Concerto pour violon de Brahms

Le Concerto pour violon en ré majeur, op. 77 est une des œuvres du compositeur allemand Johannes Brahms. Pièce majeure du répertoire romantique allemand pour l'instrument, avec celui de Felix Mendelssohn, sa partie de soliste très virtuose, jugée à l'époque presque injouable, donna lieu à des remaniements de la part de son auteur. Réputé de nos jours pour être l'un des concertos pour violon les plus difficiles, il a en effet été conçu par Brahms pour et avec son ami virtuose Joseph Joachim. En quatre mouvements à l'origine (le scherzo lui étant prévu ayant été supprimé pour être réutilisé dans le deuxième concerto pour piano), sa richesse mélodique et sa splendeur orchestrale l'ont élevé au rang des hauts chefs-d'œuvre de la musique viennoise du XIXe siècle. Servi par les plus grands interprètes, de Bronislaw Huberman, qui le joua à 14 ans devant le compositeur, à Jascha Heifetz, en passant par Christian Ferras, Itzhak Perlman, ou Anne-Sophie Mutter, sa riche discographie témoigne de l'immense popularité dont il jouit dans le monde entier.

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Concerto pour violon en ré majeur
op. 77

Partition autographe

Genre Concerto
Nb. de mouvements 3
Musique Johannes Brahms
Durée approximative env. 40 min
Dates de composition 1878
Dédicataire Joseph Joachim
Partition autographe Bibliothèque du Congrès Washington
Création
Leipzig, Allemagne
Interprètes Joseph Joachim (violon)
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Johannes Brahms (dir.)
Représentations notables

Composition

Commencée en 1877, l'œuvre est achevée durant l'été 1878. Composé pour Joseph Joachim, qui a contribué à la genèse de la pièce, le concerto est créé par celui-ci le à Leipzig, accompagné par l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction du compositeur. Il suit la forme classique du concerto pour violon, avec deux mouvements rapides encadrant un mouvement lent (aussi connu comme vif lent vif). Le Second concerto pour piano de Brahms (également composé en 1878) compte quatre mouvements et s'écarte, lui, de cette forme. Cependant, Brahms avait à l'origine prévu pour son concerto pour violon un quatrième mouvement (un scherzo). Son pendant reste le Concerto pour violon de Ludwig van Beethoven, également en ré majeur.

Joachim assura la création de l’œuvre à Londres le 22 février 1879. En froid avec Brahms (qui a pris le parti de la femme de Joachim lors de leur divorce), le violoniste n’assura pas la promotion du Concerto qui recevait de surcroît de vives critiques.

Ce concerto fut abondamment critiqué, notamment par Claude Debussy qui le traite de « rocaillerie » et de « monopole de l'ennui », par Gabriel Fauré ou par Édouard Lalo. L'œuvre est particulièrement difficile pour le soliste : lors de sa création, le chef d'orchestre Hans von Bülow l'a qualifié de concerto contre le violon.

Trois élèves de Joachim - Marie Soldat, Gabrielle Wietrowetz et Leonora Jackson - s’emparèrent de la redoutable partition pour la jouer et la défendre dans les salles de concerts européennes.[1]

L'exécution de l'œuvre nécessite environ quarante minutes. La partition originale, acquise par Fritz Kreisler, est conservée à la bibliothèque du Congrès aux États-Unis.

Une transcription pour piano et orchestre a été effectuée par Dejan Lazić, sous l'appellation de: Concerto pour piano " n° 3 " et enregistré par le transcripteur, accompagné par l' orchestre symphonique d' Atlanta sous la direction de Robert Spano.

Orchestration

Nomenclature du Concerto pour violon
Cordes
Premiers violons, seconds violons et altos,

violoncelles et contrebasses

Bois
2 flûtes et 2 hautbois,

2 clarinettes en la et 2 bassons

Cuivres
2 cors en ré, 2 cors en mi et

2 trompettes en ré

Percussions
Timbales

Analyse

Premier mouvement
  • Allegro ma non troppo, en majeur.

L'orchestre commence tout d'abord par introduire deux des trois thèmes principaux dans une première et longue exposition. Puis une cadence introduit le soliste, qui intervient ensuite dans une nouvelle exposition et reprend des thèmes qu'il s’appropriera (tout en y ajoutant sa fougue et sa virtuosité). L'orchestre n’interrompra jamais la « coulée lyrique » du violon. Stylistiquement, l'œuvre se rapproche des concertos de Mozart et du concerto de Beethoven. Brahms réserve au soliste une cadence avant la reprise. Celle-ci n'est pas de sa main et est laissée à l'interprète qui peut choisir entre celles de Joachim (qui est la plus jouée), Reger, Kreisler ou d'autres.

Deuxième mouvement
  • Adagio, en fa majeur.

Il débute par un prélude où seuls les vents jouent, et où le hautbois expose le thème qui sera ensuite repris par le soliste (Pablo de Sarasate avait d'ailleurs refusé de jouer ce concerto en public, considérant absurde la longueur du thème confié au hautbois dans un concerto pour violon). Le violon s'inscrit dans ce mouvement en le magnifiant, mais le dramatisant parfois. La fin se veut en état d'apesanteur, d'immatérialité douce et sereine.

Troisième mouvement
  • Allegro giocoso, ma non troppo vivace, en majeur.

Il débute par un thème en tierces au violon seul qui sont ensuite reprises puis développées par l'orchestre. Brahms se sert abondamment de la musique hongroise (en fait tzigane) pour créer dans ce mouvement une atmosphère de fête et de joie.

Repères discographiques

Sources

Liens externes

Références

  1. (en-US) « Brahms Violin Concerto », sur Tarisio (consulté le )
  2. « Rencontre qui tient du miracle pour l'éternité ». Patrick Szersnovicz, Le Monde de la musique, , p. 49.
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