Confiance
Divers philosophes, psychologues et chercheurs en sciences sociales ont travaillé sur la notion de confiance qui, selon une définition assez largement acceptée, peut être entendue comme « un état psychologique se caractérisant par l'intention d'accepter la vulnérabilité sur la base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d'autrui »[1]. La confiance renvoie à l’idée que l’on peut se fier à quelqu’un ou à quelque chose. Dans l’étymologie latine, le verbe confier (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») signifie qu’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui et en s’abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi. Cette origine souligne les liens étroits qui existent entre la confiance, l'espoir, la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance[2]. Confiance est aussi une des vertus chrétiennes plus importantes, particulièrement dans la dévotion à la divine miséricorde[3].
Pour les articles homonymes, voir Confiance (homonymie).
Confiance en soi
La confiance en soi[4] n'est pas identique à l'« estime de soi » qui se réfère à l'évaluation faite d'un individu en rapport à sa propre valeur. Selon certains psychologues, la confiance en soi est en rapport avec les capacités d'un individu, non ses valeurs[5].
Selon certains psychologues, la confiance en soi s'apprend, et est dé-corrélée du temps : il est possible d'accélérer l'apprentissage de sa confiance en soi[6], car elle est mentale, et non physique.
Faire confiance
Pour faire confiance, il faut pouvoir croire en les autres et accepter le risque de la dépendance. C’est pour cela que la confiance n’est jamais « neutre ». Elle est fondamentale car, sans confiance, il serait difficile d’envisager l’existence même des relations humaines – des rapports de travail jusqu’à l’amitié ou bien l’amour. Sans confiance, on ne pourrait même pas envisager l’avenir et chercher à bâtir un projet qui se développe dans le temps. Comme l’expliquent un bon nombre de travaux en sciences sociales[réf. nécessaire], c’est la confiance qui rend possible le développement de la socialité et le fonctionnement de la démocratie. De la même façon, notre système économique est basé sur la confiance, par exemple dans le billet de banque (monnaie fiduciaire).
Il est également possible de la définir comme « un certain niveau de probabilité subjective », ce qui devrait permettre à un individu de croire que l’autre accomplira ce qu’il attend de lui. Faire confiance à quelqu’un signifierait dès lors d'envisager une possible coopération[réf. nécessaire].
Confiance et foi
Bien qu'ayant une étymologie commune (latin fides), la confiance et la foi, prise au sens religieux de foi chrétienne ou de foi religieuse, sont néanmoins assez distinctes : on a confiance en quelqu'un ou dans un système, éventuellement en Dieu, mais la foi religieuse s'applique toujours à Dieu. Ainsi, on pourrait dire que l'on a confiance en la technique pour résoudre les problèmes qui se posent aujourd'hui, mais on voit bien que le christianisme a été et est toujours réservé sur l'usage des techniques : par exemple, cette réserve parcourt toute l'encyclique Laudato si' du pape François « sur la sauvegarde de la maison commune », où celui-ci met en garde contre un progrès uniquement technique qui ignorerait les valeurs spirituelles et morales. Dans un contexte de sécularisation, le mot « foi » a souvent perdu son sens religieux pour s'identifier à la confiance pure et simple.
Confiance dans les relations vendeurs-acheteurs
Une analyse des écrits multiples sur les différentes composantes de la confiance qui s'établit entre vendeurs et acheteurs révèle que quatre variables structurantes jouent un rôle clé : 1) les affinités (les atomes crochus entre les deux parties); 2) la bienveillance ou le soin qu'une partie prend envers le bien-être de l'autre partie; 3) les habiletés ou la reconnaissance des compétences de l'autre (le vendeur sait de quoi il parle et l'acheteur sait ce qu'il veut); et 4) l'intégrité. Les deux premières composantes sont considérées comme étant émotionnelles puisqu'elles relèvent du senti et le deux suivantes comme étant cognitives, puisqu'elles sous-entendent une évaluation rationnelle[7].
La confiance interagit avec les éléments formels de gouvernance et, en particulier, le contrat liant le vendeur et l’acheteur[8],[9].
Sources
- L'Analyse Economique de la Confiance, Bruxelles, De Boeck Université, coll. « Ouvertures Economiques », , 181 p. (ISBN 978-2-8041-5654-1, lire en ligne). Il s'agit d'une traduction de la définition suivante: "Trust is a psychological state comprising the intention to accept vulnerability based upon positive expectations of the intentions or behavior of another." donnée dans Denise M. Rousseau, Sim B. Sitkin, Ronald S. Burt et Colin Camerer, « Not So Different After All: A Cross-Discipline View of Trust », Academy of Management Review (en), vol. 23, no 3, , p. 393-404
- Michela Marzano, « Qu'est ce que la confiance ? », sur www.cairn.info, (consulté en )
- Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde
- Jean-Louis Vincent, « définition, causes et solutions au manque de confiance en soi », Ma vie en main, (lire en ligne, consulté le )
- Michelle Larivey, « "Lettre du Psy" », sur Redpsy, (consulté le ).
- Robin Warrot, « Avoir Confiance en Soi », sur construistavie.fr, articles web, (consulté le )
- Mesly, Olivier (2015). Creating Models in Psychological Research. États-Unis. Springer Psychology, pages 126. (ISBN 978-3-319-15752-8)
- (en) Laura Poppo et Todd Zenger, « Do formal contracts and relational governance function as substitutes or complements? », Strategic Management Journal, vol. 23, no 8, , p. 707–725 (ISSN 0143-2095 et 1097-0266, DOI 10.1002/smj.249, lire en ligne, consulté le )
- (en) Fabrice Lumineau, « How Contracts Influence Trust and Distrust », Journal of Management, vol. 43, no 5, , p. 1553–1577 (ISSN 0149-2063 et 1557-1211, DOI 10.1177/0149206314556656, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Alain Peyrefitte, La Société de confiance, Éditions Odile Jacob, Paris, 1995
- Portail de la psychologie
- Portail de la sociologie