Association étudiante en France

Les associations étudiantes en France sont des associations ayant vocation à regrouper des étudiants : association de filière, syndicales, politiques, religieuses, culturelles, etc. On en recense plus de 10 000 en France[1].

Historique

Au Moyen Âge, les étudiants prennent l'habitude de se réunir en nation selon leurs provenances.

La plus ancienne association étudiante toujours en activité est la Conférence Olivaint fondée en 1874 à Paris.

Des associations générales des étudiants se constituent dans plusieurs villes à partir de la fin du XIXe siècle. Elles se regroupent en 1907 pour former l'Union nationale des étudiants de France qui fournit jusque dans les années 60 des services de logement, de restauration, de mutuelles, etc. Dans les années 60 et 70, l'UNEF subit une série d'éclatements et de scission qui conduisent à un paysage associatif étudiant plus morcelé constitué de plusieurs associations étudiantes représentatives nationales et d'une multitude d'associations locales spécialisées investie dans des thématiques diverses[2]. Cette multiplication du nombre d'associations étudiantes en France est due en partie à l'augmentation des effectifs étudiants à partir des années 80[3].

En 2010, on estimait qu'il y avait environ 25 000 associations étudiantes en France[4]. En 2013, 26,7 % des étudiants étaient membres d'une association étudiante[5].

Soutien à l'engagement étudiant

Les associations doivent faire face à des contraintes spécifiques (notamment un fort turnover dû à la durée limitée des études)[6], mais peuvent s'appuyer sur des interlocuteurs spécifiques au monde étudiant comme les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) ou les bureaux de la vie étudiante ou encore les vice-présidents étudiants. Certaines mairies mettent également en place des dispositifs spécifiques de soutien aux initiatives étudiantes[7].

Bien que de nombreux étudiants soient membres d'une association, les étudiants français sont moins nombreux que leurs voisins européens à s'impliquer activement au sein de celles-ci[8]. C'est pourquoi les universités ont souvent une politique de valorisation des associations étudiantes.

Afin de valoriser l'engagement de leurs étudiants, plusieurs universités françaises mettent en place des dispositifs de reconnaissance de l'engagement étudiant, souvent sous forme d'unité d'enseignement libre ou de diplôme universitaire[9],[10]. Ces dispositifs sont parfois mis en place dans le cadre de partenariat avec des associations comme l'AFEV[11]. Ces pratiques de reconnaissance et de valorisation de l'engagement sont encouragées par la circulaire sur le développement de l’engagement associatif et des initiatives étudiantes (qui considère que l'Université doit « aider les étudiants à monter et développer leurs projets »[12]), ainsi que par la Charte pour la dynamisation de la vie associative des universités[13]. Au-delà de la reconnaissance pédagogique, le soutien apporté aux associations par le FSDIE constitue également une forme de reconnaissance de l'engagement des étudiants[14].

En 2017, la loi Égalité et citoyenneté[15] apporte de nouvelles mesures de soutien à l'engagement étudiant. Les établissements d'enseignement supérieur devront élaborer une politique spécifique afin de développeur l'engagement associatif[16], prévoir des aménagements pour les étudiants dirigeant une association[17] ainsi que reconnaître les compétences acquises dans le cadre d'une activité bénévole[18],[19].

Organisation des associations

Cas général

Les associations étudiantes sont pour la plupart organisées sous le régime des associations loi de 1901 comme la plupart des autres associations françaises.

Les associations ayant leur siège en Alsace-Moselle sont soumises au statut d'association de droit local alsacien-mosellan.

Organisations représentatives

La qualification d’organisation étudiante représentative a été créée par la Loi Jospin[20].

Cette qualification est désormais entendue au sens de l'article L811-3 du Code de l'éducation[21], issu de la loi n°2014-788 du 10 juillet 2014 tendant au développement, à l'encadrement des stages et à l'amélioration du statut des stagiaires. Il dispose notamment :

« Sont regardées comme représentatives les associations d'étudiants qui ont pour objet la défense des droits et intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu'individuels, des étudiants et, à ce titre, siègent au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche et de la recherche ou au conseil d'administration du Centre national des œuvres universitaires et scolaires. Elles bénéficient d'aides à la formation des élus. »

 Article L811-3 du Code de l'éducation

Une organisation étudiante est aujourd'hui officiellement considérée comme représentative au niveau national à partir du moment où elle dispose d’élus au Centre national des œuvres universitaires et scolaires ou au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. C’est au prorata de ce nombre d’élus qu’elles reçoivent une part importante de leurs financements, des subventions accordées notamment au titre de la formation des élus (de l'ordre de 60 000 euros par élu national en 2012[22]).

En 2008, les cinq organisations représentatives au regard de la loi Jospin se sont réparti une enveloppe de 1 135 000 euros[23].

En 2022, les associations représentatives sont : la Fédération des associations générales étudiantes (2019), L'Alternative, Solidaires étudiant-e-s, la Fédération syndicale étudiante (FSE) (ces trois associations ayant présenté une liste commune), l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), l'Union nationale inter-universitaire (UNI) et l'Organisation nationale des étudiants (ONDE)[24],[25].

La Confédération étudiante a perdu le statut d'organisation représentative en 2013 lorsqu'elle n'a pas déposé de liste pour les nouvelles élections CNESER. Le Mouvement des étudiants a perdu ce statut en 2015 à la suite d'un résultat trop faible aux élections du CNESER pour obtenir un élu.

Fédérations

Les associations étudiantes locales se regroupent souvent au sein de fédérations ou de réseaux nationaux. Ces fédérations se distinguent en trois catégories :

  1. Les fédérations généralistes dont certaines sont représentatives comme la Fédération des associations générales étudiantes ou avant sa disparation Promotion et défense des étudiants, La plupart de ces fédérations nationales généralistes sont représentées au sein du Forum français de la jeunesse ;
  2. Les fédérations de filières - parfois appelées les Monodisciplinaires (ou les Monos) - comme l'AFNEUS (sciences et ingénierie universitaire), la FENEPSY (psychologie), le BNEI (ingénieurs), l'ANEMF (médecine), la FNESI (Soins Infirmiers) ou encore la FNEB (sciences) ;
  3. Les fédérations territoriales comme l'AFGES (Strasbourg), l'AGEM (Montpellier), l'AGEMP (Midi-Pyrénée), la FedEA (Auvergne), ou autrefois l'AGEP pour l'académie de Paris.

Réseaux

Certaines associations étudiantes sont également regroupées sous le terme de réseau. Le principe de réseau permet aux associations adhérentes (ou non) de ne pas être dépendantes de la volonté d'un bureau national qui édicte des règles potentiellement applicables dans toutes les fédérations. Ce fonctionnement est privilégié par le réseau généraliste Animafac et les réseaux nationaux d'associations thématiques comme le Réseau français des étudiants pour le développement durable ou Étudiants et développement. Ceux-ci ne font par ailleurs pas de représentation étudiante[26].

Bibliographie

  • Valérie Becquet, Fondements et dimensions de la participation associative des étudiants à l'université, Université de Caen, , thèse de doctorat
  • Valérie Becquet, L’Univers des associations étudiantes, FNDVA,
  • Didier Fischer, L’Histoire des étudiants en France de 1945 à nos jours, Flammarion,
  • Guillaume Houzel, Le Pari des étudiants, , rapport sur le développement du bénévolat étudiants au ministre de l'Emploi et de la Solidarité et au ministre de l’Éducation nationale
  • Marie Masi, « La mosaique du syndicalisme étudiant », Vie universitaire, no 62,
  • Alain Monchablon, Histoire de l'UNEF, PUF,
  • Le Rapport des jeunes à l'engagement, ministère de la Jeunesse, de l’Éducation et de la Recherche,
  • Thibault Pinatel, Les Organisations étudiantes à vocation représentative : Une représentation atypique sous influence du droit social, PUAM, (Thèse de doctorat en droit de l'Université d'Aix-Marseille soutenue en 2014)

Notes et références

  1. « Qu’est-ce qu’une association étudiante ? », Studyrama.
  2. Françoise Hiraux, Les Engagements étudiants, Academia, (ISBN 978-2-87209-892-7).
  3. « L'engagement syndical et associatif des jeunes », Agora, no 31, (ISBN 2747545482).
  4. Thierry Lichet, Mouvement associatif étudiant et transformations des modes d’engagements collectifs, (lire en ligne).
  5. Séverin Graveleau, « Etudes supérieures : « L’engagement n’est pas un frein à la réussite » », sur Le Monde, .
  6. Assia Hamdi, « Cinq conseils pour réussir son projet étudiant », sur l'Étudiant, .
  7. Michal Benedick, Bien dans sa tête, bien dans ses études : Kit de survie de l'étudiant, Eyrolles, , 218 p.
  8. « Le développement de l’engagement et de la participation des jeunes en Europe », Animafac.
  9. « L’UE engagement étudiant », Université Paris Descartes.
  10. « Diplôme Universitaire d'Engagement Étudiant », Université de Strasbourg.
  11. Matthieu Lamarre, « Crédit en hausse pour l'engagement étudiant ».
  12. « Développement de l'engagement associatif et des initiatives étudiantes », Ministère de l'Éducation nationale, .
  13. « Charte pour la dynamisation de la vie associative des universités, le développement et la valorisation de l'engagement étudiant », Ministère des Droits des Femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
  14. Thierry Côme (dir.), Robi Morder (dir.), Cheikh Baldé, Caroline Chalier, Fredéric Kijowski, Jean-Philippe Legois et Emmanuel Porte, Les Engagements des étudiants : Formes collectives et organisées d’une identité étudiante, Observatoire national de la vie étudiante, , 130 p. (lire en ligne).
  15. LOI n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté.
  16. Article L611-10 du Code de l'éducation.
  17. Article L611-11 du Code de l'éducation.
  18. Article L611-9 du Code de l'éducation.
  19. Nathalie Brafman, « S’engager dans une association fera bientôt gagner des points à tous les étudiants », .
  20. Loi n°89-486 du 10 juillet 1989 d'orientation sur l'éducation.
  21. « Article L811-3 du Code de l'éducation », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  22. Jean DÉROCHE et Isabelle ROUSSEL, Rapport - n°2012-120 sur Les élections des représentants des étudiants au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche, , 58 p. (lire en ligne), p. 15
  23. « Subventions ministérielles aux associations – Enseignement supérieur et recherche »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  24. L'Organisation nationale des élus étudiants s'appelait l'Association nationale des élus étudiants (ANÉE) avant août 2021. Elle apparaît donc sous cette dénomination dans l'avis de proclamation des résultats aux élections des représentants étudiants du CNESER.
  25. « Résultats de l'élection des représentants 2021 des étudiants au CNESER », sur Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (consulté le )
  26. Charte du réseau Animafac.

Voir aussi

Articles connexes

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