Codes Rousseau

Codes Rousseau est une société française d'édition fondée en 1937 par Louis Rousseau. Elle est spécialisée dans la conception, le développement et la commercialisation de supports pédagogiques imprimés et digitaux pour la formation aux différentes catégories de permis de conduire (scooter ou voiturette, voiture, moto, remorque, bateau).

Codes Rousseau

Création 1937
Fondateurs Louis Rousseau
Forme juridique SAS[1]
Slogan Initions de nouvelles conduites
Siège social Les Sables-d'Olonne
 France
Direction Michel Goepp (depuis 2010)
Activité Édition de livres
Société mère Springer
Effectif 103 en 2022[réf. nécessaire]
SIREN 486 580 210
TVA européenne FR58486580210[2]
Site web codesrousseau.fr

Chiffre d'affaires 18 208 659 € en 2021[réf. nécessaire]
Résultat net 953 032 € en 2021

Elle propose également des ouvrages et matériels dédiés à la formation professionnelle (permis poids lourd, FIMO, FCO, CACES, titre professionnel) ainsi que des simulateurs de conduite résultant d’une co-création avec l’entreprise Acreos[3].

Codes Rousseau appartient actuellement au groupe Springer Nature (en). Le siège social de l’entreprise est situé aux Sables d’Olonne, en Vendée.

Historique

Naissance du Code de la route et du premier matériel pédagogique / 1937-1981

En 1937, Louis Rousseau devient moniteur auto-école aux Sables d’Olonne[4]. À l’époque, aucune formation n’est exigée pour enseigner le Code de la route et la conduite automobile, il suffit d’avoir son permis de conduire. Les automobiles sont peu nombreuses et le code se réduit à quelques panneaux de signalisation[5]. Il n’y a pas d’examen officiel. L’inspecteur interroge le candidat dans la voiture puis il vérifie, au cours d’une brève épreuve pratique, sa maîtrise des gestes rudimentaires de la conduite.

Louis Rousseau a l’idée de noter les questions les plus fréquemment posées par les inspecteurs et les compile dans un livret qu’il destine à ses élèves. C’est de cette initiative que naîtra le premier document à l’usage des candidats au permis de conduire.

L’histoire de Codes Rousseau est étroitement liée à l’évolution de la réglementation en matière de circulation. Sur une trentaine d’années, avec l’essor de l’automobile, le Code de la route ira en s’étoffant. Diffusé dans toute la France et traduit en plusieurs langues, l’ouvrage connaît rapidement un franc succès. En l’espace de quelques années, la société Codes Rousseau devient le premier et le plus grand éditeur national dans le domaine de l’apprentissage de la conduite automobile[6].

En marge de son activité d’enseignant du code et de la conduite, Louis Rousseau s’intéresse de près au matériel pédagogique. Au début des années soixante, il met au point le « télécode », sorte de téléviseur qui fait défiler des images fixes. Une dizaine d’années plus tard, toujours sous le label Codes Rousseau, « l’audioscope » prendra le relais grâce à un nouveau support : la diapositive.

L’année 1981 marque la fin d’une époque avec le départ de Louis Rousseau[7].

Entre innovations technologiques et mission d’intérêt public / 1981-1993

Gérard Touzé prend la Présidence de Codes Rousseau en 1981. Il est à l’origine d’innovations technologiques. Il introduit les cours vidéo auprès des auto-écoles et fait du simulateur de conduite son cheval de bataille, première dans le monde de l’automobile. À cette époque, le simulateur remporte un succès technologique plus que commercial.

Autre pari technologique : le boîtier électronique Coradis. Conçu en étroite collaboration avec le ministère des Transports, Coradis fait évoluer les usages dans le monde de l’auto-école en permettant des examens plus fiables ainsi que l’exploitation de statistiques.

Gérard Touzé s'intéresse de plus en plus à l'intérêt public. Pour lui, l’enseignement de la conduite c’est aussi apprendre l’usage d’un bien commun au sein duquel, il convient d’adopter un comportement responsable, dès le plus jeune âge. Gérard Touzé, à travers sa vision du monde de l’auto-école, ouvre de nouvelles perspectives à Codes Rousseau.

Il fédère les enseignants, les moniteurs auto-école et la gendarmerie autour d’une première campagne de sensibilisation menée auprès des enfants. Gérard Touzé s’engage à initier 1 500 enfants à l’usage de la route. En parallèle, Codes Rousseau se tourne également vers les adultes au travers d’actions de prévention en entreprise. Une filiale parisienne « Rousseau Conseil » est créée dans ce but. Cette entité propose non seulement des produits pédagogiques, mais prend également en charge l’audit, la formation et l’organisation de grandes campagnes sécuritaires à l’échelle départementale.

Développement de la prévention et ouverture à l’international / 1993-2007

Sous la Présidence de Gérard Touzé, Codes Rousseau a développé ses activités. Cependant, les avancées dans le domaine de la prévention et de la technologie commencent à peser sur les finances de l’entreprise. Pour continuer à prospérer, Codes Rousseau doit bénéficier de l’organisation et des moyens d’un grand groupe. C’est ainsi qu’en 1994, l’éditeur des Sables d’Olonne rejoint le groupe de communication allemand Bertelsmann[8]. Codes Rousseau fait désormais partie d’un groupe international représentant plus de 80 000 personnes, leader sur le marché des éditions professionnelles dans de nombreux domaines.

En 1996, Michel Goepp[9] prend les rênes de Codes Rousseau et fixe de nouveaux objectifs à l’entreprise. L’éditeur vendéen va enrichir son offre auprès du grand public. Un certain nombre d’ouvrages portant le label Codes Rousseau vient garnir les rayons des librairies. Ces supports pédagogiques couvrent tous les âges de la vie : des enfants aux seniors en passant par les parents et conducteurs adultes confirmés.

Sous le sigle Codes Rousseau Prévention, la société poursuit le développement de la prévention en se recentrant sur son métier d’origine : la conception et la réalisation de produits pédagogiques. Codes Rousseau Prévention exerce également sa compétence en menant des campagnes dans le domaine de la sécurité routière au niveau régional.

L’entreprise intensifie son ouverture au marché africain. L’aboutissement d’un appel d’offres du gouvernement marocain, orienté sur la mise en place d’un nouveau système de formation et d’examen, motive la création d’une filiale de Codes Rousseau à Rabat. Avec son réseau de partenaires compétents, cette entité marocaine représente un axe de développement stratégique.

En 2002, Codes Rousseau devient une filiale du groupe Springer, éditeur de premier plan dans les domaines de la recherche, de l’éducation et de la formation réputé pour la diversité et la qualité de ses parutions. Ce rachat assure à l’entreprise un ancrage économique encore plus solide ainsi qu’un rayonnement nouveau.

En 2004, Codes Rousseau est condamné pour abus de position dominante par le Conseil de la concurrence[10].

Virage du numérique dans un marché en pleine mutation / 2007 à aujourd’hui

Avec l’essor d’Internet, les CD-Rom et DVD sont progressivement remplacés par des produits dématérialisés et Codes Rousseau consacre de plus en plus de ressources à leur conception. En 2009, easyweb, premier site d’entraînement au Code de la route[réf. nécessaire], voit le jour. Il sera suivi, quelques années plus tard, de Pass Rousseau. Ce support d’apprentissage du code en ligne dédié à l’élève, connaît toujours un franc succès.

Depuis 2015, le monde de l’auto-école est en pleine mutation et voit émerger de nouveaux acteurs : les auto-écoles en ligne. La position de leader sur le marché de la formation au permis de Codes Rousseau est fragilisée par cette nouvelle concurrence. Sous l’égide de Michel Goepp[11], une grande étude, dans le but d’opérer des choix stratégiques pertinents sur le long terme, est commandée à une société privée en 2016. Des résultats de ce travail naîtra une volonté de s’ouvrir davantage au B to C en devenant un acteur clé du digital[12].

L’éditeur souhaite rester un partenaire de ses clients historiques : les auto-écoles, mises à mal par la concurrence accrue des auto-écoles en ligne sans toutefois négliger une cible plus grand public. Une idée germe alors, celle de mettre au point une plateforme web de mise en relation des auto-écoles avec les candidats au permis. L’interface auto-ecole.codesrousseau.fr est créée en 2018. Elle compte 1 700 écoles de conduite membres à la fin 2020.

En parallèle, Codes Rousseau continue de développer son offre simulation. Après une première version en 2014, Oscar 2 (Simulateur de Conduite Automobile Rousseau) est lancé en 2020[13].

En un peu plus de huit décennies, la PME vendéenne est devenue une entreprise d'une centaine de salariés[14], générant un chiffre d’affaires annuel[15] d’un peu plus de 14 millions d’euros (14.2 millions d’euros en 2020), avec une activité diversifiée autour des cinq secteurs différents : la branche auto-école, la prévention du risque routier en entreprise, les supports dédiés au grand public, les marchés publics et étrangers et enfin, la gestion des Éditions La Baule spécialisées dans l'édition et la diffusion de supports réglementaires répondant aux besoins des gendarmes, policiers nationaux et municipaux, avocats…

Afin d'offrir un cadre adapté au développement de ses activités numériques[16], Codes Rousseau a investi 4,4 millions d'euros pour ériger son nouveau site situé toujours aux Sables-d'Olonne mais dans la zone NUMERIMER. Le déménagement est prévu courant 2023[17].

Notes et références

  1. « Mentions légales »
  2. « https://codesrousseau.fr/mentions-legales/ » (consulté le )
  3. « Qui sommes-nous ? | Acreos » (consulté le )
  4. « Codes Rousseau : 80 ans de bonne conduite ! », La Tribune des Auto-Ecoles, (lire en ligne)
  5. « Le code de la route fête ses 100 ans ! », Signals, (lire en ligne)
  6. « Comment bien réviser le code de la route ? »
  7. « Codes Rousseau, une réussite sablaise », Vendée Mag, (lire en ligne)
  8. « L'allemand Bertelsmann rachète Les Codes Rousseau », Les Echos, (lire en ligne)
  9. https://www.latribune.fr/regions/pays-de-la-loire/michel-goepp-fait-prendre-le-virage-du-digital-aux-auto-ecoles-809328.html
  10. « Décision 04-D-09 du 31 mars 2004 relative à des pratiques mises en œuvre par la société Codes Rousseau dans le secteur des supports pédagogiques pour auto-écoles » [PDF], sur autoritedelaconcurrence.fr,
  11. « Entretien avec Michel Goepp, président de Codes Rousseau : « J’ai toujours été féru d’innovations » », Informateur Judiciaire, (lire en ligne)
  12. Lola Marotte, « Code Rousseau : le code de la route fête ses 100 ans et il s'est bien complexifié en un siècle », Franceinfo, (lire en ligne)
  13. « Presque centenaire, Codes Rousseau toujours à la page », Informateur Judiciaire, (lire en ligne)
  14. « CODES ROUSSEAU à LES SABLES D OLONNE (486580210), CA, bilan, KBIS - Infogreffe », sur www.infogreffe.fr (consulté le )
  15. « CODES ROUSSEAU (LES SABLES D'OLONNE) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 486580210 », sur www.societe.com (consulté le )
  16. Cyril Raineau, « Codes Rousseau déménage pour des locaux adaptés à la numérisation de son activité », l=Le Journal des Entreprises, (lire en ligne)
  17. « Aux Sables d’Olonne, Codes Rousseau rejoindra Numérimer en 2023 », Informateur Judiciaire, (lire en ligne)

Bibliographie

  • Patrick du Boisbaudry, Codes Rousseau : Histoire et avenir d'une entreprise..., Codes Rousseau, 80 p. (ISBN 978-2-7095-1069-1)

Liens externes

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