Couleuvre

Couleuvre est un nom vernaculaire ambigu désignant certains serpents généralement non venimeux[1], à la différence des vipères. Ce sont souvent des espèces diurnes.
La progéniture de la couleuvre est le couleuvreau.

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Couleuvre
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Couleuvre » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.

Taxons concernés

La plupart des couleuvres appartiennent à la famille des Colubridae et des Lamprophiidae, mais on trouve également dans cette famille des serpents appelés ratiers (genre Boiga entre autres), serpents volants (genre Chrysopelea), coronelle (genre Coronella), serpents rois (genre Lampropeltis)… ainsi que de nombreuses espèces qui n'ont pas de nom vernaculaire français.
Le terme « couleuvre » est aussi utilisé en Guyane pour désigner certains Boidae.

Étymologie

Le mot vient du latin coluber/colubra de sens analogue. Au sens figuré, il est employé pour une « insinuation malicieuse ou perfide », ou un désagrément imposé[1].

Faire la différence entre une couleuvre et une vipère

Les critères fréquemment employés pour différencier couleuvres et vipères en Europe occidentale ne sont pas toujours opérants. Les couleuvres ne possèdent pas toujours une tête ovale, elle peut être plus triangulaire, surtout à l'âge adulte, tandis que les vipères n'ont pas toujours une tête bien triangulaire (« la tête en V »). La coloration dorsale en zigzags, souvent attribuée aux vipères, est présente chez certaines couleuvres, en particulier chez la couleuvre vipérine, totalement inoffensive, qui ressemble beaucoup aux vipères, alors que ces motifs peuvent à l'inverse avoir tendance à disparaître chez certaines vipères. Les couleuvres ont, à partir du cloaque, une queue plus ou moins longue et effilée selon les espèces alors que les vipères ont une queue assez courte et plus distincte du corps, mais ce caractère n'est pas très appréciable chez une vipère assez mince. Les couleuvres ont neuf grosses écailles sur le dessus de la tête et des écailles supralabiales (écailles assez grandes formant les lèvres supérieures) qui bordent directement les yeux. Alors que la vipère aspic se démarque par de nombreuses petites écailles sur le dessus de la tête et une à deux rangées de petites écailles (appelées écailles sous-oculaires) entre l'œil et les écailles supralabiales. La vipère péliade et d'autres espèces proches ont des écailles plus grandes sur la tête et une seule rangée d'écailles entre l’œil et les écailles labiales. Les vipères ont généralement un museau retroussé, alors qu'il est arrondi chez les couleuvres. Tous ces caractères ne doivent donc pas être considérés comme fiables par les personnes qui ne sont pas accoutumées à les utiliser[2].

La seule différence fiable pour les débutants est que les couleuvres ont toutes (en Europe occidentale) des pupilles rondes, alors que les vipères ont des pupilles nettement verticales.

Couleuvres et l'homme

Venin

Bien que considérées comme non venimeuses pour l'homme, certaines couleuvres possèdent malgré tout des crochets à venin même si ce venin est nettement moins puissant que chez la plupart des autres serpents venimeux. Ces crochets, peu mobiles, sont situés au fond de la mâchoire supérieure et sont cannelés. Ils sont utilisés sur les proies prises dans la gueule de l'animal, et non pour mordre (exemple : la couleuvre de Montpellier)[réf. nécessaire].

Légende des couleuvres qui tètent le lait

L’ophiophobie est à l'origine de nombreuses légendes. Dans les campagnes, les couleuvres entreraient dans les étables pour s'enrouler autour du pied d'une vache afin d'atteindre ses mamelles et téter goulûment le lait[3]. Cette légende peut trouver sa source dans le fait que ces serpents trouvés dans l'étable finissent sous la bêche ou la fourche de l'éleveur, qui, en leur éclatant l'abdomen, dévoile un liquide blanchâtre évoquant le lait caillé (ce liquide correspond en fait au contenu cloacal blanchâtre et aux œufs blancs des femelles gravides). En réalité, les couleuvres pénètrent dans les étables pour la chaleur qui y règne, pour chasser les souris et éventuellement pour pondre leurs œufs dans le fumier chaud et humide[4].

France métropolitaine

En France métropolitaine une dizaine d'espèces de serpents sont communément appelées « couleuvres ». Ces espèces se répartissent dans au moins deux familles bien distinctes, voire une troisième si l'on considère les Natricinae comme une famille séparée des Colubridae.

Le nombre et la disposition des écailles céphaliques font partie des caractères diagnostiques des espèces[5], notamment lorsque l'on découvre leur mue. La Couleuvre à échelons possède ainsi une écaille pré-oculaire, deux écailles post-oculaires et deux temporales. L'œil est en contact avec les quatrième et cinquième écailles supralabiales. L'écaille rostrale proéminente remonte entre les deux écailles internasales.
La Couleuvre à collier présente une écaille temporale, une écaille pré-oculaire et trois écailles post-oculaires. Les écailles internasales sont larges et rectangulaires. Les troisième et quatrième des sept écailles supralabiales touchent l'œil.
La serpent nageur possède des écailles ventrales portant un motif franchement bicolore (damier noir et blanc mais ici atténué car l'épiderme se ternit avant la mue).

Guyane

En Guyane, le terme « couleuvre » désigne généralement de gros serpents de la famille des Boidae :

La Réunion

À La Réunion, les couleuvres ne sont pas venimeuses[6] :

Suisse

Québec

Le Québec compte huit espèces de couleuvres :

Expressions

  • avaler des couleuvres : devoir faire ou accepter quelque chose que l’on ne veut pas.

Notes et références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « couleuvre » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Françoise Serre Collet, 50 idées fausses sur les serpents, éditions Quæ, , p. 29.
  3. Une variante de cette légende, évoquée dans le tome 1 de l'Histoire naturelle du comte de Lacépède, veut que les serpents s'approchent « des bébés pour boire le lait dans leur gorge, allant même jusqu'à mettre leur queue dans la bouche du nouveau-né pour l'empêcher de pleurer… afin de téter la nourrice ».
  4. Françoise Serre Collet, Dans la peau des serpents de France, éditions Quæ, (lire en ligne), p. 122.
  5. Ces critères morphologiques observables n'ont pas une valeur diagnostique absolue car il existe beaucoup d’anomalies d'écaillures.
  6. http://christian.guillermet.perso.neuf.fr/serpents.htm

Annexes

Liens externes

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