Clochemerle
Clochemerle est un roman satirique français de Gabriel Chevallier, publié en 1934[1] qui a connu un succès immédiat et durable avec un tirage à plusieurs millions d'exemplaires et des traductions dans vingt-six langues[2]. L'ouvrage fut récompensé par le Prix Courteline en 1934.
Pour les articles homonymes, voir Clochemerle (homonymie).
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Œuvre dérivée |
Résumé
Le roman commence quand Barthélemy Piéchut, le maire de la commune de Clochemerle-en-Beaujolais, dévoile à Ernest Tafardel, l'instituteur, son projet : « Je veux faire construire un urinoir, Tafardel. […] Enfin, dit-il, une pissotière ! »[3].
Cette vespasienne, destinée, bien plus peut-être, à confondre madame la baronne Alphonsine de Courtebiche, le curé Ponosse, le notaire Girodot et les suppôts de la réaction, qu'à procurer un grand soulagement à la gent virile de Clochemerle, est édifiée tout près de l'église où Justine Putet, vieille demoiselle, exerce une surveillance étroite[4].
Analyse
Le roman offre une description sans indulgence de la vie dans un village du Beaujolais, avec les préoccupations sexuelles dévorantes des habitants, leur goût de l'argent, leurs vieilles haines, les divisions entre catholiques et républicains, les ambitions des uns et des autres... Les hommes politiques[5], les militaires (bêtes et lâches)[6] sont particulièrement brocardés, ainsi que la haute administration : le dossier Clochemerle (devenu tellement important que des négociations internationales à Genève ont dû être interrompues) passe de main en main, depuis le ministre jusqu'à un sous-fifre qui prend une décision (désastreuse) au hasard.
Adaptations
Clochemerle a été adapté au cinéma (Clochemerle, 1948) et à la télévision. Le toponyme, inventé par Gabriel Chevallier est, aujourd’hui, entré dans la langue courante et sert à désigner une localité « déchirée par des querelles burlesques »[7]. Une édition de ce roman a été illustrée par Albert Dubout[8], une autre par Siné. Cette satire est si bien accueillie que plusieurs villages revendiquent avoir servi de modèle à « Clochemerle-en-Beaujolais ». Mais c'est dans la commune française de Vaux-en-Beaujolais que Gabriel Chevallier dévoilera, en , une plaque attribuant son nom à l'ancienne grande rue.
En 1944, Raymond Souplex écrit, d’après le roman, une opérette, sur une musique de Fernand Warms : création le au Théâtre Moncey avec Nina Myral et Viviane Gosset[9].
Gabriel Chevallier écrit deux suites à son roman, Clochemerle Babylone en 1951 (le réalisateur Jean Boyer en fit un film en 1957 : Le Chômeur de Clochemerle avec Fernandel) et Clochemerle-les-Bains en 1963[1].
Enfin, en 1966, il donne pour titre à son autobiographie L'envers de Clochemerle[10].
Héraldique
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Clochemerle est dotée d'armoiries imaginaires qui se blasonnent ainsi :
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Références
- Chevallier, Gabriel (1895-1969). Auteur du texte et Chevallier, Gabriel (1895-1969), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )
- « À Vaux-en-Beaujolais, la pissotière de Cloche merle est le dernier endroit où l’on cause », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- Clochemerle, « Chapitre 1 : Un grand projet »
- « Clochemerle, de Gabriel Chevallier », sur lesplumesbaroques.com (consulté le )
- Mon gendre n'est pas bon à grand-chose, monseigneur... Je n'en ferais certes pas mon intendant, et je ne vois guère que les affaires publiques dont il puisse s'occuper sans péril pour sa famille. Par bonheur, il est bavard et vaniteux. Il peut réussir dans cette voie. (Clochemerle, PUF, p. 272)
- La mobilisation surprit notre sous-officier dans ces occupations et le conduisit au col de la Chipotte, où il se trouva inopinément placé en face d'autres troupes non moins que la sienne pénétrées de leur supériorité et d'autres sous-officiers non moins gueulards que les nôtres, et qui avaient bel et bien, à grade égal, la prétention de traiter nos gens d'abrutis et de paniquards, cela se voyait à leurs grimaces de rouquins, de fadasses blondins nordiques, bien réellement abrutis, eux, de docilité et de bourrage de crâne. Le premier contact entre ces hommes résolus fut détestable pour la raison, qui commandait de quitter au plus tôt ces lieux. Mais le général, loin derrière, commandait le contraire, bien à son aise en selle, et bien abrité des coups de soleil, les plus mauvais coups qu'il risquât d'attraper, avec ce sacré dangereux soleil du mois d'août, qui tapait comme un sourd. Le général se tenait à l'ombre, les yeux à sa lorgnette... (298-299)
- Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - Clochemerle », sur www.larousse.fr (consulté le )
- Hervé Guitton, h.guitton@dubout.fr, « Albert Dubout > Livres illustrés », sur www.dubout.fr (consulté le )
- Recueil "Clochemerle" de Raymond Souplex lire en ligne sur Gallica
- Gabriel Chevallier, L'Envers de "Clochemerle," propos d'un homme libre., Flammarion, (lire en ligne)
Voir aussi
- Podcast : Clochemerle, une petite ville sous la IIIe république, dans La Marche de l'Histoire par Jean Lebrun : France Inter.
- Critique du livre avec plusieurs extraits.
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