Crucifix de Lucques
Le Crucifix de Lucques est un crucifix de bois de cèdre[1] sculpté, attribué à saint Nicodème, ayant contenu des reliques saintes aux vertus miraculeuses.
Il est exposé au tempietto du Duomo de Lucques, après avoir été ramené de Judée.
Histoire
Le Crucifix
Nicodème, disciple du Christ ayant aidé Joseph d'Arimathie à l'ensevelir aurait, selon la légende, fabriqué plusieurs effigies du Christ en croix, qui sont donc des images acheiropoïètes (la face du Christ aurait été faite par un ange).
Dans un des exemplaires, qui pourrait n'être qu'une copie de « l'original », celui de Lucques ramené de Judée par un évêque de Lucques au VIIIe siècle, sont découvertes[2], à l'intérieur, des reliques émanants du Christ : un clou de la Croix, une partie de la couronne d'épines, une fiole du Saint Sang. Une fois découvertes le crucifix se referma sans qu'on puisse le rouvrir.
Le Volto Santo
La face du Christ (exécutée par un ange) est dite « Volto Santo di Lucca » dans la Leggenda Leobiniana qui relate l'origine et la translation de la relique (Relatio de revelatione sive inventione ac translatione sacratissimi vultus) et on lui attribue de nombreux miracles.
La légende raconte qu'elle aurait été sculptée d'après le Saint-Suaire par Nicodème, le disciple venu trouver Jésus de nuit, et enrichie ensuite par lui d'une couronne d'épines. Le visage du Christ aurait été sculpté d'autre part par les anges. C'est au VIIIe siècle qu'elle aurait été transportée à Lucques depuis Jérusalem, par un bateau sans voile ni rame, ce transfert merveilleux ayant été raconté par un diacre nommé Leobinus[3].
Cette face fut tellement vénérée par les Lucquois qu'elle fut même considérée comme leur roi[2], qu'ils l'habillaient de chaussures différentes en semaine et le dimanche, qu'elle portait couronne et qu'il frappèrent même monnaie à son effigie.
Une cérémonie de la vestition a lieu chaque année le , veille de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix[3].
Autres crucifix portant le Volto Santo
Elle a ensuite suscité de nombreuses répliques aux XIIe siècle et XIIIe siècle, dont celui de la cathédrale de Sansepolcro et dans certaines régions comme la Catalogne[3].
Dans l'Église Saint-Blaise de Brunswick se trouve un crucifix de bois au cours de la deuxième moitié du XIIe siècle.
Plusieurs villes d'Italie (Bologne, Ponte San Salvatore, Rome) possèdent des crucifix portant un Volto Santo de même origine miraculeuse.
Bibliographie
Notes et références
- ou de noix suivant les sources
- Jean-Paul Kurtz, p. 207-208
- François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 58-59
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