Constantin Negruzzi
Constantin Negruzzi est l'une des figures de la renaissance culturelle roumaine, écrivain, traducteur et homme politique roumain[1].
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Nom de naissance | Constantin Negruț |
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Naissance |
Trifeștii Vechi, aujourd'hui Hermeziu, Roumanie |
Décès |
Iași, Roumanie |
Famille |
Ella Negruzzi (petite-fille) |
Langue d’écriture | roumain |
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Genres |
Biographie
Enfance
Constantin Negruzzi naquit fils de Dinu Negruț en 1808 à Trifeștii Vechi, aujourd'hui Hermeziu. Sa mère décéda en 1809. George Călinescu écrit que « son père était un grand amoureux des livres, et, dans une grande malle, toujours ouverte, dans le couloir il conservait sa bibliothèque, constituée d'impressions de l'époque et de manuscrits, qu'il lisait des centaines de fois. Constantin fut confié à un répétiteur grec, et eut également un professeur de français, apprenant, comme Eliade, des langues étrangères avant même sa propre langue maternelle. Il écrivait en français sous la dictée et mania cette langue tout le long de sa vie avec une élégance rare pour un homme qui n'a jamais fait d'études en France[2]. »
Traductions, débuts littéraires et politiques
En 1821, à la suite du déclenchement du mouvement éthériste, il s'exila en Bessarabie sur la propriété familiale de Șirăuții de Sus, Hotin, aujourd'hui en Ukraine. En 1822, il rencontre Pouchkine à Chișinău, aujourd'hui en République de Moldavie. La légende dit que, lorsqu'ils s'entretenaient en français, Negruzzi corrigeait avec bienveillance les fautes du maître. Les années suivantes, il traduisit du français en roumain des œuvres de Voltaire et Marmontel.
Sa carrière administrative débuta en 1825 : il devint scribe au Trésor, puis, l'année de la mort de son père, 1826, căminar, dignitaire chargé de la collecte des taxes sur certains alcools (il accéda jusqu'au grade de Directeur du Trésor en 1843), alors que sa situation financière était précaire.
En 1836, des échanges épistolaires entre Negruzzi et Ion Heliade Rădulescu sur la langue roumaine sont publiés dans le journal Muzeul Național. En 1837, il fut élu député de Jassy et publia le poème Aprodul Purice, ainsi que des traductions de Hugo, Dumas et Pouchkine.
Il publia également dans la presse la première lettre du cycle Negru pe alb, qui fut en quelque sorte le premier roman épistolaire roumain et compte notamment Pâcală și Tândală lettre XII, publiée en 1842 et les impressions de son voyage à l'étranger de 1855 (lettre XXX) : il s'est notamment arrêté à Berlin, où étudiaient ses enfants, a séjourné en cure balnéaire à Ems[3].
Carrière politique et publications littéraires
En 1839, il se maria avec Maria Gane, dont il eut quatre enfants, dont Iacob et Leon, eux aussi écrivains. En 1840, il fut élu maire de Jassy et nommé co-directeur du Théâtre National, avec Kogălniceanu et Alecsandri.
Il publia dans Dacia literară, la nouvelle historique Alexandru Lăpușneanul, puis en 1845 Sobieșki și românii [Sobieski et les Roumains]. En 1841, il publia avec Kogălniceanu 200 rețete cercate de bucate, prăjituri și alte trebi gospodărești[4] [200 recettes testées pour des mets et d'autres affaires domestiques].
Il collabora à la revue Propășirea (Prospérité) en 1844. Il fut assigné à résidence, comme quelques années plus tôt à la suite de la parution de l'article Vandalism, et la revue fut interdite. Il ne participa pas à la Révolution de 1848, bien qu'il partageât la plupart des idées des révolutionnaires.
En 1857, il publia Păcatele tinerețelor [Les péchés de jeunesse], son premier volume, qui rassemble ses écrits les plus notoires. En 1867, il fut élu à la société académique roumaine, mais malade, ne put pas participer à la séance inaugurale et se retira dans sa propriété, où l'année suivante, il mourut d'apoplexie.
Œuvre et thèmes
En tant qu'écrivain, Negruzzi inclina vers la réalisme, fin observateur des caractères, dans le style des « physiologies » balzaciennes. Sa nouvelle Alexandru Lăpușneanul, d'inspiration romantique tire son sujet d'un épisode de la chronique de Grigore Ureche, est considérée comme un modèle du genre[5]. On considère aussi souvent que Negruzzi a introduit dans la littérature roumaine le genre épistolaire dans le cycle Negru pe Alb [Noir sur blanc].
Traductions de ses œuvres en français
La nouvelle Alexandru Lăpușneanul a été traduite sous le titre Alexandru Lapusneanu dans le recueil Nouvelles roumaines en 1962 par Valentin Lipatti. Ce livre se trouve encore parfois d'occasion, difficilement néanmoins. Des extraits ont également été publiés en 1919 dans Réa Ipcar, Écrivains roumains morceaux choisis : une section est consacrée à Negruzzi[6].
Liste des principales œuvres
- Aprodul Purice, Jassy, 1837
- 200 rețete cercate de bucate, prăjituri și alte trebi gospodărești [200 recettes testées pour des mets et d'autres affaires domestiques], Jassy, 1841
- Păcatele tinerețelor [Les péchés de jeunesse], Jassy, 1857
- Opere [Œuvres], Bucarest, 1974-1986
Références et sources
- Grand Larousse Universel, Larousse, 1989, vol.10, p. 7318
- George Călinescu, Istoria literaturii române de la origini până în prezent, Fundația Regală pentru Literatură și Artă, Bucarest, 1941
- Constantin Negruzzi, Amintiri din junețe Alexandru Lăpușneanul, Bucarest, Gramar, 2008, chronologie de Teodor Vârgolici, p. 159-162
- http://www.crispedia.ro/Costache_Negruzzi
- Andreia Roman, Littérature roumaine, vol. II, 2010, Non Lieu
- Réa Ipcar, Écrivains roumains morceaux choisis, Paris, La renaissance du Livre, 1919
Liens externes
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