Cliveden set

Cliveden set était un groupe d’influence britannique actif à la fin des années 1930 (1937-1939)[1] et considéré comme proche de l’extrême droite[Par qui ?], réunissant des personnalités politiques de premier plan se réunissant chez la vicomtesse Nancy Astor. Son nom provient de « Cliveden », le nom du château des Astor dans le Buckinghamshire, où avaient lieu les réunions.

Cliveden, château de la famille Astor.
Portrait de Nancy Astor.

Histoire

Le terme de « Cliveden set » (groupe de Cliveden) naît sous la plume de Claud Cockburn (en) dans un article du journal communiste The Week (en) qui met ce groupe en exergue en l'accusant d'être pro-nazi. D’inspiration germanophile, certes, mais pas pro-nazi, le groupe est généralement considéré comme favorable à la politique d'apaisement envers Adolf Hitler mais aussi en faveur de relations amicales entre le Royaume-Uni et l'Allemagne nazie. Ses membres pensaient que l'intransigeance de la France vis-à-vis du Reich était contre-productive et que satisfaire aux revendications « légitimes » d'Hitler supprimeraient les causes de tension. Ainsi, Ramsay MacDonald, Premier ministre (1931-1935) qui n'était pas membre du groupe, déclara : « sans Tardieu, il n'y aurait pas eu le chancelier Hitler »[2] ; il reflétait une opinion largement répandue à l'époque. La plupart de ses membres étaient des adversaires déterminés de Winston Churchill, parce qu'il ne cessait de mettre l'opinion en garde contre le danger nazi.

La réelle influence de Clivenden set sur la politique du gouvernement britannique fait débat chez les historiens. Dans les années 1930, le Washington Post écrivit que Cliveden set était « le centre réel de détermination de la politique étrangère britannique ». John L. Spivak (en) note en 1939 que Cliveden set fonctionnait plus comme un think-tank qu’une « cabale » : aucun élément matériel ne vient prouver une organisation pour une action concertée (PV de réunions, notes d'analyses, groupes constitués pour entreprendre des actions précises, etc.), d'autre part, certains membres s'opposaient fortement sur d'autres sujets ; ainsi, Lord Halifax était très impliqué chez les Anglo-catholiques, alors que Lady Astor était d'un anti-catholicisme virulent, enfin Anthony Eden, très opposé à l'apaisement, fut présent à certaines de leurs réunions.

En 1972, dans sa biographie consacrée à Nancy Astor, Christopher Sykes (en) écrit qu’il s’agissait plus probablement d’une fabrication idéologique de Claud Cockburn, à la recherche de boucs émissaires de la tolérance de son pays envers l’Allemagne nazie. En effet, l'origine sociale de ses membres, la haute-aristocratie et le monde des affaires, leur influence sur la vie politique, plusieurs sont parlementaires et les moyens financiers dont ils disposaient, notamment par le contrôle du Times et de l'Observer, sont soulignés par Cokburn. D’autres études montrent pour leur part que si les propos de Cockburn ne sont pas tout à fait exacts, l’existence de ce groupe ne peut être rejetée.

Membres éminents

Robert Vansittard, sous-secrétaire permanent au Foreign Office, très hostile à cette diplomatie parallèle et parfaitement lucide sur la politique de Hitler, qualifiait ces lords d'« amateurs ambulants ».

Bibliographie

Notes et références

  1. Alex May, « Cliveden set », in oxforddnb.com, 2004.
  2. Robert Tombs et Isabelle Tombs, La France et le Royaume Uni, les ennemis intimes, Paris, Armand Colin, , 502 p., P.234

Sources

Articles connexes

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