Déforestation en Indonésie

La déforestation en Indonésie est en augmentation depuis plusieurs décennies. À l'origine, le territoire de l'Indonésie était essentiellement recouvert de forêts, mais de nos jours elle ne couvre plus qu'une moindre partie du territoire.

La déforestation est due pour une grande part à l'exploitation de palmiers à huile destinée pour l'essentiel à l'exportation d'huile de palme en vue de la fabrication d'agrocarburants, mais aussi à la multiplication des mines à ciel ouvert de charbon, dont l'Indonésie est l'un des premiers producteurs mondiaux, et à l'exploitation de bois tropicaux en vue de l'exportation.

Ce phénomène a un impact important sur la biodiversité dans le pays, et menace la culture et l'existence des peuples autochtones, qui vivent de la forêt. Il touche également le pays voisin de la Malaisie, l'île de Bornéo étant partagée entre Indonésie et Malaisie.

Étendue de la déforestation

Selon les chiffres publiés par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Indonésie a en 2020 une superficie de forêt de 92 133 000 ha, ce qui la place au 8e rang des pays dans le monde, et représente environ 2 % de la superficie de forêts mondiale. Les pertes nettes annuelles moyennes de superficie de forêt entre 2010 et 2020 s'élèvent à 753 000 ha/an[1], ce qui représente une diminution de 8,2 % sur la décennie 2010-2020.

Causes

Exploitation minière

L'Indonésie est un producteur important de charbon (3e producteur mondial en 2020), qu'elle utilise localement pour la production d'électricité dans des centrales à charbon, et qu'elle exporte vers d'autres pays. L'exploitation du charbon dans des mines à ciel ouvert porte un préjudice important à la forêt tropicale, sans compter l'émission de gaz à effet de serre (surtout du CO2) liées au fonctionnement des centrales.

Impacts de la déforestation

Lutte contre la déforestation

Dans le but de maîtriser les émissions de CO2 liées à la déforestation et donc de réduire les effets du changement climatique, le système REDD (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation de la forêt a été initié au niveau mondial. Celui-ci constitue une opportunité pour les pays riches en forêts tropicales de créer de nouvelles sources de revenus, grâce aux rémunérations offertes, tout en protégeant les forêts existantes et en réhabilitant les forêts dégradées.

L’Indonésie a été le premier pays à voter des règlements en faveur d’un programme de REDD en 2009.

Cependant, ce programme est loin d’avoir réalisé ses objectifs. Une étude sur la gouvernance financière et le Fonds de reboisement de l’Indonésie au cours des 20 dernières années en témoignent. Sa mise en œuvre exige en effet une gestion rigoureuse par les institutions et les gouvernements concernés afin de lutter contre la corruption et la fraude. Harmoniser les mesures incitatives encourageant le développement de nouvelles plantations pour l’industrie du papier et du bois, garantir la responsabilisation du secteur et la distribution équitable des revenus sont autant de points à ne pas négliger dans ce cadre[2].

Notes et références

  1. Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, « Évaluation des ressources forestières mondiales », 2020, rapport principal, lire en ligne
  2. C. Barr, A. Dermawan, H. Purnomo et H. Komarudin, Préparation à la REDD : Gouvernance financière et enseignements fournis par le Fonds de reboisement de l’Indonésie (FR), dans CIFOR Infobrief, N° 20F, Bogor, Centre de recherche forestière internationale, .

Voir aussi

Articles connexes

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