedon, marié par contrat du avec Marie Olivier de Leuville[1], petite-fille du chancelier de France François Olivier[2],[3].
Il fut gentilhomme ordinaire de Gaston de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, auquel il avait été présenté par un familier de celui-ci, Louis Barbier de La Rivière, futur évêque de Langres.
En faveur auprès de Richelieu, Blot contribua à l’élévation de Mazarin. Devenu ministre, celui-ci négligea Blot qui s’en vengea par des chansons satiriques. Mazarin essaya de l'amadouer par une pension.
Ses contemporains l’appelaient « Blot l’Esprit », surnom mérité, à en croire Madame de Sévigné : « Segrais, écrit-elle, nous montra un recueil qu’il a fait des chansons de Blot ; elles ont le diable au corps ; mais je n’ai jamais vu tant d’esprit (Lettre du ). »
Libertin dans ses mœurs comme dans ses idées, il ne respectait rien, ni la religion, ni l'autorité royale, ni la puissance des ministres[4], et ne ménageait même pas son maître, Gaston d'Orléans.
- Je ne demande au Seigneur
- Pour bonheur
- Que d'être buveur, fouteur,
- Incrédule et sodomite,
- Puis mourir,
- Puis mourir de mort subite !
Selon Pierre Goubert, il serait l'auteur en pleine Fronde de la Custode du lit de la reine qui dit tout, pamphlet particulièrement injurieux à l'égard de Mazarin et d'Anne d'Autriche qui débutait par ces vers[5] :
- Peuple, n'en doutez pas, il est vrai qu'il la fout
- Et que c'est par ce trou que Jules nous canarde.
Il meurt en mars 1655 à Blois, qui appartenait à Gaston d'Orléans. N'étant pas marié, il laisse comme héritiers ses frères César et Gilbert de Chauvigny suivant un acte du [6].
Les chansons de Blot nous sont parvenues dans des collections de mazarinades.
Publications
- Claude de Chauvigny de Blot, Les chansons libertines de Claude de Chouvigny, baron de Blot l'Église (1605-1655) / précédées d'une notice et suivies de couplets de ses amis Ch. de Besançon, Condé, Cyrano de Bergerac, Hotman, Carpentier de Marigny, Patris, le chevalier de Rivière, (lire en ligne)
- Claude Chauvigny de Blot ? et Claude Morlot ?, La custode de la Reyne qui dit tout, (lire en ligne)
Notes et références
- Les chansons libertine 1919, p. XXXIX
- Le nom se trouve habituellement sous la forme Chauvigny, mais on le trouve aussi sous la forme Chouvigny, notamment au XVIIe siècle ; c'est d'ailleurs cette dernière forme qui s'est imposée pour le nom du village de Chouvigny (Allier), où se trouve le château du même nom, berceau de cette famille.
- Prévost 1925, p. 78
- Il resta cependant très prudent jusqu'à la mort de Richelieu.
- Pierre Goubert, Mazarin, Fayard, 1990 p.293.
- Les chansons libertine 1919, p. XXVIII
Annexes
Bibliographie
- Gustave Vapereau, « Blot, baron de Chauvigny », dans Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 276.
- Les Chansons libertines de Claude de Chouvigny, baron de Blot-l'Église (1605-1655), publiées par Frédéric Lachèvre dans la série Le libertinage au XVIIe siècle, s. l., 1919. Gr. in-8°, XLVIII-147 p.
- Émile Roca, « Blot et les jeunes libertins », La Nouvelle Revue, t. 30e année, , p. 545-556 (lire en ligne)
- Chanoine Arthur Prévost, Essai généalogique sur la maison de Chauvigny de Blot en Auvergne et en Bourbonnais, Domois, Union Typographique, (lire en ligne), p. 78-79
- Dimitri Albanese et Nadine Kuperty-Tsur, Jean-Raymond Fanlo, Jérémie Foa (sous la direction de), « Poésie et politique. L’obscénité frondeuse du baron de Blot », dans La construction de la personne dans le fait historique XVe-XVIIIe siècles, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, coll. « Le temps de l'histoire », (ISBN 979-1-03200221-6, lire en ligne), p. 167-180
Articles connexes
Liens externes
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