Commission scolaire Kativik

La Commission scolaire Kativik (en anglais : Kativik School Board, en inuktitut : ᑲᑎᕕᒃ ᐃᓕᓴᕐᓂᓕᕆᓂᖅ translittéré Kativik Ilisarniliriniq) est une commission scolaire québécoise desservant les communautés inuites situées au Nunavik.

Commission scolaire Kativik

Histoire et statut
Type Réseau scolaire public à statut spécial
Administration
Composante Québec
Études
Enseignants 432 en 2018-2019
Langues Français, anglais, inuktitut
Localisation
Pays Canada

L'enseignement y a lieu dans ses trois langues officielles : le français, l'anglais et l'inuktitut. La commission scolaire Kativik existe depuis 1975. Alors que la plupart des commissions scolaires du Québec sont classées par langue, la Commission scolaire Kativik est une « commission scolaire à statut spécial », offrant des programmes d'enseignement en inuktitut, en anglais et en français.

Histoire

La Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) prévoit la création d'une commission scolaire à statut particulier, qui voit le jour en 1975[1]. D'abord installé à Dorval, le quartier général déménage ensuite dans Notre-Dame-de-Grâce[2]. En 1998, la ministre de l'Éducation du Québec, Pauline Marois, appuie le déménagement du siège social au Nunavik[3], qui ne se réalise pas. Le centre administratif est situé à Montréal, à proximité du gouvernement du Québec et de l'aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, mais à plusieurs milliers de kilomètres de la population desservie.

À ce titre, la commission scolaire exploite pendant un temps un centre d'éducation des adultes à Dorval. Au début, les élèves doivent y suivre des cours pour obtenir un diplôme d'études secondaires. Au cours de son histoire, la plupart des étudiants ont abandonné le programme plutôt que de le terminer ; le centre était très éloigné du Nunavik[2].

Le ministère de l'Éducation demande à la commission scolaire en 2012 d'adopter certaines réformes de ses programmes de mathématiques et de sciences d'ici à 2012. En l'absence de changement, le ministère met fin en 2014 au pouvoir de la commission scolaire de délivrer des diplômes d'études secondaires réguliers à compter de juin 2015. Une attestation d'équivalence d'études secondaires est alors délivrée en lieu et place d'un diplôme d'études secondaires en bonne et due forme. La commission scolaire n'informe pas les étudiants et la communauté du changement avant 2017[4]. La présidente de la commission scolaire, Alicie Nalukturuk, accuse alors le ministère de l'Éducation d'ignorer les demandes d'aide concernant les problèmes de la communauté[5].

Kuujjuaq accueille l'Expo-Sciences en . L'événement peut avoir lieu grâce à la collaboration de la Commission scolaire Kativik et de l'Association québécoise autochtone en science et en ingénierie (AQASI)[6].

En avril 2020, l’équipe des services éducatifs de la commission scolaire adapte une plateforme éducative en ligne pour les parents et les élèves inuits. La plateforme éducative Nunavik-IcE est offerte en inuktitut, en français et en anglais[7].

Missions

Contrairement à d'autres commissions scolaires, la Commission scolaire Kativik a une double mission : « d'une part agir à titre de commission scolaire régionale pour tous les résidents du Nunavik, et d'autre part, être une institution dotée de pouvoirs et d'habilitations particuliers dans le but d'assurer la protection, le maintien et le développement de la langue, de la culture et du mode de vie inuits »[1].

Établissements

École Iguarsivik à Puvirnituq.
École Ajagutak à Tasiujaq.
École Ulluriaq à Kangiqsualujjuaq.

La Commission scolaire Kativik compte 17 écoles primaires et secondaires[8].

La Commission scolaire Kativik possède aussi 6 centres d’éducation pour les adultes[1]. Toutes les écoles sont situées dans le Nord-de-Québec en plus du bureau de Kuujjuaq. On compte aussi un à Montréal (Saint-Laurent) sur le boulevard Cavendish et un entrepôt dans la ville de Dorval[9].

Personnel

Installée dans la région administrative Nord-du-Québec, la commission scolaire compte 432 enseignants pour l'année scolaire 2018-2019, dont 38% étaient Inuit. En incluant le personnel non enseignant, la commission scolaire compte 950 employés permanents. Selon Le Devoir, 84 postes ne sont pas encore pourvus au mois d'. La directrice générale de la commission scolaire, Harriet Keleutak, signale que cette année est pire que les précédentes en raison de problèmes pour une région éloignée d'attractivité et de rétention en période de pénurie de main-d'œuvre[10].

Notes et références

  1. « Commission scolaire », sur Kativik Ilisarniliriniq (consulté le ).
  2. (en) Roderick MacLeod et Mary Anne Poutanen, A Meeting of the People: School Boards and Protestant Communities in Quebec, 1801-1998, McGill–Queen's University Press, (ISBN 9780773527423, lire en ligne), page 393.
  3. JANE GEORGE, « We'll pay KSB's $35 million moving bill, Quebec official says. Quebec City will likely pay the $35 million that the Kativik School Board needs to move from Dorval to Nunavik » (version du 23 septembre 2017 sur l'Internet Archive), sur web.archive.org,
  4. (en) Walter Strong, « Nunavik's school board stopped issuing high school diplomas in 2015 », sur CBC.ca, (consulté le ).
  5. Lettre ouverte, « La Commission scolaire Kativik au Nunavik interpelle le ministre de l'Éducation », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  6. Yannick Donahue, « Kuujjuaq accueillera l'Expo-sciences autochtone Québec 2019 », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  7. Julie Marceau, « Un site éducatif aux couleurs des Inuit », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  8. « Nos écoles », sur Kativik Ilisarniliriniq (consulté le ).
  9. « Contact », sur Kativik Ilisarniliriniq (consulté le ).
  10. Sandrine Viera, « Au Nunavik, pas de profs, pas d’école », sur Le Devoir, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Lili Juteau, « Le fait français chez les Inuits du Nunavik : une réalité de plus en plus audible », Francophones d'Amérique, nos 23-24, , p. 253-272 (lire en ligne).
  • Jean-François Arteau, « Le Plan Nunavik, une réponse au Plan Nord », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 41, no 1, , p. 65-66 (lire en ligne).
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