Croustillon
Les croustillons sont une pâtisserie belgo-néerlandaise constituée de petites bouchées de pâte à beignets cuites dans une friture et généralement saupoudrées de sucre glace (couramment nommé sucre impalpable ou sucre farine en Belgique francophone).
Ne doit pas être confondu avec les pets de nonnes français.
Croustillon | |
Plat de croustillons au sucre glace. | |
Autre(s) nom(s) | Croustillon hollandais, beignet rapide (français de France) Crostilion (wallon) Oliebol, smoutbol (néerlandais) Smoutebol (néerlandais de Belgique) Schmalzkugel (allemand de Belgique) Smoutebolle(ke) (brusseleir) Ölkugel, Püpperchen (allemand) Pupperl (allemand et dialectes du Grand Est français) Silvesterfutsch (allemand du Nord) Gebackene Maus (allemand autrichien) Dutch doughnut, dutchie (anglais) Fritola (vénitien istriote et istro‑roumain) Fritule (croate dalmate et dialectes istro‑slavons) Blinc (slovène et dialectes istro‑slavons) |
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Lieu d’origine | Belgique et Pays-Bas |
Date | Incertain ; au moins depuis le XVIe siècle |
Température de service | Chaud ou à température ambiante |
Ingrédients | Pâte à beignet, graisse animale ou huile alimentaire |
Accompagnement | Sucre impalpable |
Classification | Beignet |
C'est une pâtisserie classique et de préparation aisée, emblématique des fêtes foraines et, dû à des racines très régionales et folkloriques, connue sous divers noms selon les traditions locales.
Préparation et consommation
Par des baraques et roulottes de fêtes foraines ou autres foires, le croustillon est traditionnellement vendu en lot dans un cornet ou une barquette et consommé chaud immédiatement après sa préparation à la vue des clients (à l'instar des baraques à frites), ainsi qu'accompagné de sucre glace. Toutefois, selon les goûts particuliers il peut aussi être consommé froid et nature, ou accompagné d'une autre substance que le sucre glace (par exemple, d'autres formes de sucre, du chocolat liquide ou autre nappage, de la confiture...).
Toujours comme les frites, le croustillon se mange normalement avec les doigts mais, dû au caractère salissant du sucre et de son gabarit, ainsi qu'aux risques de brûlure ou d'étouffement quand il est consommé directement ou hâtivement, des serviettes en papier sont automatiquement fournies avec le lot ou mises à disposition du client, et il peut aussi être mangé à l'aide d'une petite pique ou d'une fourchette à frites, de même fournie automatiquement ou mise à disposition selon le vendeur.
Généralement acheté directement, sa facilité de préparation permet néanmoins de cuisiner ses propres croustillons, par exemple avec une friteuse ménagère et de la friture propre.
Le croustillon selon les régions
En Belgique
En Belgique néerlandophone, dans les foires ou kermesses, il est souvent connu sous le nom de smoutebol (« boule cuite dans le saindoux », au pluriel smoutebollen, du néerlandais smoutbollen) parce qu'il était auparavant frit avec du saindoux, et non de l'huile.
Pour cette même raison, il est traditionnellement nommé Schmalzkugel (au pluriel Schmalzkugeln, même sens qu'en néerlandais belge) en Belgique germanophone.
Dans le patois bruxellois, il est appelé dans le même sens smoutebolle (au pluriel smoutebolles) ou, plus affectueusement, smoutebolleke (« boulette cuite dans le saindoux », au pluriel smoutebollekes).
Il est appelé croustillon en Belgique francophone (crostilion en wallon). À Liège, il est parfois nommé « soupir de nonne » ou « pet-de-nonne » par belgicisme (et ne désigne donc pas la pâtisserie française du même nom, voisine mais distincte du croustillon).
Tout comme les caricoles ou encore les lacquemants, les croustillons sont un classique des kermesses ou des foires, telle la Foire d'Octobre à Liège ou la Foire du Midi à Bruxelles.
Aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, les oliebollen (« boules cuites dans l'huile ») sont vendues en hiver dans des roulottes et dans certaines boulangeries. C'est traditionnellement une pâtisserie pour le réveillon de la Saint-Sylvestre.
En Allemagne
Les croustillons sont connus sous le nom de Püpperchen ou Pupperle (terme pour « poupée » ou affectueux pour « bébé »).
Dans le nord de l'Allemagne, à l'instar du voisin néerlandais il conserve un lien avec la Saint-Sylvestre, d'où le nom de Silvesterfutsch (« foutu Saint-Sylvestre », au pluriel Silvesterfutschen).
En Autriche
En allemand autrichien, la variante autrichienne du croustillon est nommée Gebackene Maus (« souris cuite », au pluriel Gebackene Mäuse).
En France
En France, on retrouve ces pâtisseries dans le Nord de la France (Lille), en Picardie (notamment dans la région de Saint-Quentin[1]), en hiver sur les marchés de Flandres et d'Artois, mais aussi dans certaines régions touristiques du sud-ouest, par exemple les environs de Royan.
On retrouve ces pâtisseries dans l'ensemble de la Normandie lors des fêtes foraines. Il s'agit d'une spécialité des fêtes foraines en France, connus aussi sous le nom impropre de « croustillons hollandais » (désignant au sens large tous types de ces croustillons, même quand ils ne sont pas hollandais au sens strict). Ces croustillons y sont aussi connus sous le nom de « beignets rapides ».
En Alsace les croustillons sont également connus sous l'appellation « pupperle ».
En Russie
En russe, la retranscription phonétique du nom générique en néerlandais standard est la plus couramment utilisée (au singulier олибол, olibol, au pluriel олиболлен, olibollen), toutefois celles des autres noms locaux peuvent parfois être employées.
En Amérique du Nord
Importés aux États-Unis par les Néerlandais, les croustillons sont nommés en anglais Dutch doughnuts (« beignets néerlandais ») ou dutchies (diminutif affectueux pour « Néerlandais »), dans le même abus de langage que « croustillons hollandais » en France.
Selon une croyance populaire, ils seraient à l'origine du fameux donut.[réf. nécessaire]
En Chine continentale et à Taiwan
Également étrangers à l'Asie et importés, la signification du nom du croustillon en chinois est calquée sur celle du nom anglais et se prononce Hélán tiántiánquān (荷蘭甜甜圈 en forme traditionnelle et 荷兰甜甜圈 en forme simplifiée, « beignet néerlandais »).
Au Japon
En japonais, comme il est d'usage courant avec les spécialités importées d'Occident au mot inexistant ou intraduisible nativement dans la langue, on utilise généralement les emprunts lexicaux aux noms locaux retranscrits phonétiquement (オリーボーレン, orībōren et スマウテボレン, sumauteboren depuis les néerlandais standard et belge ; クルスティヨン, kurusutiyon depuis le français belge).
Notes et références
Articles connexes
Liens externes
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