Cyrénaïque italienne
La Cyrénaïque était une colonie italienne située à l'est de l'actuelle Libye qui a existé de 1927 à 1934. Elle a fait partie du territoire de la Libye italienne conquise aux dépens de l'Empire Ottoman en 1911.
Statut | Colonie du Royaume d'Italie |
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Capitale | Benghazi |
Langue(s) | Arabe berbère Italien |
Religion | Islam et Église catholique |
Monnaie | Lire italienne |
1927 | Conquête italienne |
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1934 | Réunion à la Libye italienne |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Histoire
En 1927, la Tripolitaine et la Cyrénaïque deviennent des entités coloniales indépendantes de L'Afrique du Nord italienne. En 1934, la Tripolitaine et Cyrénaïque intègrent la Libye italienne. Dans les années 1920, la Cyrénaïque est le théâtre de combats entre forces coloniales italiennes et les rebelles Libyens en lutte pour leur indépendance. En 1931, le chef des rebelles Omar al-Mokhtar est capturé et exécuté[1].
À la fin des années 1930, la Cyrénaïque, qui est peuplée par plus de 20 000 colons italiens installés principalement autour de la côte, a bénéficié d'un important développement économique grâce aux investissements italiens dans les infrastructures locales. Des villages avec toutes les communications nécessaires (et infrastructures) pour les Italiens et les Libyens sont créés dans les régions côtières de la Cyrénaïque. L' objectif italien était de déplacer la population locale à l'intérieur des terres et d'installer de la population italienne dans les terres les plus fertiles de la région[2].
En 1938, les colons italiens fondent les communes rurales de Baracca, la Maddalena, Oberdan, d'Annunzio et de Battisti, puis en 1939, celles de Mameli et Filzi. Pour les familles Libyennes qui fournissent de nombreux soldats pour les divisions italo-libyennes (1ère Division libyenne Sibelle et 2e Division libyenne Pescatori[3]) ont été créés les villages de Gedida-Nuova, Nahida-Risorta, Zahra-Fiorita et El-Fager-Alba[4].
Camps de concentration en Cyrénaïque
Au cours de la première phase de l'occupation du pays, l'Italie fasciste avait plusieurs camps de concentration en Cyrénaïque. L'administration coloniale a commencé en 1929 à expulser des gens du Djebel Akhdar, empêchant les rebelles de s'occuper de la population locale. La migration forcée de plus de 100 000 personnes s'est terminée dans les camps de concentration de Suluq, El Magrun, Abyar et El Agheila, où des dizaines de milliers de gens sont morts dans des conditions sordides, principalement en raison d'épidémies comme la grippe espagnole[5].
Les camps de concentration ont été démantelés après 1934, lorsque le régime fasciste a obtenu le plein contrôle de la zone et a mis en place une politique d'assimilation de la communauté Arabe. Cette politique a été un tel succès qu'en 1940 il y avait deux divisions coloniales italienne composée essentiellement de Libyens[3].
Infrastructures
Les Italiens ont mis en œuvre d'importants projets d'infrastructures en Cyrénaïque, principalement dans les années 1930 ; les plus importants sont la route côtière entre Tripoli et Benghazi (Litoranea Balbo)[6], les chemins de fer de Benghazi-Barce et Benghazi-Soluch, et l'élargissement du Port de Benghazi[7].
Chronologie
- 1911 : Début de la guerre italo-turque. Conquête italienne de Tobrouk, Derna et Benghazi[8].
- 1912 : Le traité de Lausanne met fin à la guerre italo-turque. L'empire ottoman cède la Tripolitaine et la Cyrénaïque à l'Italie.
- 1917-1921 : Série d'accords (signé respectivement à Acroma, Ar Rajma, Bu Mariam) entre les Italiens et les Senussi, dirigé par Sayyid Idris[9].
- 1923 : Le gouverneur italien, Luigi Bongiovanni déclare l'annulation des traités, les forces italiennes occupent Ajdabiya, capitale de l' émirat de Senussi et se lancent à la reconquête de la Cyrénaïque[10]. La résistance est dirigée par Omar Mukhtar.
- 1925 : Le traité Italo-Égyptien définit la frontière entre la Cyrénaïque et l'Égypte[11].
- 1926 : Conquête d'Al-Jaghbub.
- Hiver 1927-1928 : Le lancement des « opérations du 29e parallèle », menées conjointement par les gouvernements de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque, conduit à la conquête du Golfe de Syrte, réunissant les deux colonies[12].
- 1929 : Pietro Badoglio devient gouverneur unique de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque. Début des entretiens infructueux de Sidi Rhuma avec Omar Mukhtar.
- 1931 : Occupation de l'Oasis de Koufra, pose de barbelés à la frontière entre la Libye et l'Égypte, capture et exécution de Omar Mukhtar.
- 1932 : Badoglio déclare la fin de la résistance libyenne.
- 1934 : La Cyrénaïque est incorporée dans la Libye italienne.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Italian Cyrenaica » (voir la liste des auteurs).
- (it) Domenico Quirico, Lo squadrone bianco, Milan, Edizioni Mondadori Le Scie, , p. 313.
- (en) Albert Adu Boahen, General History of Africa, Unesco. International Scientific Committee for the Drafting of a General History of Africa, , p. 196.
- (it) « Regio esercito », sur regioesercito.it (consulté le ).
- (it) Vittorio Santoianni, « Il Razionalismo nelle colonie italiane 1928-1943 La «nuova architettura» delle Terre d’Oltremare », sur fedoa.unina.it, (consulté le ).
- (it) « I Campi fascisti - Dalle guerre in Africa alla Repubblica di Salò », sur campifascisti.it (consulté le ).
- (en) Brian McLaren, Architecture and Tourism in Italian Colonial Libya : An Ambivalent Modernism, Seattle (Wash.), University of Washington Press, , 287 p. (ISBN 978-0-295-98542-8 et 0295985429, lire en ligne).
- (it) Fahri, Mohamed, « Interventi infrastrutturali italiani in Libia tra le due guerre: alcuni casi », sur tesi.cab.unipd.it, (consulté le ).
- Kalifa Tillisi, Mu'jam Ma'arik Al Jihad fi Libia1911-1931, Dar Ath Thaqafa, Beyrouth, Liban, 1973.
- Mohammed Fouad Choukri, As Senussiya Deen wa Daula, Markaz ad Dirasat al Libiya, Oxford, 2005.
- Rodolfo Graziani, Cirenaica Pacificata, traduit par : Mohammed Bachir el Ferjani, Al-Ferjani publishing, Tripoli.
- Jean Pichon, La Question de Libye dans la Règlement de La Paix, traduit par Ali Dhawwi, Markaz Jihad al Libiyeen lid Dirasat at Tarikhiya, Tripoli-Libye, 1991.
- Attilio Teruzzi, Cirenaica Verdi, traduit par Kalifa Tillisi, et Dar al Arabiya lil Kitab, 1991
Bibliographie
- (en) Hellen Chapin Metz, Libya: A Country Study. Washington : GPO for the Library of Congress, 1987.
- (it) Angelo Del Boca, Gli italiani in Libia. Vol. 1: Tripoli bel suol d'Amore. Milan, Mondadori, 1997.
- (en) Durand Sarti, The Ax within: Italian Fascism in Action. Modern Viewpoints. New York, 1974.
- (it) G. Rossi, « Italia-Libia. Storia di un dialogo mai interrotto », sur Google Books, (consulté le ).
Voir aussi
- Tripolitaine italienne
- Libye italienne
- Jebel Akhdar
- Empire colonial italien
- Traité de Lausanne (1912)
- Régence de Tripoli
- Autel des frères Philènes
- Litoranea Balbo
- Famille El-Senussi
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