Corisande de Gramont
Corisande Emma Louise Ida de Gramont, dite « Corise », née à Chaumes-en-Brie le et morte à Neuilly-sur-Seine le [2], est une aristocrate française, appartenant à la Maison de Gramont.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 96 ans) Neuilly-sur-Seine |
Nom de naissance |
Corisandre Emma Louise Ida de Gramont |
Nationalité | |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie |
Élisabeth de Gramont Louis-René de Gramont (d) Armand de Gramont |
Conjoint |
Hélie-Guillaume de Noailles (d) |
Enfant |
François de Noailles (en) |
Distinctions |
---|
Biographie
Elle est la fille d'Agénor, duc de Gramont et de sa deuxième épouse, née Marguerite de Rothschild. Son frère aîné le duc de Guiche était un ami proche de Marcel Proust, qui décrivit leur milieu dans son œuvre.
Corisande de Gramont épousa le le marquis Hélie de Noailles (1871-1932), fils de Jules, duc de Noailles (1826-1895) et de la duchesse, née Molé de Champlâtreux (1831-1931). Hélie de Noailles était le beau-frère d'Anna de Noailles.
De cette union sont issus :
- Marie Christine Gabrielle Marguerite (1902-1963), qui épousa le marquis de Pracomtal (1891-1970)
- François Agénor Alexandre Hélie, 9e duc de Noailles (1905-2009), époux de Charlotte de Caumont La Force (1917-2002). Il a été maire d'Épinay-Champlâtreux et a vécu jusqu'à 103 ans !
La jeunesse de Corisande de Gramont est évoquée dans le Journal de son oncle, le comte Alfred de Gramont. Celui-ci fut ravi du mariage de sa nièce, mais il ne put y assister, étant alors en froid avec son frère, le duc de Gramont.
Il demanda plus tard à sa nièce de se renseigner au sujet de Léon Radziwill, qui se présentait pour demander la main de sa fille Claude de Gramont, ce qu'elle promit de faire, le prince Radziwill étant un proche de son frère (et de Proust). La jeune femme le trouve très bon et très bien pour sa cousine, mais un peu faible. Le comte écoute les conseils de sa nièce. Ce mariage fut désastreux et ne dura que quelques semaines.
Dès 1902, elle s'investit dans les œuvres de bienfaisance, en devenant membre actif de la 'Société de Charité maternelle de Paris', reconnue d'utilité publique, et dont le siège social se situait à Paris, au 46 de l'avenue de la Motte-Picquet[3].
Après la mort de leur mère et belle-mère en 1905, Corisande de Noailles et sa demi-sœur, la duchesse de Clermont-Tonnerre, sont furieuses des projets de remariage de leur père (le troisième) avec une aristocrate italienne. Corisande refuse même qu'il vienne au baptême de son fils François. Le duc se marie finalement en 1907 à 56 ans, alors que son épouse en a 21...
La marquise de Noailles demeurait à Paris et au château de Champlâtreux. Elle fréquenta dans sa jeunesse le célèbre salon de la comtesse Aimery de La Rochefoucauld[4], connu de Proust.
En 1909, elle fonda la 'Section d'Hygiène Maternelle', filiale de la 'Société de Charité maternelle de Paris'[3], dont elle devint Présidente.
Elle s'investit particulièrement, durant la guerre 14-18.
En 1914, elle était Infirmière à l'hôpital 118 bis de Pau.
Au cours de l'année 1915, en plus de ses fonctions d'Infirmière à l'ambulance militaire de la Gare du Nord, elle fonda l'œuvre 'Pour les Hôpitaux Militaires', œuvre de complément du service de santé, dont le siège social se situait à Paris, Bastion 55 - Entrepôt des dons du Ministère de la Guerre - Boulevard Lannes.
Cette même année, elle fut désignée Présidente d'honneur de l'œuvre 'Le réconfort du soldat', œuvre d'assistance aux soldats des hôpitaux et dépôts d'éclopés.
En 1916, elle fut nommée Vice-Présidente de la 'Société de Charité maternelle de Paris' et s'investit, en devenant membre, dans l'œuvre 'Le bien-être du blessé', œuvre pour l'amélioration du régime alimentaire des blessés, et dans' l'Office national des mutilés et réformés de guerre'. Au cours de cette année, elle visita les hôpitaux du front, en toutes circonstances, bombardements par obus et par avions, dans les régions de Reims, de Soissons, de Verdun et de Chauny. Elle ravitailla les communes des régions dévastées, les plus proches de la ligne de feu, telles Chauny, Villequier-Aumont, Folembray... Elle habita, en toutes saisons, dans les ruines des régions dévastées et circula, en camionnette, sur toutes les routes du front. À cette date, et depuis six années, elle avait pour habitude de ne prendre que dix jours de congé par an.
En 1917, elle fut désignée Vice-Présidente de 'l'atelier franco-américain de rééducation du Grand Palais'. Elle fonda par ailleurs l'œuvre de rééducation agricole 'La Terre de France', œuvre d'assistance aux mutilés de l'école de Grignon, dont elle devint Présidente, ainsi qu'une annexe de secours aux pays dévastés, sous la direction du service de santé - Entrepôt des dons de Noyon, département de l'Oise. Elle fut décorée de la Médaille de la Reconnaissance française - Argent.
En 1918, elle fut nommée membre des comités d'administration et des commissions de rééducation de 'l'Office national des mutilés et réformés de guerre'. Elle fut également nommée Présidente du conseil exécutif de l'œuvre 'Le secours franco-américain pour la France dévastée' dont le siège social se situait à Paris, au 46 de la rue de l'université. Elle fonda une nouvelle annexe de secours aux pays dévastés, le poste de Montmédy, Spincourt et Damvillers, dans le département de la Meuse. Elle participa également aux travaux du Congrès de Londres, sur la conférence interallié pour les mutilés.
En 1919, elle fut nommée Vice-Présidente de 'La protection du travail féminin', œuvre d'aide aux veuves de guerre, fonda une nouvelle annexe de secours aux pays dévastés, postes de Folembray et de Saint-Gobain, dans le département de l'Aisne, fut désignée membre du conseil d'administration de 'l'Aide immédiate aux mutilés', dont le siège social se trouvait à Paris, au 14 de la rue Trudaine, et fut nommé Directrice du dépôt de la Croix rouge américaine de Chauny, dans le département de l'Aisne, et Vice-Présidente de la Section cantonale de Luzarches, département de Seine-et-Oise, des pupilles de la Nation.
À l'occasion du Congrès des mutilés de Bruxelles, elle fut nommée Chevalier de l'Ordre de Cristo.
En 1920, elle fut nommée Présidente de la Section d'entraide de l'Union National des Mutilés et Réformés, dont le siège social se situait à Paris, au 15 de la rue Molière.
En vue de sa nomination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, une fiche de renseignements fut complétée, à Paris, le , par le Ministre des Pensions. Il indiqua, dans cette dernière, qu'elle avait participé aux travaux du Congrès interallié des mutilés de Londres, en 1918, et qu'elle avait été désignée comme Rapporteur au Congrès de Bruxelles qui devait avoir lieu en . Membre de 'l'Office national des mutilés et réformés', dans son conseil de perfectionnement, son conseil d'administration ainsi que dans sa commission de rééducation, Vice-Présidente de la 'Section cantonale des pupilles de la Nation de Seine-et-Oise' et Présidente, Vice-Présidente et membre de diverses œuvres, elle s'était engagée avec un dévouement et une générosité admirable à de nombreuses œuvres intéressant les mutilés et les orphelins de guerre[3].
Par décret du , rendu sur le rapport du Ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre, elle fut nommée Chevalier de la Légion d'Honneur, en sa qualité de Membre de 'l'Office national des mutilés et réformés' et de Présidente d'œuvres de guerre.
En vue de sa promotion au grade d'Officier de l'ordre national de la Légion d'Honneur, une fiche de renseignements fut complétée, à Paris, le , par le Ministre de l'Air. À cette date, elle avait effectué trente-quatre années de services civils et militaires. Elle avait été Infirmière, pendant la guerre, dans les ambulances militaires, et déléguée de la Croix-Rouge française au Congrès international de Tokyo et au Congrès d'Aviation sanitaire de Bruxelles. Nommée Chevalier de la Légion d'Honneur, le , elle avait également été décorée de la Médaille de la Reconnaissance française, de la Médaille du Mérite agricole, de la Médaille de la Prévoyance sociale ainsi que de l'Ordre du Christ, au Portugal. Fondatrice de nombreuses œuvres de bienfaisance, elle s'était dépensée, sans compter, durant les hostilités, pour apporter son aide morale et matérielle aux œuvres d'entraide aux blessés. Elle continua, par la suite, à s'associer aux œuvres généreuses, en faveur des populations des régions dévastées. Présidente de la 'Section féminine de l'Aéro-club de France', elle s'occupa activement d'organiser l'aviation sanitaire, en province. Désignée, par la suite, en qualité de Vice-Présidente du 'Comité central d'Aviation sanitaire', elle a parcouru presque toutes les lignes commerciales du monde et a donné, à cette branche de l'aviation, une impulsion très nette, en favorisant, dans des conditions exceptionnelles, le recrutement d'un personnel médical et hospitalier spécialisé[3].
Par décret du , rendu sur le rapport du Ministre de l'Air, elle fut promue Officier de la Légion d'Honneur, en sa qualité de Vice-Présidente du 'Comité central d'Aviation sanitaire' et de Présidente de la 'Section féminine de l'aéro-club de France'[3].
Notes
- Le tableau fut ensuite coupé. Alfred de Gramont trouvait que c'était des tableaux de grenier
- Archives départementales de Seine-et-Marne, commune de Chaumes-en-Brie, année 1880, acte de naissance no 77 (avec mentions marginales de mariage et de décès)
- Dossier de la légion d'honneur - Leonore - dossier n°19800035/1457/68456
- Alfred de Gramont, op. cité, p. 266
Œuvres
La chasse à courre. Paris, La Nouvelle Société d'Édition, 1930.
À bon entendeur… Monaco, Regain, 1954.
Souvenirs de quatre horizons, drames vécus ou côtoyés. Fribourg, Dousse, 1958.
Bibliographie
- Alfred de Gramont, L'ami du prince : Journal d'Alfred de Gramont, présenté par Éric Mension-Rigau, Fayard, 2011.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la France