Conseil constitutionnel (Côte d'Ivoire)
Le Conseil constitutionnel est une institution ivoirienne établie par la loi No 94-438 du pendant la Première République qui fixe la composition, l'organisation, les attributions et le fonctionnement. Il veille à la régularité des principales élections et référendums. Il se prononce sur la conformité à la Constitution des lois et de certains règlements avant leurs entrées en vigueur et intervient également dans certaines circonstances de la vie parlementaire et publique.
Pour les autres articles nationaux ou selon les autres juridictions, voir Conseil constitutionnel.
Conseil constitutionnel | |
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Situation | |
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Création | |
Type | Conseil constitutionnel de la République de Côte d'Ivoire |
Siège | ![]() |
Coordonnées | 5° 19′ 39″ N, 4° 00′ 33″ O |
Langue | Français |
Organisation | |
Membres | 7 |
Président | Mamadou Koné |
Personnes clés | Henri Konan Bédié, ancien Président de la République |
Site web | www.conseil-constitutionnel.ci |
Le Conseil constitutionnel n'est pas une juridiction suprême. C'est une juridiction autonome prévue au titre VIII nouveau de la constitution. Il est membre de l'Association des Cours Constitutionnelles ayant en Partage l'Usage du Français (ACCPUF).
Le Conseil constitutionnel est situé au 22, boulevard Carde au Plateau à Abidjan Nord.
Composition
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Il se compose de sept membres :
- le président, nommé par le président de la République pour une durée de six ans non renouvelable (article 128 de la Constitution de 2016)
- six conseillers, nommés pour une durée de six ans non renouvelable dont :
- trois désignés par le président de la République ;
- trois désignés par le président de l'Assemblée nationale.
Nom | Fonction | Mandat | Nommé par |
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Mamadou Koné | Président | depuis le 12 mars 2015 | Alassane Ouattara |
François Guéi | Conseiller | 2011-2017 | Alassane Ouattara |
Hyacinthe Sarassoro | Conseiller | 2011-2017 | Alassane Ouattara |
Emmanuel Kouadio Tano | Conseiller | 2011-2017 | Alassane Ouattara |
Loma Cissé, épouse Mato | Conseillère | 2014-2020 | Alassane Ouattara |
Geneviève Koffi, épouse Kouamé | Conseillère | 2014-2020 | Alassane Ouattara |
Emmanuel Assi | Conseiller | 2014-2020 | Alassane Ouattara |
Par ailleurs, les anciens présidents de la République en sont également membres de droit à vie, mais jusqu'à maintenant aucun ancien président, que ce soit Henri Konan Bédié ou Laurent Gbagbo, n'a fait valoir ce droit.
Décisions
De 1995 à 1999, le Conseil constitutionnel a émis 68 décisions, de manière irrégulière (38 décisions en 1996, une seule en 96, de 9 à 11 les années suivantes). Depuis 2003, le "nouveau" Conseil constitutionnel (par rapport aux nouvelles prérogatives accordées par la Constitution du 1er août 2000) a émis 140 décisions, la dernière le 4 août 2014[2].
Histoire
Première période : 1995-1999
De 1995 à 1999, le Conseil constitutionnel est composé de[3] : Mme Martine TIACOH fut la première femme conseiller au Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire.
- Noël Nemin (Président)
- Henri Tonian Ebe (Vice-Président)
- Théodore Attobra Koffi (Vice-Président)
- Jules Douaï Sioblo (Conseiller)
- Siaka Bamba (Conseiller)
- Abdoulaye Binate (Conseiller)
- Alphonse Yao Kouman (Conseiller)
- Martine TIACOH (Conseiller)
- Joseph Désiré Koudou Gaudji (Conseiller)
Deuxième période : 2003-2011
Cette partie se concentre sur la période où Laurent Gbagbo est au pouvoir. En 2003, après l'interruption causée par le changement de république, le Conseil est recréé. Le poste de "Vice-Président" est abandonné[4].
Composition 2003-2009[5] :
- Germain Yapo Yanon (Président)
- René Degni-Segui
- Abraham Sougbro Akenou
- André Kouakou Kouassi
- Agathe Baroan Bahi
- Dominique Tayoro Thalmas
- Louis Metan
- Timothée N´Guetta Ahoua
- Félix Kouakou Tano
- Bruno Ekpo Walé
En 2009, le Conseil est renouvelé quasi intégralement (seuls 2 membres restent par rapport à la mandature précédente) et la taille du Conseil correspond pour la première fois à ce qui est prévu dans la Constitution (1 président et 6 conseillers).
Composition 2009-2011[6] :
- Paul Yao-N´Dré (Président)
- Timothée Ahoua
- Jacques Daligou
- Angora Kouassi (épouse Sess)
- Bruno Ekpo Walé
- Félix Kouakou Tano
- Joséphine Suzanne Touré (épouse Ebah)
Troisième période : depuis 2011
En 2011, le nouveau président, Alassane Ouattara, nomme un Conseil en grande partie renouvelé. Seules, mesdames Sess et Ebah, nommées en 2009, sont reconduites pour trois ans. En 2014, en raison du renouvellement triennal de la moitié du conseil, trois de ses membres sont remplacés. Enfin, le départ de Francis Wodié du poste de président le entraîne son remplacement anticipé dès le lendemain par Mamadou Koné, qui était jusque-là président de la Cour suprême[7].
Mandat 2011-2014 :
- Hortense Angora Kouassi, épouse Sess
- Joséphine Suzanne Touré, épouse Ebah
- Obou Ouraga
Mandat 2011-2017 :
- François Guéi
- Hyacinthe Sarassoro
- Emmanuel Kouadio Tano
Mandat 2014-2020 :
- Loma Cissé, épouse Mato
- Geneviève Koffi Affoué, épouse Kouamé
- Emmanuel Assi
Controverse sur le résultat de l'élection présidentielle de 2010
Par le mode de désignation de ses membres, le conseil est majoritairement constitué de membres considérés comme proches du parti présidentiel au pouvoir le Front populaire ivoirien (FPI)[8] créé par Laurent Gbagbo.
Ainsi, Paul Yao N'Dré, son président, est l’un des fondateurs du FPI[9]. Mamadou Koulibaly qui, en tant que président de l'Assemblée nationale depuis 2001 et également membre du FPI, nomme concurremment avec Laurent Gbagbo, la moitié des conseillers.
Ce déséquilibre circonstanciel (par ailleurs courant dans les institutions dont les membres sont nommés) serait l'une des raisons ayant amené cette institution à reconduire le président sortant dans ces fonctions lors de l'élection présidentielle de 2010, intervenant après annulation du scrutin dans plusieurs départements considérés comme acquis à Alassane Ouattara, pour irrégularités supposées.[réf. nécessaire]
Une violente controverse quant au résultat définitif de l'élection annoncé par le Conseil Constitutionnel est apparue à la suite de l'annonce prématurée de résultats par M. Bakayoko (proche d'Alassane Ouattara et alors président de la Commission électorale indépendante (CEI) chargée d'annoncer puis transmettre pour validation au Conseil Constitutionnel les résultats provisoires) donnant M. Alassane Ouattara vainqueur.
La loi dispose que le Conseil Constitutionnel doit se prononcer par infirmation ou confirmation des résultats de la Commission électorale ou sur une reprise de l'élection suivant l'article 64 du code électoral ivoirien : « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection. La date du nouveau scrutin est fixée par décret en Conseil des ministres sur proposition de la Commission chargée des élections. Le scrutin a lieu au plus tard quarante cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel »[10].
La nouveauté introduite dans le cas ivoirien est la certification. Cette technique a été volontairement omise par le camp de Laurent Gbagbo qui pourtant s'était appuyé sur cette même certification sanctionnant le premier tour pour convoquer par décret le deuxième tour.[réf. nécessaire]
Notes et références
- « Francis Wodié nommé président du Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire » sur http://www.sethkoko-blog.com
- http://www.conseil-constitutionnel.ci/index.php?y=decision
- « Site officiel du conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire », sur www.conseil-constitutionnel.ci (consulté le )
- « Site officiel du conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire », sur www.conseil-constitutionnel.ci (consulté le )
- http://www.conseil-constitutionnel.ci/index.php?y=conseil03
- http://www.conseil-constitutionnel.ci/index.php?y=conseil09
- « Côte d’Ivoire : pourquoi Francis Wodié a démissionné du Conseil constitutionnel – Jeune Afrique », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Conseil constitutionnel ivoirien acquis à Gbagbo
- Article de « jeune Afrique » du 2/12/2010
- Code électoral de Côte d'Ivoire
Liens externes
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