Concordance des temps
La concordance des temps est l’ensemble des règles de grammaire régissant dans la phrase l'accord en mode et en temps des verbes de la proposition principale et de la proposition subordonnée.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Concordance des temps (émission de radio).
En français
Règles générales
Quand plusieurs verbes se succèdent dans une phrase, il convient de les adapter selon le mode et le temps du premier, selon les règles suivantes[1],[2] :
Subordonnée | Exemple à l'indicatif | Exemple au subjonctif (1) |
---|---|---|
Présent | Je pense qu'il m'aime | Je prie pour qu'il m'aime |
Imparfait | Je pense qu'il m'aimait | Je prie pour qu'il m'aimât |
Passé simple | Je pense qu'il m'aima | - |
Futur | Je pense qu'il m'aimera | - |
Passé composé | Je pense qu'il m'a aimé | Je prie pour qu'il m'ait aimé |
Plus-que-parfait | Je pense qu'il m'avait aimé | Je prie pour qu'il m'eût aimé |
Futur antérieur | Je pense qu'il m'aura aimé | - |
Subordonnée | Exemple à l'indicatif | Exemple au subjonctif (1) |
---|---|---|
Imparfait | Je pensais qu'il m'aimait | Je priais pour qu'il m'aimât |
Plus-que-parfait | Je pensais qu'il m'avait aimé | Je priais pour qu'il m'eût aimé |
Passé antérieur | Je pensais qu'il m'eut aimé | - |
Conditionnel présent | Je pensais qu'il m'aimerait | - |
Conditionnel passé | Je pensais qu'il m'aurait aimé | - |
(1) La concordance des temps est peu employée au subjonctif, suivant en cela la désuétude de plus en plus accentuée du subjonctif imparfait en français.
Exceptions
La non-concordance des temps est autorisée lorsque ce qui est rapporté par le locuteur-narrateur :
- (1) est une vérité intemporelle ou
- (2) est envisagé par rapport au moment de la parole.
Dans ces cas, même si la principale est au passé, la subordonnée conserve le temps primitif utilisé par le locuteur-auteur (le temps du discours indirect reste alors le même que le temps du discours direct)[3],[4] :
- (1) « Il a dit que la Terre EST (plutôt que "était") ronde. »
- (1) « La Fontaine a dit que l'absence EST (plutôt que "était") le plus grand des maux. » (Abel Hermant)
- (1) « Ovide affirma que l'étude CORRIGE (plutôt que "corrigeait") et ADOUCIT (plutôt que "adoucissait") les mœurs. »[5]
- (2) « Nous disions que vous ÊTES (plutôt que "étiez") l’orateur le plus éminent du diocèse. » (Anatole France)
- (2) « On m'a assuré que cette affaire AURA PRIS (plutôt que "aurait pris") fin avant deux jours. »
Ici, le locuteur-narrateur ne se contente pas de rapporter le discours en toute neutralité, mais réaffirme suivant ses propres croyances la véracité des propos rapportés.[6]
En anglais
Principale | Subordonnée | Exemple |
---|---|---|
Futur | Présent | He will love me if I say it |
Conditionnel présent | Prétérit | He would love me if I said it |
Conditionnel passé | Plus-que-parfait | He would have loved me if I had said it |
Articles connexes
Notes et références
- « espacefrancais.com »
- « Grammaire comparative du français et de l'anglais à l'usage des anglophones, Jean Paul Tremblay - 1972 »
- Maurice Grevisse, André Goosse, Nouvelle grammaire française: Grammaire, Volume 103, De Boeck Supérieur, 24/07/1995
- Michèle Lenoble-Pinson, Dire et écrire le droit en français correct : au plaisir des gens de robe, Bruylant, 23/01/2019
- Etienne Jacquemard, Éléments de grammaire française, Giguet et Michaud, 1805
- Projet Voltaire, Question orthographe — Concordance des temps : présent ou passé, consulté le 06/05/2022
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