Constance Mozart
Constance Mozart (née Maria Constanze Cäcilia Josepha Johanna Aloysia Weber[1]) (en français, Marie Constance Cécile Josèphe Jeanne Aloïse) ( ; Zell im Wiesental, ; Salzbourg), cousine germaine du compositeur Carl Maria von Weber, a été la femme de Wolfgang Amadeus Mozart.
Pour les articles homonymes, voir Weber et Mozart (homonymie).
Nom de naissance | Maria Constanza Cäcilia Josepha Johanna Aloysia Weber |
---|---|
Naissance |
Zell im Wiesental, Saint-Empire |
Décès |
(à 80 ans) Salzbourg, Empire d'Autriche |
Activité principale |
Artiste lyrique Soprano |
Style | Classique |
Ascendants |
Fridolin Weber Cäcilia Stamm |
Conjoint |
Wolfgang Amadeus Mozart (m. 1782) Georg Nikolaus von Nissen (m. 1809) |
Descendants |
Raimund Leopold Mozart Karl Thomas Mozart Johann Leopold Mozart Theresia Mozart Anna Mozart Franz Xaver Wolfgang Mozart |
Famille |
Josepha Weber (sœur) Aloysia Weber (sœur) Sophie Weber (sœur) Carl Maria von Weber (cousin) |
Elle vient d'une famille d'excellents musiciens, toutes les filles Weber ayant des voix travaillées. Sa sœur Josepha Weber crée notamment le rôle de la Reine de la Nuit dans La Flûte Enchantée (Die Zauberflöte).
Constance épouse Mozart le . Ils ont six enfants entre cette date et 1791, année de la mort de Mozart.
Rencontre et mariage avec Mozart
Mozart et Constance Weber se rencontrent en 1777 à Mannheim. Il a 21 ans, elle, 15. Cependant, Mozart s'intéresse d'abord à sa sœur aînée Aloysia. Quand Mozart, à son retour de Paris en 1781, revoit la famille à Vienne, Aloysia ne lui témoigne plus la moindre attention et épouse Joseph Lange, acteur célèbre dont elle divorce plus tard, regrettant, dit-on, sa première décision. Mozart loge chez les Weber pendant quelque temps, puis quitte la famille en raison des rumeurs qui circulent sur leurs relations.
Mozart et Constance se marient le dans une chapelle de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne[2]. Ils auront six enfants en près de neuf ans [1] :
- Raimund Leopold Mozart (17 juin 1783 - 19 août 1783) mort à 2 mois.
- Karl Thomas Mozart (21 septembre 1784 - 31 octobre 1858) mort à 74 ans.
- Johann Leopold Mozart (18 octobre 1786 - 15 novembre 1786) mort à 1 mois.
- Theresia Mozart (27 décembre 1787 - 29 juin 1788) mort à 6 mois.
- Anna Mozart (mort-née le 16 novembre 1789)
- Franz Xaver Wolfgang Mozart[3] ( - ) mort à 53 ans.
Seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xaver Wolfgang, survivent passée la petite enfance. Ils meurent à l'âge adulte sans descendance et ne se sont jamais mariés. Constance a été décrite comme fragile et affaiblie par ses grossesses, souvent confinée dans son lit. Il semble qu'elle souffrait d'ulcères variqueux dont ses jambes étaient percluses.
Après la mort de Mozart
Après la mort de Wolfgang Amadeus Mozart en 1791, Constance, apparemment douée pour les affaires (elle avait commencé à mettre de l'ordre dans les finances du ménage peu avant le décès de son mari), améliore considérablement sa situation au fil des années. Des amis du couple organisent des concerts et elle monte elle-même sur scène pour chanter les principales œuvres du répertoire mozartien, accompagnée de sa sœur Aloysia devenue dépressive. L'Empereur note dans ses carnets qu'il « applaudit les larmes aux yeux » le grand talent de cette cantatrice que l'on a oubliée. Elle réussit à rembourser à Johann Michael Puchberg les sommes qu'il avait prêtées à Wolfgang.
Il ne fait aucun doute que la ville de Prague participe à cette réussite avec des subventions. Par la suite, Constance vend à l'éditeur Johann Anton André les œuvres autographes de Mozart en sa possession, dont le Requiem achevé par Franz Xavier Süßmayr.
En 1809, Constance épouse Georg Nikolaus von Nissen, diplomate et écrivain danois, avec lequel elle vit depuis quelques années. De 1810 à 1820, ils résident à Copenhague puis voyagent à travers l'Europe, notamment en Allemagne et en Italie. De cette période (1801-1823) date le petit Album de Souvenirs de Constance, un manuscrit autographe illustré de cent soixante-six pages recueillant des dédicaces et des réflexions sur le thème de l'amitié[4]. Le couple s'installe à Salzbourg en 1824. Tous les deux travaillent à une biographie de Mozart que Constance publie en 1828, deux ans après la mort de son second mari.
Elle meurt à Salzbourg en 1842, à l'âge de 80 ans, ayant survécu cinquante et un ans sans Mozart. Elle est enterrée au cimetière Saint-Sébastien de Salzbourg, aux pieds de son beau-père, Leopold Mozart, qui ne l'aimait pas.
Photographie contestée
Une copie sur carton d'un daguerréotype représentant un groupe familial, censément pris à Altötting en Bavière en 1840, a répandu la rumeur qu'y figure Constance Mozart âgée de 78 ans. Les érudits mozartiens connaissent la photographie depuis des décennies et restent divisés. En outre, la romancière Agnes Selby, auteur de Constance, Mozart's beloved, affirme qu'il n'y a aucune possibilité que Constance puisse avoir voyagé pour rendre visite à Max Keller durant la période où la photographie a été prise, car elle souffrait d'arthrite dite estropiante, qui lui interdisait de se déplacer. Thèse contestée et qualifiée de fantaisiste par le Mozarteum de Salzbourg, s'en référant aux notes de Constance, consignées dans son journal de correspondances administratives. Pourtant, cette arthrite est visible sur une main de la « Constance » du daguerréotype, détail que le Mozarteum de Salzbourg veut considérer comme un des éléments de preuve de l'identité de Constance et non pas d'une incapacité à se déplacer, confirmée par une correspondance récemment retrouvée, évoquant le déplacement [5].
« Cette photographie « nouvellement découverte[6] » de Constance Mozart a déjà été publiée deux fois dans les années 1950… Depuis des dizaines d'années, quelques spécialistes de Mozart la considèrent comme un canular ; ils prétendent qu'il n'y a pas de portraits de groupes de personnes en extérieur datant de 1840, car on ne disposait pas alors des objectifs, inventés par Joseph Petzval, qui ont permis ce genre de photos[7]. »
La romancière historienne Isabelle Duquesnoy, dans Les Confessions de Constance Mozart, a répertorié, en se fondant sur de nombreuses sources et quatre ans de recherches, les activités de Constance au cours des dernières années de sa vie. Selon elle, il semble que ce soit bien Constance Mozart qui figure sur cette photographie[8]. Ses ouvrages ont fait l'objet d'une préface signée par le Mozarteum de Salzbourg. Enfin, la juxtaposition du portrait (ci-contre) du second fils Mozart (Franz-Xaver) et de cette photographie laisse apparaître une ressemblance évidente avec la femme supposée être sa mère[réf. nécessaire].
Notes et références
- http://gw1.geneanet.org/forsbach?lang=fr;pz=zachary+dylan;nz=bouis;ocz=0;p=maria+costanza+cacilia+josepha+johanna+a.;n=weber
- (en) Piero Melograni, Wolfgang Amadeus Mozart. A Biography, University of Chicago Press, , p. 152.
- La bibliothèque du Conservatoire royal de Bruxelles possède, au sein du Fonds Jean-Lucien Hollenfeltz, un Journal de voyage 1819-1820 autographe de plus de trois cents pages ainsi qu'une correspondance de lettres autographes de Franz-Xaver à sa mère.
- Ce livret, daté 1789, est actuellement conservé à la bibliothèque du Conservatoire royal de Bruxelles au sein du Fonds Jean-Lucien Hollenfeltz (B-Bc, FH-163).
- Site babelio, livre Les-confessions-de-Constanze-Mozart, consulté le 26 décembre 2018.
- « Une photo unique au monde de la veuve de Wolfgang Amadeus Mozart, Constance (1762-1842), datant d'octobre 1840, a été retrouvée dans les archives de la ville d'Altötting, en Bavière », a annoncé la municipalité le jeudi 6 juillet 2006. Cité par Le Devoir.com du 7 juillet 2006.
- Thèse contestée par la romancière spécilaliste du couple Mozart, Isabelle Duquesnoy, à laquelle le Mozarteum a ouvert ses archives en 2003 et 2005. Il existe bien des photos de groupe en extérieur datant, par exemple, de 1839. Des experts mozartiens soutiennent que la photographie de Constance est un canular, Playbill Arts, 12 juillet 2006. Consulté le 6 avril 2009.
- Isabelle Duquesnoy, Les confessions de Constanze Mozart, Plon, 2003.
Annexes
Bibliographie
- (en) Heinz Gärtner, Constance Mozart : after the Requiem (« Constance Mozart : après le Requiem »), Portland, Amadeus Press, 1991, (ISBN 0-931340-39-X)
- Isabelle Duquesnoy, La redoutable veuve Mozart, éditions de La Martinière 2019. (ISBN 978-2732491653)
- Isabelle Duquesnoy Les confessions de Constance Mozart, préface du Mozarteum de Salzbourg, Éditions Plon. (ISBN 978-2-259-19942-1)
- Isabelle Duquesnoy, Constance, fiancée de Mozart, Gallimard Jeunesse, « Collection Mon Histoire » 2009 (ISBN 978-2-07-062559-8) PRIX ADOS 2012
- (en) Francis Carr, Mozart & Constance, Londres, Murray, 1983, (ISBN 0-7195-4091-7)
- (en) Jane Glover, Mozart's women : the man, the music, and the loves of his life, New York : Harper Collins, 2005. (ISBN 978-0-06-056350-9).
- (en) Agnes Selby, Constance, Mozart's Beloved, Wahroonga, Turton & Armstrong Pty. Ltd, 1999, (ISBN 0-908031-71-8)
- (en) David Cairns, Mozart and His Opera, Londres, Alen Lane, an Imprint of Penguin Books, 2006.
- Éric-Emmanuel Schmitt, dans Les Deux Messieurs de Bruxelles, s'inspire de Constance Mozart dans la nouvelle « Ménage à trois », Albin Michel, 2012, p. 162.
- (de) Viveca Servatius, Constanze Mozart. Eine Biographie, Vienne, Böhlau Verlag, 2018.
Filmographie
- Claire Pérot a interprété ce rôle dans la comédie musicale Mozart, l'opéra rock de septembre 2009 à novembre 2009 puis est remplacée par Diane Dassigny. Elle y chante les chansons: "Ah ! Vous Dirais-Je Maman", « Six Pieds Sous Terre », « Si Je Défaille », « Les Solos Sous Les Draps », " Debout Les Fous", « L'Opérap », « C'est Bientôt La Fin », « Bonheur De Malheur » et « Le Bien Qui Fait Mal ».
- Elizabeth Berridge dans le film de Miloš Forman, Amadeus.
- Victoria Hopper dans le film de Basil Dean, Whom the Gods Love : The Original Story of Mozart and his Wife (1936).
Théâtre
- 2016, Le dernier baiser de Mozart, pièce de théâtre d’Alain Teulié, mise en scène par Raphaëlle Cambray, présentée pour la première fois au Théâtre Actuel au Festival off d'Avignon puis au théâtre Petit Montparnasse, Paris. Avec Delphine Depardieu dans le rôle de Constance Mozart et Guillaume Marquet dans le rôle de Franz-Xaver Süssmayr.
Liens externes
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