Bataille d'Hollabrunn (1805)

La bataille d'Hollabrunn, également appelée bataille de Schöngrabern, est une bataille de la campagne de 1805 de Napoléon Ier. Cette bataille du 25 brumaire an XIV () oppose les 7 300 hommes de Pierre de Bagration aux 20 600 hommes de Joachim Murat.

Bataille d'Hollabrunn
Bataille de Schöngrabern
Bataille de Schöngrabern (ou d'Hollabrunn)
par K. Bujnitsky (1898)
Informations générales
Date 25 brumaire an XIV
Lieu Hollabrunn (Autriche)
Issue Victoire tactique française
Succès stratégique russe
Belligérants
Empire français Empire d'Autriche
Empire russe
Commandants
Joachim MuratPierre de Bagration
Forces en présence
20 600 hommes7 300 hommes
Pertes
~ 1 200 morts ou blessés2 402 morts, blessés ou prisonniers

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Batailles

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Campagne d'Allemagne (1805) : opérations en Bavière - Autriche - Moravie


Campagne d'Italie (1805) : Opérations en Italie du Nord


Invasion de Naples (1806)


Coordonnées 48° 35′ 33″ nord, 16° 03′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : Autriche
Géolocalisation sur la carte : Basse-Autriche

Elle fait partie des courts engagements meurtriers qui préparent la bataille d'Austerlitz le 2 décembre.

Contexte immédiat

Murat, pensant qu'il avait face à lui le gros de l'armée russe, n'osa pas attaquer et accepta même un armistice.

Napoléon en est outragé : « A Murat
Il m'est impossible de trouver des termes pour vous exprimer mon mécontentement.
Vous ne commandez que mon avant-garde et vous n'avez pas le droit de faire d'armistice sans mon ordre; vous me faites perdre le fruit d'une campagne. Rompez l'armistice sur-le-champ et marchez à l'ennemi. Vous lui ferez déclarer que le général qui signe cette capitulation n'a point le droit de le faire; qu'il n'y a que l'Empereur de Russie qui ait ce droit; toutes les fois cependant que l'Empereur de Russie ratifierait ladite convention, je la ratifierai. Mais ce n'est qu'une ruse; marchez, détruisez l'armée russe; vous êtes en position de prendre ses bagages et son artillerie.
L'aide de camp de l'Empereur de Russie est un polisson; les officiers ne sont rien quand ils n'ont pas de pouvoirs; celui-ci n'en avait point; les Autrichiens se sont laissé jouer pour le passage du pont de Vienne[1], vous vous laissez jouer par un aide de camp de l'empereur, je ne conçois pas comment vous avez pu vous laisser jouer à ce point. »

Les Français reprennent donc des positions de combat.

Bataille

Dans la campagne au nord d'Hollabrunn, les 7 300 hommes de Bagration font face aux 20 600 soldats de Murat. Le terrain est relativement plat et offre peu de possibilités d'abri, sauf des ondulations qui courent d'ouest en est. Le général russe a son quartier général entre Schöngrabern et Grund. Il a disposé son centre le long de la route qui vient de Suttenbrunn (grenadiers Kiev et fusiliers Azov), son artillerie étant positionnée derrière Grund. Sa droite est protégée par les dragons Tchirikov, sa gauche par les hussards Pavlograd et le 6e régiment de chasseurs à pied. En réserve, à Grund (que les Russes ont à la hâte fortifié) des éléments des fusiliers Narva et Novgorod. En avant de Grund, à la ferme Nexenhof, Nostitz a installé un point d'appui avec ses hussards et des cosaques.

De son côté, Murat a pris position entre Hollabrunn et Suttenbrunn, avec sa cavalerie et des éléments des corps d'armée de Soult et Lannes. Au mépris des accords passés, il a envoyé des troupes de chaque côté de la route qui mène à Schöngrabern, de manière à pouvoir éventuellement prendre l'adversaire de flanc. On est en hiver déjà: ces mouvements ne peuvent passer inaperçus de l'ennemi, mais Bagration laisse faire.

Aux premières heures de la matinée du 16 novembre, Nostitz (en), Wintzingerode et Dolgorouki en personne se rendent à Schöngrabern, pour poursuivre les négociations d'armistice. Ils découvrent avec surprise que leurs propres avant-postes sont déjà entourés de troupes ennemies. Dolgorouki prend le parti de retourner dans ses lignes, mais les deux autres poursuivent vers Suttenbrunn, où ils rencontrent les généraux français. Comme ils s'étonnent de voir les troupes ennemies en marche, ils apprennent que le cessez-le-feu est rompu, et que l'attaque est même imminente ; ils sont emmenés à Hollabrunn, pour qu'ils ne puissent participer aux combats. N'étant pas considérés comme prisonniers de guerre, ils rejoindront quelques jours plus tard leur armée, en passant par Brünn.

À quatre heures de l'après-midi (la nuit commence à tomber) les combats éclatent.

Murat lance ses troupes depuis les hauteurs qui dominent Schöngrabern. L'artillerie russe, depuis Grund, bombarde le village. L'église et une soixantaine de maisons sont bientôt en flammes, de sorte qu'Oudinot et la cavalerie ne peuvent atteindre le centre du village.

Les troupes de Soult attaquent la droite russe, celles de Lannes sa gauche. Les combats sont particulièrement violents. Mais bientôt Oudinot parvient à traverser le village et à atteindre le Nexenhof, puis Schöngrabern, forçant les Russes à évacuer le village et à se retirer vers Guntersdorf.

Les Français sont restés maîtres du terrain, mais Bagration a rempli son contrat : la retraite des troupes russes ne peut plus être menacée.

Les pertes ont été importantes des deux côtés : les Russes perdent environ 3 000 hommes, dont 1 800 prisonniers

Du côté français, on déplore la perte de 2 000 hommes. Oudinot est gravement blessé : il est ramené à Vienne, où il s'installe dans le Neubergerhof, et ne participera pas à la bataille d'Austerlitz.

Napoléon était arrivé dans la matinée du 16 à Hollabrunn. Le lendemain, il traverse le champ de bataille en se rendant à Guntersdorf ; le soir même il est à Znaïm.

Postérité

Dans Guerre et Paix de Léon Tolstoï, la bataille est longuement décrite dans toute la Partie 2 du livre 1; et est adapté en film et séries TV dans les différentes adaptation du roman.

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

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