Comités catholiques

Les Comités catholiques sont un ensemble d'organisations catholiques, laïques, de défense des intérêts religieux, créées au lendemain de la défaite de 1870 et de la Commune.

Historique général

Le premier Comité catholique est créé en 1871 à Paris. Rapidement, des fondations similaires se constituent partout en France. Lieu de réflexion sur l’action religieuse dans la société contemporaine, les comités sont porteurs d'une approche traditionaliste, intransigeante et ultramontaine. Dominés par la grande bourgeoisie et l'aristocratie légitimiste[1], leur crédo est la lutte contre la « société païenne », la défense des principes du Syllabus et des prérogatives du pape, qui en fait un lieu de résistance à la République laïque. Chaque année, ils tiennent une assemblée générale, d'abord à Paris (pour la première, en ) puis, après 1892, dans le Nord, le Comité du Nord dirigé par le comte Antoine de Caulaincourt prenant le relais devant les réticences du Comité parisien à épouser les orientations du ralliement impulsé par le pape Léon XIII[2]. Ce sont alors les Assemblées du Nord et du Pas-de-Calais qui réunissent les Comités catholiques encore actifs. En 1906, après la loi de séparation des églises et de l'Etat, les Comités catholiques du diocèse de Cambrai se transforment en comités paroissiaux, avant d'être suivis par d'autres à Paris, Nancy ou Angers[3].

Description des comités particuliers

Comité catholique de défense religieuse (Paris)

Le comité catholique de Paris a pour nom exact « Comité catholique de défense religieuse ». Fondé en 1871 par le docteur Frédault, il est ensuite pris en main par Charles Chesnelong, qui en est président de 1873 à 1892. Son successeur est le député catholique Émile Keller[4]. Ce dernier passera le flambeau à son fils Prosper Keller à partir de 1909.

Le comité a son siège rue de Grenelle.

L'article 2 de ses statuts définit ses objectifs[5] :

« Soutenir et propager les œuvres de défense religieuse et notamment d'assurer : l'éducation chrétienne de la jeunesse, l'assistance chrétienne des pauvres, des malades, des anciens religieux ; de pourvoir, en tant qu'il sera nécessaire, et sur l'appel de l'autorité compétente, aux besoins du culte et du clergé ; de défendre contre toute injure ou violence nos églises, nos prêtres et nos religieux ; de créer toutes les œuvres et d'acquérir tous les immeubles répondant à ce but. »

En plus de ces objectifs caritatifs et religieux, le comité joue un rôle majeur dans la stratégie électorale des catholiques parisiens[5].

Notes et références

  1. Pierre Pierrard, Les laïcs dans l'Eglise de France: XIXe-XXe siècle, Editions de l'Atelier, 1988, p. 99.
  2. Sylvain Milbach, Daniel Moulinet, Laïcat catholique et société française. Les Comités catholiques, 1870-1905, Revue d'histoire du XIXe siècle, 38/2009, 154-156.
  3. André Lanfrey, Sécularisation, séparation et guerre scolaire: les catholiques français et l'école, 1901-1914, Editions du Cerf, 2003 - 638 pages (ISBN 9782204071963)
  4. Christian Sorrel, « Les congrès diocésains et la mobilisation des catholiques après la Séparation », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 87, no 3, , p. 85 (ISSN 0294-1759 et 1950-6678, DOI 10.3917/ving.087.0085, lire en ligne, consulté le )
  5. André Lanfrey, Les catholiques et l'école (1902-1914), Université de Lyon, (lire en ligne), p. 142

Bibliographie

  • Daniel Moulinet, Laïcat catholique et société française. Les Comités catholiques, 1870-1905, Histoire religieuse de la France, Paris, Le Cerf, 2008, 582 p. (ISBN 978-2-204-08459-8)
  • Assemblée générale des comités catholiques de France, bureau du Comité catholique (Paris), années 1872-1877
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