Comité invisible

Le Comité invisible est un auteur ou un groupe d'auteurs anonymes actif en France. Il est notamment connu pour son premier ouvrage, L'Insurrection qui vient.

Comité invisible
Édition anglophone des ouvrages du Comité invisible.
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Le Comité invisible est classé à l'ultragauche par le ministère de l'Intérieur du deuxième gouvernement François Fillon[1]. Récusant l'étiquette d'« auteur », ce comité se revendique comme une « instance d’énonciation stratégique pour le mouvement révolutionnaire »[2].

Régulièrement associé à l'affaire de Tarnac, le Comité invisible est considéré comme influent dans la gauche radicale en France[3].

Ouvrages publiés

Le Comité invisible a écrit et fait publier aux éditions La Fabrique :

L'insurrection qui vient

L'Insurrection qui vient s'articule autour de cinq parties précédées d'une introduction non titrée et suivies d'une très courte fiction en guise de conclusion. L'essai tout entier vise à expliquer comment et pourquoi une insurrection s'avère nécessaire et peut-être même inéluctable selon les auteurs. Chacune des cinq parties constitue donc une étape du raisonnement suivi par les auteurs.

Le texte de la quatrième de couverture[5] de l'édition originale (La Fabrique, 2007) est extrait d'un texte anonyme et non daté, intitulé Appel[6] (« Proposition I »). Ce texte a été initialement imprimé et diffusé de la main à la main dans diverses manifestations au cours des années 2004 et 2005.

La première partie de l'essai est constituée de sept sections, nommées « cercles », probablement en référence aux neuf cercles de l'Enfer décrits par Dante Alighieri dans sa célèbre Divine Comédie[7]. Chacun de ces cercles vise à explorer un thème, un aspect du désastre en cours. L'idée est de poser un constat clinique de la situation globale et de raisonner à partir de là.

L'introduction présente d'emblée l'ensemble des thèmes qui seront successivement explorés dans la suite immédiate de l'ouvrage, et qui serviront de socle à une critique radicale et globale de la société occidentale en général et française en particulier. Pour les auteurs du texte, qui revendiquent clairement leur anonymat[8], les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises (qu'ils nomment « l'incendie de novembre 2005 ») sont significatives d'un changement radical dans la manière qu'a la jeunesse française d'appréhender la lutte sociale. Le but de l'essai est d'expliquer comment exploiter cette rupture dans un cadre insurrectionnel en prenant appui sur un supposé ras-le-bol de la population[9], et ce malgré la pression policière exercée dans le but de conserver à tout prix le statu quo.

À nos amis

Sept ans après L'Insurrection qui vient, le « Comité invisible » publie, en , À nos amis, un nouveau pamphlet politique et poétique sur les révolutions d'aujourd'hui[10],[11]. Le livre analyse particulièrement les mouvements qui se sont déroulés dans les années qui ont suivi la crise financière mondiale de 2007-2008 avec par exemple le mouvement Occupy Wall Street[12]. Le Comité invisible critique le « fétichisme » de la démocratie par ces mouvements qui ne font que reproduire des systèmes de gouvernement. À nos amis dénonce l'action de la gauche radicale qui ne peut être la solution pour le succès des mouvements d'oppositions[12]. Le livre parle aussi bien des contestations du Printemps arabe que des luttes dans les pays occidentaux comme dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, du Val de Suse ou encore de l'oléoduc Keystone[12].

Maintenant

Maintenant
Auteur Comité invisible
Pays France
Genre Essais
Éditeur La Fabrique
Date de parution 2017
Nombre de pages 155
ISBN 2358720860

Le , date symbolique en raison du 15e anniversaire du premier tour de l'élection présidentielle de 2002[13], parait Maintenant aux éditions La Fabrique.

Selon Mathieu Dejean, cet ouvrage critique « aussi bien l'extrême gauche traditionnelle que la plupart de ses penseurs actuels — de Jean-Claude Michéa à Chantal Mouffe, en passant par Frédéric Lordon et Toni Negri ». L'expérience de Nuit debout, « misère de l'assembléisme », en prend aussi pour son grade : « Nuit debout s'apparenta finalement à un parlement imaginaire, une sorte d'organe législatif privé d'exécutif, et donc une manifestation publique d'impuissance bien faite pour médias et gouvernants[13]. »

Selon Quentin Girard, « la presse [...] se dispute la publication des bonnes feuilles » et « le but, cette fois-ci, [est] d'affirmer plus précisément la mise en place d'un communisme utopique et originel peu technophile, fondé sur la non-volonté de pouvoir, le renoncement à l'argent et l'éloge de l'amitié et de l'amour[14]. »

Critiques

En 2016, un pamphlet anarchiste anonyme de réponse intitulé À nos clients est publié par les éditions Qu'est ce que tu fabriques ?[15]. Les éditions Delga, quant à elles, publient un pastiche critique, intitulé Je sens que ça vient, par le Comité translucide[16].

Références

  1. Julie Clarini, « L’insurrection qui revient », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (de) « "Die Wut gewinnt an Boden" », Die Zeit, no 17, (lire en ligne, consulté le ) ; traduit dans « Comité Invisible : interview », Lundi matin, no 20, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Cyril Castelliti et Pierre Gautheron, « L’ombre du Comité invisible plane sur la jeunesse radicale », sur streetpress.com, (consulté le ).
  4. (en-GB) « L’insurrezione che viene | Ai nostri amici | Adesso | », sur NERO Editions (consulté le )
  5. « Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut encore s'approfondir. Devant l'évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s'indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s'organisent. Le comité invisible est du côté de ceux qui s'organisent. »
  6. Texte repris le 5 février 2005 sur meeting.senonevero et sur rocbo.net
  7. (en) Jason Rovito, « Of Insurrection and Its Scribes. The Invisible Committee. (2009). The Coming Insurrection. Los Angeles: Semiotext(e) », Stream: Culture   Politics   Technology. A Graduate Journal of Communication, no 3 (1), printemps 2010, p. 1-7.
  8. « Ce livre est signé d'un nom de Collectif imaginaire. Ses rédacteurs n'en sont pas les auteurs. »
  9. « Il n'y aura pas de solution sociale à la situation présente. »
  10. Quentin Girard, « « L’insurrection » is back », Libération, (lire en ligne).
  11. Camille Polloni, « Sept ans après « L’insurrection qui vient », le Comité invisible réapparaît », Rue89, (lire en ligne).
  12. (en) Ryan Richardson, « On The Invisible Committee’s To Our Friends », The Brooklyn Rail, (consulté le ).
  13. Mathieu Dejean, « Le Comité invisible sonne le glas d’une certaine idée de la révolution », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
  14. Quentin Girard, « «L’insurrection» fait du sentiment », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  15. https://ladiscordia.noblogs.org/quelques-titres-disponibles-en-ce-moment/
  16. « Les éditions Delga »

Article connexe

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