Coupez ! (film)

Coupez ! est une comédie horrifique française écrite, produite et réalisée par Michel Hazanavicius, sortie en 2022.

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Coupez !
Logo du film.
Réalisation Michel Hazanavicius
Scénario Michel Hazanavicius
Musique Alexandre Desplat
Acteurs principaux
Sociétés de production Getaway Films
La Classe Américaine
Pays de production France
Genre Comédie horrifique
Durée 111 minutes
Sortie 2022

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Il s'agit d'un remake du film japonais Ne coupez pas ! (2017) de Shin'ichirō Ueda.

Il devait être présenté en avant-première en au festival de Sundance 2022. Mais en raison de la pandémie de Covid-19, le festival est transformé en édition virtuelle et la projection du film sur place est annulée[1]. Il est finalement présenté, hors compétition, en ouverture du festival de Cannes 2022.

Synopsis détaillé

Le film est composé de trois parties.

Partie 1 : "Z", le court métrage final

Dans un grand bâtiment désaffecté, un zombie s'en prend à une jeune femme craintive. En réalité, il s'agit du tournage d'un film de série Z, interrompu par un réalisateur autoritaire nommé Higurashi, qui pète un câble après le plantage de la scène pour la 31e fois[2], en expliquant le manque d'émotions que donnent Ken (l'acteur) et Chinatsu (l'actrice), tout en disant ce qu'il pense sur ses comédiens avant de partir. Lors d'une pause, la maquilleuse Natsumi explique à Ken et Chinatsu que le bâtiment où il se trouve serait hanté par une ancienne malédiction et que l'endroit aurait apparemment servi pour des expériences scientifiques lors de la Seconde Guerre mondiale. L'assistant s'en va fumer (après avoir hésité une première fois) et se fait attaquer par le cameraman, zombifié. Ken, Chinatsu et Natsumi trouvent le bras de l'assistant, puis son corps, et se font attaquer par lui et le cameraman. Après s'être débarrassé des deux zombies, Higurashi revient en disant qu'il a réveillé la malédiction avec l'étoile de sang (dont son pouvoir permet de réveiller les morts) afin d'obtenir de ses acteurs l'émotion qu'il recherche pour sa dernière scène. Akira, l'ingénieur de son, s'en va malgré les zombies à l'extérieur et le réalisateur repart le chercher. Il revient avec Akira, devenu zombie, et commence à tourner. Natsumi s'empare de la hache et tue Akira. Ken assomme Higurashi et les trois s'en vont récupérer la voiture avant de se faire attaquer à nouveau par le réalisateur et les zombies. Après une poursuite, Chinatsu remarque qu'elle s'est peut être fait mordre par accident et Natsumi décide de la tuer. Ken sauve Chinatsu en tuant Natsumi, mais Chinatsu décide de s'enfuir avant de revenir après avoir remarqué que sa blessure était fausse. Cependant, Ken est devenu zombie et Higurashi retourne la scène. Chinatsu tue alors Ken avec une hache, puis tue Higurashi après que ce dernier s'est énervé sur elle, avant de se positionner sur l'étoile de sang.

Nous pouvons remarquer que les acteurs jouent de façon irrégulière, les trucages sont grossiers et bas de gamme, l’histoire est bancale, les raccords peuvent être incompréhensibles, la caméra tombe parfois par terre ou semble être mal stabilisée par le cadreur.

Partie 2 : la préparation du court métrage (un mois avant)

(Quand cette partie commence, le spectateur comprend que le film de zombie qu’il vient de voir n'est pas le film lui-même mais un film dans le film.)

Rémi Bouillon, réalisateur modeste de films « rapides, pas cher et dans la moyenne », est contacté par Mounir, ami du réalisateur, et par une productrice japonaise pour adapter un film d'horreur japonais à succès qui devra durer une demi-heure et être diffusé en direct sur une plateforme de streaming. Rémi, ne se sentant pas à la hauteur, n'accepte que parce que sa fille Romy, qui rêve d'être une grande réalisatrice malgré ses problèmes en terme d'emplois au sein des tournages, admire l'acteur principal recruté pour le projet. La préparation est difficile en raison de l'enjeu technique du tournage (le cadreur a un mal de dos, mais ne veut pas donner une chance à sa partenaire en disant qu'elle n'arrivera pas à tenir 30), mais aussi des prétentions artistiques de l'acteur principal, qui souhaite proposer quelque chose de différent mais trop intelligent pour être un divertissement, ou encore l'actrice principale, qui refuse tout simplement d'être couverte de sang ou de se faire vomir dessus par crainte de la réaction de ses followers, tandis que d'autres protagonistes ont des problèmes plus personnels (Philippe, qui incarne le cameraman, a des problèmes d'alcool, tandis que Jonathan, qui incarne l'ingénieur du son, risque une diarrhée sévère si son eau n'est pas « dure ») et du refus de la production de modifier le scénario (après une gaffe de Rémi, où ce dernier a dit que les Japonais n'ont pas fait que des trucs sympas en rapport avec Pearl Harbor, une semaine avant le tournage), obligeant même les acteurs à conserver les prénoms japonais. De son côté, Rémi repense à la relation avec sa fille après la déclaration de Philippe autour de son échec de parent et pleure chez lui avant le début du tournage, bien qu'il soit réconforté par sa femme Nadia.

Partie 3 : les coulisses du tournage diffusé en direct

Le jour du tournage, alors que l'acteur principal pète un boulon sur les dernières modifications, les acteurs qui devaient incarner le réalisateur et la maquilleuse ont un accident (une relation s'était installée entre eux). Rémi lui-même décide de jouer le rôle du réalisateur, assumant à l'écran une personnalité exubérante alors que son caractère est plutôt réservé, et sa femme Nadia prend celui de son assistante, malgré son expérience d'actrice catastrophique, où elle peut être trop à fond dans son personnage, oubliant toute réalité. Avant de tourner, Philippe débarque bourré sur le plateau après avoir bu une bouteille de saké offerte par la production (alors qu'il avait arrêté) et Jonathan commence à souffrir de diarrhées aiguës.

La demi-heure du tournage est chaotique : le script ne suit pas du tout le scénario original (Rémi pète un câble au début du film) et de nombreux incidents obligent l'équipe à improviser en permanence, ce qui explique certaines étrangetés du court métrage vu au début. Rémi essaye de ramener Philippe dans un état normal, sans grand succès (ce dernier n'a pas encore deviné qu'il est devenu zombie dans le film et pense se rattraper sur son monologue), tandis que Jonathan, pas du tout dans son rôle, s'en va aux toilettes durant le film. Romy, présente sur le plateau, aide son père pour pouvoir continuer le film malgré les problèmes, en changeant quelques scènes à la dernière minute. Cependant, le cadreur se fait mal, tombe à terre et donne finalement à son assistante sa chance de briller tandis que Nadia commence à délirer et fait tomber la grue permettant de terminer la dernière scène, avant de s'évanouir. Mounir, par peur d'échouer à conclure le film proprement, propose à Rémi de ne pas tourner la scène, mais Rémi explose de colère en disant que cette scène est importante pour le film et que cela ne donnerait pas de cohérence, avant de finalement s'excuser et d'accepter l'annulation de la scène. Cependant, Romy propose une idée de dernière minute en appelant l'équipe entière du tournage (sauf celle qui gère la diffusion et le musicien, Fatih, qui est perdu depuis le début du film) pour créer une échelle humaine (remplaçant la grue hors d'usage) et mener à bien ce dernier plan. L'idée est une réussite et le film se termine comme prévu à la base. L'équipe fête la fin de tournage en joie, malgré les difficultés traversées durant le tournage, et Rémi demande à Romy d'où provenait son idée. Elle lui montre alors une photo où son père la porte tandis qu'elle a dans ses mains une caméra. Les deux sont émus et se réconcilient. La productrice, quant à elle, est globalement satisfaite de ce film « rapide, peu cher et dans la moyenne ».

Après le générique de fin, un assistant débarque avec une échelle, mais se rend compte qu'il arrive trop tardivement et que le film est déjà terminé.

Fiche technique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

Production

Genèse et développement

En , le projet est révélé[6]. Michel Hazanavicius explique qu'il voulait depuis longtemps faire une comédie se déroulant lors du tournage d'un film :

« Depuis que je travaille, j’ai eu l’occasion d’observer pas mal de comportements marrants et de vivre pas mal de scènes de tournage, parfois étonnantes, parfois ridicules, parfois touchantes. J’aime bien ce matériau de base, un plateau de tournage, qui est une espèce de micro-société un peu exacerbée où les caractères se révèlent souvent de manière spectaculaire[3]. »

C'est le producteur Vincent Maraval qui présente Ne coupez pas ! (2017) de Shin'ichirō Ueda à Michel Hazanavicius, qui accepte d'en signer le remake[3].

Distribution des rôles

Outre sa femme Bérénice Bejo, Michel Hazanavicius dirige ici sa fille Simone ainsi que sa nièce, Raïka Hazanavicius (fille de Serge Hazanavicius).

L'actrice japonaise Yoshiko Takehara (ja), présente dans le film original, incarne ici un rôle similaire[3].

Tournage

Le tournage débute le . Il se déroule jusqu'à fin mai en Île-de-France[6],[7]. Pour coller davantage au film original, le réalisateur a voulu un tournage court à petit budget : 6 semaines pour un budget de 4 millions d’euros[3]. L'hippodrome d'Évry a servi de décor au tournage.

La scène du plan-séquence introductif (d'une durée de 32 minutes, mais avec une coupure) a nécessité des semaines de préparation et quatre jours de tournage[3].

Sortie et accueil

Changement de titre

En , le film  jusque-là nommé Z (comme Z) en référence à « zombie » et « série Z »[8]  est rebaptisé Coupez !, en raison de la symbolique de la lettre « Z » dans le conflit russo-ukrainien[9].

Critiques

En France, le film obtient une note moyenne de 3,85 sur le site Allociné, qui recense 36 titres de presse[10]. Du côté des avis positifs, Adam Sanchez du magazine GQ écrit notamment « Coupez ! ravive la fougue comique de Michel Hazanavicius, qui réussit l’exploit de s’emparer du film original sans jamais en dénaturer ou assagir l’esprit rebelle, mais en l’accordant à des codes plus français et une forme d’actualité culturelle. » Dans Le Journal du dimanche, on peut notamment lire « Avec une structure narrative complexe qui réserve son lot de rebondissements, l’ovni brille par son écriture aux petits oignons, qui manie un humour absurde savoureux dans les dialogues et les situations en décalage complet, et par sa mise en scène inventive, précise et rythmée. » Michel Valentin du Parisien y voit quant à lui « une incroyable déclaration d’amour au cinéma, mais aussi une franche tranche de rigolade et un film « sang pour sang » drôle, dans lequel brillent des acteurs aussi inattendus là qu’investis ». Dans Ouest-France, Gilles Kerdreux écrit notamment que « Michel Hazanavicius retrouve son art de la comédie si bien développé dans ses deux OSS 117[10]. »

Du côtés des avis plutôt négatifs, Sandra Onana de Libération écrit « Coupez ! surjoue bien trop le délire régressif pour ne pas sembler poseur à force de mimer le cheap. Si bien que sa modestie de façade, barbouillée d’autodérision, se contredit constamment. » Thomas Colpaert de Télé-Loisirs évoque quant à lui un film « amusant bien qu'inégal[10]. »

Box-office

Le premier jour de sa sortie en France, le film se place en tête du box-office des nouveautés avec 22 719 entrées, dont 11 940 en avant-première, pour 470 copies. Le film est suivit par On sourit pour la photo (17 760)[11]. Au bout d'une semaine d'exploitation, le film atteint la 2e place du box-office en réalisant 100 526 entrées, derrière Doctor Strange in the Multiverse of Madness (374 405). Il est suivit par le film américain The Northman (91 797)[12]. La semaine suivante, la comédie chute à la 6e place du box-office français avec 68 284 tickets vendus[13]. Pour sa première semaine d'exploitation au mois de juin, le long-métrage tombe à la 9e place du box-office, derrière Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu ? (48 735) et devant Frères et sœur (46 852)[14]. Au bout de 7 semaines d'exploitation, le film cumule 278 965 entrées[15].

Distinction

Sélection

Hommages

Coupez ! rend hommage dans son générique de fin à Bertrand Tavernier et Jean-Paul Belmondo, morts tous les deux en 2021. Le cinéaste Michel Hazanavicius déclare à ce propos : « Ils ont compté pour moi tous les deux, dans ma vie, dans le fait que je fasse des films et probablement dans la manière dont je les fais. Ils sont partis pendant la fabrication du film j’avais envie de leur adresser un petit signe. Je les aimais beaucoup[3]. »

Notes et références

  1. Jeremy Kay, « Michel Hazanavicius zombie comedy ‘Final Cut’ pulled from Sundance », Screen Daily, (lire en ligne, consulté le )
  2. Siegfried Forster, « Festival de Cannes: Coupez !, quand Michel Hazanavicius réalise un B-Movie », sur Radio France internationale, (consulté le )
  3. Secrets de tournage - Allociné
  4. (en) Release info sur l’Internet Movie Database.
  5. Coupez ! sur Unifrance (consulté le 18 mai 2022).
  6. « Michel Hazanavicius : un film de zombies en préparation pour le réalisateur d'OSS 117 », sur Allociné, (consulté le ).
  7. « Michel Hazanavicius : un film de zombies en préparation pour le réalisateur d'OSS 117 », sur Cineuropa, (consulté le ).
  8. (en) « Ukrainian Institute Slams French Title of Cannes Opener Z (Comme Z) Saying It Invokes Russian Pro-War Symbol (EXCLUSIVE) », sur Variety, .
  9. « "Z (comme Z)" de Michel Hazanavicius devient "Coupez!" », sur HuffPost, (consulté le )
  10. « Coupez ! - critiques presse », sur AlloCiné (consulté le ).
  11. Vincent Formica, « Box-office : les zombies de Coupez prennent la tête du 1er jour France », sur allocine.fr, (consulté le )
  12. Vincent Formica, « Doctor Strange 2 règne toujours en maître sur le box-office France », sur allocine.fr, (consulté le )
  13. Allociné, « Box Office France », sur allocine.fr, (consulté le )
  14. Brigitte Baronnet, « Top Gun Maverick : déjà 2,7 millions d'entrées en France! », sur allocine.fr, (consulté le )
  15. Allociné, « Coupez ! » (consulté le )

Liens externes

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