Craig Gillespie

Craig Gillespie [kɹeɪɡ ɡɪˈlɛspi][1]est un réalisateur et producteur australien né le à Sydney.

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Craig Gillespie
Craig Gillespie en 2013
Naissance
Sydney
Nationalité Australien
Profession Réalisateur
Producteur
Films notables Mr. Woodcock
Fright Night
Une fiancée pas comme les autres
Moi, Tonya

Il est principalement connu pour avoir réalisé le film biographique Moi, Tonya (2017) et le film dramatique Cruella (2021). Deux longs-métrages qui ont rencontrés un grand succès lors de leur sortie en salles. On lui doit également la mini-série Pam and Tommy diffusée sur Disney +.

Sa filmographie tourne généralement autour de personnages profondément mal-aimés soit par leurs proches (Mr. Woodcock) soit par leurs publics (Cruella, Moi Tonya) mais qui aspirent à une vie meilleure. Il est souvent vu par la presse spécialisé comme un « fils spirituel » du réalisateur et scénariste Martin Scorsese.

Biographie

Débuts difficiles : de Une Fiancée pas comme les autres à Million Dollar Arm (1967-2015)

Étant né et ayant grandi à Sydney, Craig Gillespie déménage à New York à l'âge de 19 ans[2]. Il intègre l'école des arts visuels de New York[3] pour y étudier l'illustration, le design graphique et la publicité. Il commence à s’intéresser aux films un peu après ses vingt ans, lorsqu'un de ses amis en passe de devenir réalisateur l'encourage à faire de même[4].

Craig Gillespie commence sa carrière au cinéma en 2007 avec la comédie dramatique Mr Woodcock qu’il coréalise avec le réalisateur David Dobkin. Le film retrace le parcours d’un professeur de sport aux méthodes trop strictes pour ses élèves. Pour les besoins de l’histoire, il dirige les actrices Susan Sarandon et Amy Poehler, seuls gros noms dans le projet. Le long-métrage fait un bide.

La même année, il décide de faire ses premiers pas derrière la caméra en solo, en adaptant le roman Une fiancée pas comme les autres porté par les acteurs Ryan Gosling et Emily Mortimer dans les rôles principaux. Projet qui trainait depuis longtemps dans les cartons personnels du réalisateur ; ce dernier mettra trois ans avant que le film ne se monte[5]. Dès le début il envisage Ryan Gosling pour le rôle principal. A cette époque ce dernier enchaîne les tournages depuis le succès de N’oublie jamais. Entre le début de production et le tournage en hiver : le film aura connu de nombreux problèmes[5]. Il sortira en octobre 2007 et connaît un joli succès critique et public recevant même une nomination pour l’Oscar du meilleur scénario original.

En 2011, il délaisse la comédie pour le genre du «film d’horreur» avec Fright Night qui s’inspire librement d’un autre film d’horreur des années 80, et réimagine l’impact des vampires au début des années 2000. Il s’entoure à nouveau d’une belle distribution qui se compose de Colin Farrell, Toni Colette, David Tennant, et Dave Franco. Dès les prémices du projet, le réalisateur australien souhaite s'attacher les faveurs de Colin Farrell qu'il trouve « incroyablement charismatique »[3]et avait choisi également Toni Colette car ils avaient déjà collaboré dans une série télévisée[4].

Le long-métrage est relativement bien accueilli par les critiques américaines et internationales et est même très rentable au Box-office. Ainsi, le film engrange des recettes s’élevant à 41 millions de dollars pour un coût de production de départ de 35 millions[6]. En France, les critiques sont en revanche plus mitigées[2]. Outre que ses acteurs, le réalisateur a pu compter sur le soutien d’un autre réalisateur : Steven Spielberg qui l’a épaulé tout le long du processus créatif. Ce dernier apportant même son aide au montage final du film[1].

Trois ans plus tard, il retourne travailler pour les studios Disney qui lui confie la réalisation de leur film Million Dollar Arm centré autour d’un entraîneur sportif qui souhaite mettre en place une émission de télé-réalité et dénicher ainsi de nouveaux talents. Pour ce projet de haute volée, le réalisateur collabore avec l’acteur Tom McCarthy dont c’est l’un des premiers projets cinématographiques comme scénariste.

Craig Gillespie choisit comme tête d’affiche l’acteur américain Jon Hamm. A cette époque, l’acteur n’a tourné que peu de film et est surtout connu pour être la tête d’affiche de la série Mad Men. Apprécié par les spectateurs, le long-métrage passe quasi inaperçu à sa sortie en salles, noyé par d’autres productions plus commerciales comme Maléfique ou Into The Woods de Rob Marshall, produit par les mêmes studios de production[7].

Tournant cinématographique : The Finest Hours et Moi, Tonya (2016-2018)

L’année suivante, il succède au réalisateur allemand Robert Schwentke qui doit alors réaliser le film catastrophe The Finest Hours pour les studios Disney. Cependant, ce dernier se désiste au dernier moment pour aller réaliser le second volet de la saga Divergente. Le réalisateur est alors mandaté et reprends le projet à son compte. Pour cette production audacieuse qui sort du clou de ce que font l’entreprise d’habitude, le réalisateur obtient un budget de 85 millions de dollar dispersé entre la création des décors, le tournage, la production et le marketing. Afin d’apporter plus de notoriété au projet, Craig Gillespie orchestre les retrouvailles sur grand écran du duo Chris PineEric Bana et offre également un second rôle au comédien Casey Affleck[8].À sa sortie en salles, le film est un véritable échec critique et commercial[9]. Ainsi, aux États-Unis il n’engrange que 52 millions de dollars pour un budget de départ beaucoup plus élevé tandis qu’en France, il ne réunit que 62 000 spectateurs. Les critiques sont pour la plupart mitigées voir assassines[10].

Le réalisateur Craig Gillespie avec son actrice Margot Robbie lors de l'avant première du film Moi, Tonya à Sidney, en 2018.

Deux ans plus tard : le réalisateur australien inaugure son grand retour dans le cinéma avec un drame biographique centré sur l'ascension et la chute de la patineuse controversée Tonya Harding, avec le film Moi Tonya. Ecrit par un scénariste inconnu Steve Rogers, Craig Gillespie est rapidement mis sur le projet. Le film est déjà bien développé quand il est engagé par la production comme réalisateur. En effet, le scénario est désormais bouclé et Margot Robbie est déjà choisie pour prêter ses traits à Harding. Heureux hasard, Craig Gillespie accroche dès le début à l'histoire, au projet qu'il maitrise bien puisqu'il avait travaillé dans le domaine de la publicité au moment de l'affaire Nancy Kerigan, et trouve que l'actrice principale est le meilleur choix possible pour incarner la patineuse artistique[11].

Pour ce long-métrage, le réalisateur choisit de s'associer avec les studios NEON et 30West plutôt qu'avec la plateforme Netflix, car il souhaite que son film touche le plus grand nombre de spectateurs et puisse concourir dans plusieurs festivals[12]. Egalement pour ce film biographique : il choisit une approche différente pour le réaliser. Effectivement, à l'inverse de ses autres œuvres qui avait une narration assez classique, le réalisateur australien décide que celui-là sera filmé et monté comme un faux documentaire[11]. Le tournage du film est très compliqué car il demande beaucoup d'efforts physiques à l'actrice Margot Robbie qui souffre durant celui-ci de plusieurs soucis de santé dont une hernie discale, mais aussi à la comédienne Allisson Janney qui incarne la mère tyrannique de l'héroïne, devant subir d'innombrables heures de maquillage sans compter sur le planning pointilleux et millimétré qu'impose le metteur en scène[13].

À sa sortie en salles, le film devient rapidement un véritable phénomène. Les critiques qu'elles soient américaines ou internationales sont dans l'ensemble conquisent par le long-métrage et se révèle même très rentable pour une œuvre au budget réduit. Cependant, durant la sortie de Moi Tonya, le long-métrage connait quelques polémiques en raison de l'histoire controversée autour de l'affaire Nancy Kerigan. Craig Gillespie se sentant coupable du fait de « refaire parler l'histoire », affirme qu'il a souhaité réaliser le film avec le plus grand respect vis à vis de ses protagonistes. Plus en particulier concernant Nancy Kerrigan qui boycotte l'œuvre[14], ou Tonya Harding qui à l'inverse apporte son soutien au réalisateur. Quoi qu'il en soit, le film conquit plus tard un bon nombre de festivals et permettra à l'actrice Allison Janney de remporter un Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle et pour Margot Robbie une nouvelle nomination à celui de la meilleure actrice qu'elle perdra face à Frances McDormand.

Ascension comme réalisateur : de Cruella à maintenant (depuis 2021)

Suite à l'immense succès qu'a connu son film Moi Tonya, les studios Disney souhaitent l'engager aux manettes de Cruella en remplacement du dramaturge Alex Timbers qui a alors laissé tomber le projet à cause de son emploi du temps[15]. Pour l'un des producteurs du film : Andrew Gunn, ce choix s'explique par le fait qu' « Il se donne beaucoup de mal pour créer des films dans lesquels on comprend des gens qui agissent en dehors de la norme. Il a un sens de l’humour subtil et décalé qui s’accorde parfaitement avec l’univers de Cruella." »[16] Le réalisateur australien obtient alors carte blanche sur le long-métrage, si ce n'est qu'il a l'interdiction de mettre en scène la mort de chiot, ou de faire fumer le personnage principal, en accord avec la politique de la société de production. Craig Gillespie accepte le compromis et engage rapidement la scénariste Dana Fox (spécialiste de comédies) et Tony McNamarra qui alors triomphe grâce au film historique La Favorite, pour enfin écrire le script laisser en suspens.

Côté acteurs : Emma Stone alors très en vogue, est confirmée dans le rôle titre. Cette dernière succède à son ainée Glenn Close qui avait incarné le personnage sur grand écran dans les deux adaptations des 101 Dalmatiens. Le cinéaste retrouve également pour la seconde fois son comédien Paul Walter Hauser qui avait déjà participé à son précèdent film, et arrive à s'attacher les services d'Emma Thompson, grand nom du cinéma à l'époque, pour jouer la rivale de l'héroïne en remplacement de Nicole Kidman[17].

Les studios Disney octroient alors pour Craig Gillespie un budget un peu plus important que pour ses précédents films. Le tournage débute en Angleterre pour ensuite se poursuivre aux États-Unis, et durera environ deux ans. Il nécessitera à Emma Stone d'innombrables heures de maquillage et d'habillage, l'actrice s'appuyant régulièrement sur la méthode de l'Actors Studio pour donner vie à son personnage. Côté mise en scène : le réalisateur souhaitant toujours expérimenter de nouvelles choses tournera de nombreuses scènes dans deux formats d'images différents[16]. Annoncé d'abord pour une sortie au cinéma, le long-métrage se verra repoussé plusieurs fois à cause de la pandémie mondiale de coronavirus. Il sortira une première fois aux États-Unis sur la plateforme Disney+[18]. Il sortira quelques mois plus tard dans certaines salles en Amérique, tandis qu'en France il sortira exclusivement en salles. Malgré un contexte de sortie particulier, Cruella connaîtra un joli succès et il rapportera 37 millions de dollars de recettes dont 26 millions pour son premier week-end d'exploitation sur le territoire national[19].

D'un point de vue critique: celles-ci restent assez contrastées. Certains médias trouvent que le film est l'une des meilleures productions du studio, Emma Stone l'interprète principale allant jusqu'à dire que c'est le « le film le plus sombre pour un Disney » quand d'autres mettront plus de nuances. Quoi qu'il en soit le long-métrage est un joli succès qui permet à son interprète principale d'être nommée au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou comédie. Et pour la firme américaine de mettre en chantier une suite, toujours chapeautée par le réalisateur australien[20].

Craig Gillespie délaisse ensuite pour un temps le domaine du cinéma pour celui de la télévision en se concentrant sur la sortie de la mini-série sulfureuse : Pam and Tommy . Cette première grande aventure sur le petit écran permet au réalisateur qui officie également comme producteur exécutif d'aborder un autre scandale, celui de la sextape entre Pamela Anderson et Tommy Lee au début des années 2000. Composée de huit épisodes, le programme sera diffusé successivement sur les plateformes de streaming Hulu et Disney +[21]. Gillespie aura l'opportunité de retrouver l'acteur Sebastian Stan qui tenait déjà un rôle important dans son film Moi, Tonya et collaborera pour la première fois avec la jeune Lily James.

A nouveau pour ce projet audacieux : le réalisateur et producteur australien demandera une totale implication à ses comédiens. Ainsi que ce soit Lily James ou Sebastian Stan se métamorphoseront complètement pour les besoins de leur rôle[22]. Lors de la diffusion du premier épisode, la mini-série se retrouve déjà sujet à plusieurs polémiques. Ainsi, certains artistes et admirateurs de l'actrice Pamela Anderson crient au scandale. Jugeant le fait que faire cette série sur une sextape est malsain. La principale intéressée boycottera d'ailleurs la fiction [23].

Ensuite, il est annoncé à la réalisation d'un thriller intitulé Chippendales centré autour d'un club de striptease. Il doit alors diriger d'autres acteurs célèbres dans les rôles principaux : Elle Fanning et Dev Patel[24].

Filmographie

Cinéma

prochain film

  • NBA : Chippendales
  • NBA : Cruella 2
  • NBA : GameStop

Télévision

Producteur

Nominations

Notes et références

  1. Prononciation en anglais australien retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Edward Douglas, "Craig Gillespie's Big Comeback", sur www.comingsoon.net, 9 octobre 2007
  3. (en) Ruth Hessey, "Director – Craig Gillespie", dans Time out Sydney, 2 avril 2008
  4. (en) Nick Dawson, "CRAIG GILLESPIE, LARS AND THE REAL GIRL", dans Filmmaker Magazine, 12 octobre 2007
  5. « Les secrets de tournage du film Une fiancée pas comme les autres », sur AlloCine (consulté le )
  6. « Fright Night », sur Box Office Mojo (consulté le )
  7. AlloCine, « Avis sur le film Million Dollar Arm » (consulté le )
  8. AlloCine, « Les secrets de tournage du film The Finest Hours » (consulté le )
  9. (en-US) James Rainey et James Rainey, « Disney Expects $75 Million Loss on ‘The Finest Hours’ », sur Variety, (consulté le )
  10. AlloCine, « The Finest Hours: Les critiques presse » (consulté le )
  11. AlloCine, « Les secrets de tournage du film Moi, Tonya » (consulté le )
  12. (en-US) « I, Tonya: Netflix Deal Shunned for Traditional Distribution », sur Collider, (consulté le )
  13. (en) Katie Baker, « "There’s No Such Thing As Truth": The Fungible Facts and Twisted Humor of ‘I, Tonya’ », sur The Ringer, (consulté le )
  14. (en) « Director Craig Gillespie takes out the trash with I, Tonya », sur The Georgia Straight, (consulté le )
  15. (en-US) « Craig Gillespie in Talks to Direct Live-Action 'Cruella' With Emma Stone », (consulté le )
  16. AlloCine, « Les secrets de tournage du film Cruella » (consulté le )
  17. « Emma Thompson en négociations pour rejoindre Emma Stone dans "Cruella" », sur We Love Cinema (consulté le )
  18. « Craig Gillespie | Raconter les origines de Cruella de Vil », sur La Presse, (consulté le )
  19. AlloCine, « Box-Office US : Sans un bruit 2 et Cruella cartonnent pour le week-end du Memorial Day », sur AlloCiné (consulté le )
  20. « “Cruella” : Craig Gillespie rêve d'une suite », sur Les Inrocks (consulté le )
  21. « Pam & Tommy, la plus "scandaleuse histoire d’amour" bientôt sur Disney+ », sur L'Éclaireur Fnac, (consulté le )
  22. (en-US) Scott Huver et Scott Huver, « ‘Pam & Tommy’s Lily James & Sebastian Stan Sweated The Details While Seth Rogen Played Against Type – Contenders TV » Lily James et Sebastian Stan de Pam & Tommy ont dévoilé les détails pendant que Seth Rogen jouait Against Type – Contenders TV »], sur Deadline, (consulté le )
  23. AlloCine, « Pourquoi Pamela Anderson est furieuse contre la série Pam & Tommy », sur AlloCiné (consulté le )
  24. Craig Gillespie, Chippendales, Bold Films, New Regency Productions, Permut Presentations (lire en ligne)
  25. « Mickey d'Or 2022 | 17ème Edition », sur www.disneynext.fr (consulté le )

Liens externes

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