Coup de Jarnac (jeu de dames)

Le coup de Jarnac est une combinaison élémentaire du jeu de dames dans laquelle un pion adverse situé entre deux pièces alliées finit étonnamment capturé par l'une d'elles.

Principe du coup de Jarnac

Coups de Jarnac en lunette fermée
puis en lunette ouverte
32-27 (21x43) 34-30 (24x33) 48x28 B+
(21x43) 34-30 (24x33) 48x28 B+
34-30 (24x33) 48x28 B+
(24x33) 48x28 B+
48x28 B+
Gain des Blancs
25-20 (15x22) 37x8 B+
(15x22) prise majoritaire de trois pions
37x8 B+
37x8 B+
Gain des Blancs

La première description de ce coup est due à Manoury[1] en 1770. Il débute par l'envoi d'un pion en « lunette fermée », c’est-à-dire qu'un pion noir, par exemple, est envoyé au sein d'un alignement de pions blancs. Les Blancs donnent ensuite à l'adversaire une des bornes de la lunette, permettant à l'autre borne de capturer le pion qui était en lunette[2], puis de prendre le pion ayant capturé la première borne, etc.

Le même principe peut s'appliquer avec une « lunette ouverte », c'est-à-dire quand un pion adverse attaque simultanément deux pièces après s'être glissé entre elles. Le mécanisme fonctionne aussi quand le pion adverse est en « lunette semi-ouverte », n'attaquant qu'un seul des deux pions[3].

Le placement du deuxième chaînon de la rafle finale implique souvent une prise majoritaire[4]. Sans quoi le coup se confond avec celui de l'envoi en lunette fermée[5]. Pour certains, de façon plus restrictive, il doit y avoir jeu mutuel de prise majoritaire entre le premier et le deuxième chaînon de la rafle[6], autrement dit que les possibilités de prises offertes à l'adversaire, réelles ou fictives, aient au moins un pion allié en commun.

La présence du pion en lunette peut être prolongée par une succession de prises majoritaires ou forcées[3]. Cette variante étant parfois qualifiée de « Jarnac prolongé »[7].

Appellation « coup de Jarnac »

Vraisemblablement due à Manoury, l'appellation fait référence à l'estocade inattendue au jarret portée par Guy Chabot de Jarnac lors d'un duel contre La Châtaigneraie, le , sous le règne d’Henri II.

Bibliographie

  • Sieur Manoury, Essai sur le Jeu de Dames à la Polonoise, Knapen & Delaguette, , 122 p.
  • Julien Lanfrey, Daniel Lanfrey, « Le coup de Jarnac (1) », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
  • Julien Lanfrey, Daniel Lanfrey, « Coups de Jarnac (1) », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
  • Julien Lanfrey, Daniel Lanfrey, « Coups de Jarnac (2) », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
  • Luc Guinard, Les Dames: le jeu des combinaisons, éd. du Rocher, 1984 (rééd. 1995), 264 p. (ISBN 9782268019857).
  • Nicolas Doubovy, « Jeu de dames - Coups basiques », sur damier31.free.fr, (consulté le ), p. 202.
  • Claude Fougeret (en collaboration avec Pierre Lucot, Germain Avid, Jean Gamen, Johann Friedrich Moser), Incroyable... mais vrai - les blancs jouent... et gagnent : Répertoire des coups au jeu de dames, Claude Fougeret, , 20 p..

Notes et références

  1. Manoury 1770, p. 100.
  2. Lanfrey.
  3. Lanfrey.
  4. Lanfrey, « L’autre borne ayant été emmené par une prise majoritaire. ». (N.D.L.R. : Exception avec la partie G. Malfray - Roze (6e diagramme), manœuvre proche de celle décrite par Manoury).
  5. Guinard 1984, « Coup de l'envoi en « lunette » fermée » (N.D.L.R. : C'est le principe du coup de Jarnac décrit par Manoury), p. 141-142, 156.
  6. Doubovy 2019, p. 19.
  7. Fougeret 1974, diagrammes 31 et 32.
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