Daniel Hisgen

Daniel Hisgen (Butzbach, 1733Lich, 1812) est un peintre rococo allemand.

Daniel Hisgen
Biographie
Naissance

Nieder-Weisel (d)
Décès
(à 78 ans)
Lich
Nationalité
Activité
Signature

Peintre d'église dans la Haute-Hesse, il se spécialise dans les cycles de peintures décorant le devant du parapet de la galerie dans les églises avec une galerie supérieure. Ses cycles discrets témoignent de l'importance modeste que l'on attendait de l'art luthérien dans les églises allemandes de son époque, prenant une voie intermédiaire entre les grandes images proéminentes des églises catholiques et l'absence totale d'images dans les églises calvinistes.

Biographie

Famille

Les ancêtres de la famille Hisgen (qui signifie « petite maison ») sont des huguenots ayant fui la France pour les Pays-Bas pendant les guerres de Religion, puis se sont répartis dans la région de Montabaur, Wetzlar et Lich, dans l'ouest de l'actuelle Allemagne. Daniel Hisgen naît probablement à Nieder-Weisel (de), alors un village, et aujourd'hui un quartier de Butzbach, le . Il est le fils aîné du pasteur protestant Johann Georg Hisgen ( - ) et de son épouse Johannetta Judith Budoin (née Johanna Budi, - )[1]. Johann Georg est originaire de Wetzlar et a été pasteur à Nieder-Weisel (Butzbach) pendant 37 ans, de 1732 à sa mort. Daniel grandit ainsi dans le village de Nieder-Weisel où ses parents sont toujours enterrés dans une crypte de l'église protestante.

Le , Daniel Hisgen épouse Philippina Louisa Stiehl (baptisée le et morte le ), originaire d'Alten-Buseck, alors un village, et aujourd'hui un quartier de Buseck. Une pénitence leur est infligée car leur première fille Johannetta Catharina ( - ) est née seulement quatre semaines après le mariage[1]. Installée à Lich, la familel s'agrandit et Daniel Hisgen a cinq enfants, après la naissance de Friedrich Wilhelm ( - ), Maria Elisabetha ( - ?), Christian Wilhelm ( - ) et Johann Heinrich ( - ?)[2].

Carrière

Daniel Hisgen apparaît surtout comme un peintre d'église en Haute-Hesse et travaille principalement dans ce qui est aujourd'hui l'arrondissement de Gießen, mais aussi sporadiquement dans la région de Wetzlar et dans la région de Vogelsberg. Son identité a longtemps été peu claire, de sorte qu'il a été provisoirement désigné comme le « Maître Freienseer ». En raison de son style caractéristique et de la structure cyclique de ses peintures de galerie à motifs bibliques, les peintures de parapet sur les balustrades de Bobenhausen II, Albach, Burkhardsfelden (de) (ancien village devenu un quartier de Burkhardsfelden), Freienseen (de) (ancien village devenu un quartier de Laubach et Odenhausen (de) (ancien village devenu un quartier de Lollar) ont été attribuées au même artiste. Les personnages bibliques représentés sur les tableaux portent des vêtements contemporains de la période rococo, ce qui est particulièrement évident dans les tableaux de L'enfant Moïse sauvé du fleuve par la princesse égyptienne. Les personnages de ces scènes sont représentés de la même manière dans tous les cycles[3]. Comparable aux illustrations bibliques de Christoph Murer (de) dans la Bible de Tübingen (1591), Hisgen s'inscrit dans la tradition de la Biblia pauperum. Ces œuvres d'art provincial s'appuient sur des modèles, mais développent ceux du style baroque tardif, ce qui se traduit par l'utilisation de la lumière sur des figures en mouvement. Cette synthèse a été qualifiée d'« art dramatique des simples » (« Dramatik des Schlichten »)[4]. À Atzbach (de) (ancien village devenu un quartier de Lahnau) et dans d'autres églises, on raconte que ses élèves ou ses enfants ont contribué avec des « mains maladroites » (« ungeschickteren Händen ») aux peintures des parapets, ce qui suggère la bonne réputation du maître[2].

En tant que peintre d'église, Hisgen a également peint des plafonds d'église et d'autres œuvres. Une première activité de peintre est attestée par une facture de Nieder-Weisel de 1754[5]. On ignore où Hisgen a appris le métier de peintre, peut-être était-il autodidacte. Dans les années 1762-1763, il a travaillé pendant 126 jours sur de nouvelles surfaces pour la chaire et la galerie des princes dans la collégiale Sainte-Marie de Lich (de), pour lesquelles il a reçu 292 florins. Dans l'église d'Albach (de) (ancien village devenu un quartier de Fernwald), Hisgen décore les joues des bancs de l'église avec des motifs floraux et les coins du plafond avec des médaillons d'anges. En 1778, il a doré le fleuron, la girouette et l'étoile de l'église de Ober-Hörgern (de). En 1780, Hisgen dote le buffet de l'orgue de la collégiale Sainte-Marie de Lich d'un nouveau liseré et d'une nouvelle dorure et a peint le buffet de l'orgue en argent[6]. En 1808, à l'âge avancé de 75 ans, Hisgen peint l'église d'Odenhausen (de)[7].

En , un petit tableau représentant un paysage idyllique de Hisgen a été découvert à Lich[5]. Jusqu'à cette date, douze églises de la Haute-Hesse (toutes classées au patrimoine) ont été identifiées comme ayant des tableaux avec des scènes bibliques peintes par Hisgen. En général, il y a le même nombre de tableaux de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament, dont les représentations de la Passion du Christ constituent la plus grande partie des peintures. Les plus de 300 tableaux montrent 66 scènes de la Bible, dont 28 n'ont été peintes qu'une seule fois. Hisgen a utilisé les mêmes compositions pour les illustrations qui reviennent à plusieurs reprises, comme l'Annonciation et la Nativité[5]. Exceptionnellement, les peintures de l'église de Pohl-Göns (de) ne montrent que des apôtres et des Évangélistes. Certains cycles comportent des tituli ou des légendes avec le passage biblique correspondant.

Daniel Hisgen meurt à Lich le .

Œuvres

Dans de nombreux cas, la paternité est basée sur des attributions et des comparaisons de style. Des peintures conservées posées sur les parapets des galeries se trouvent dans les églises suivantes :


AnnéeLocalisationÉgliseDescriptionImage
1765 Bobenhausen II Église protestante 48 tableaux de parapet non signés (huile sur toile) : 4 évangélistes, 12 apôtres et un cycle illustré de la Création du monde à la Pentecôte.
Vente de Joseph.
1767 Atzbach (de) (Lahnau) Église protestante 43 peintures de parapet avec 18 scènes de l'Ancien Testament et 25 du Nouveau Testament ; la paternité de Hisgen est prouvée[8],[9]
1770 Langgöns St. Michaelis 25 peintures de parapet avec des scènes bibliques allant du récit de la création de la Genèse à la Pentecôte, ainsi qu'une grande peinture de plafond et 4 évangélistes sur les panneaux de la chaire ; la paternité de Hisgen est prouvée[10],[11]
Années 1770 Reiskirchen Église protestante 6 des 12 peintures de parapet ont été conservées après une rénovation de l'église, une septième a été offerte à l'Oberkirchenrat Petri de Darmstadt, une huitième a été agrandie et repeinte par Kurt Scriba ; la paternité de Hisgen est supposée[12] ; il a peint l'église dans le même style 12 peintures des apôtres sur les panneaux de la chaire[13].
1772 ? Ebersgöns Église protestante 17 peintures de parapet non signées avec des scènes bibliques, 10 de l'Ancien Testament, 7 du Nouveau Testament[14]
Jacob et Laban passent un marché.
1773 Freienseen (de) (Laubach) Église protestante 24 peintures de parapet non signées représentant 14 scènes de l'Ancien Testament et 10 du Nouveau Testament, des fleurs sur les parapets à panneaux des bancs[15]
1774 Albach (de) (Fernwald) Église protestante 33 peintures de parapet avec 19 scènes de l'Ancien Testament et 14 du Nouveau Testament, des fleurs sur les parapets lambrissés des bancs ; la paternité de Hisgen est prouvée[16].
1775 Lang-Göns Église Saint-Jacques 20 peintures de parapet avec des scènes bibliques ; une peinture signée[17],[18]
c. 1775-1776 Nonnenroth (de) (Hungen) Église protestante 4 peintures de parapet non signées représentant les évangélistes sur la galerie orientale, des fleurs sur les parapets lambrissés des bancs.
c. 1780 Burkhardsfelden (de) (Reiskirchen) Église protestante 15 peintures de parapet non signées des quatre Évangélistes et de la vie du Christ ; également huit figures de l'Ancien Testament sur les panneaux de la chaire.
c. 1785-1786 Oppenrod (de) (Buseck) Église protestante 16 peintures de parapet avec des scènes du Nouveau Testament, de l'Annonciation à la mise au tombeau du Christ, une peinture signée ; certaines peintures ont probablement été enlevées lors de l'installation de la tribune de l'orgue[19]
La Cène.
1789 Leihgestern (de) (Linden) Église protestante 26 peintures de parapet avec des scènes bibliques, une peinture signée[20]
Jésus demande à Zachée de descendre de l'arbre.
1806-1808 Odenhausen (de) (Lollar) Église protestante 27 peintures de parapet avec des scènes bibliques (huit signées) et une grande peinture de plafond signée représentant le Baptême de Jésus ; 21 peintures dans la nef, sept sur la galerie ouest s'abaisse sur les parapets lambrissés des bancs[7].
David et Nathan.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Daniel Hisgen » (voir la liste des auteurs).

  1. Worm 2012, p. 8.
  2. Worm 2012, p. 9.
  3. (de) G. Ulrich Großmann, « Kunstgeschichte des Kreises Gießen », dans Konrad Theiss, Hans Schleuning (dir.), Der Landkreis Gießen zwischen Lahn und Vogelsberg, Stuttgart, Theiss, (ISBN 3-8062-0151-X), p. 137–153, et plus particulièrement : p. 145.
  4. (de) Hermann Hinkel, « Die Emporenmalereien in der evangelischen Pfarrkirche Leihgestern », dans Evangelische Kirchengemeinde Leihgestern (dir.), 1908–2008. 100 Jahre Kirchweihfest der Evangelischen Kirche Leihgestern, Linden, , p. 68–79, et plus particulièrement : p. 69.
  5. (de) Markus Helleram, « Unbekanntes Bild von Hisgen in Lich entdeckt », sur giessener-zeitung.de, (consulté le ).
  6. (de) Franz Bösken et Hermann Fischer, Quellen und Forschungen zur Orgelgeschichte des Mittelrheins, vol. 3 : Ehemalige Provinz Oberhessen, suppl. 1 (A–L), Mainz, Schott, coll. « Beiträge zur Mittelrheinischen Musikgeschichte », (ISBN 3-7957-1330-7), p. 609.
  7. Weyrauch 1979, p. 144.
  8. (de) Die 43 Emporenbilder der Ev. Kirche Atzbach, gemeinde-lebt.de.
  9. (de) Evangelische Kirche Atzbach, denkmalpflege-hessen.de (Conservation du Länder de Hessen).
  10. (de)Erwin Glaum, Hans Gerhard Stahl, Die evangelische St. Michaelis Kirche zu Oberkleen, vol. 3, Langgöns : Heimat- und Geschichtsverein Oberkleen, 2015, p. 80–83.
  11. En 2015, la société d'histoire et de patrimoine Oberkleen (Langgöns ; Heimat- und Geschichtsverein Oberkleen) a publié un calendrier mural grand format avec 25 images de peintures de parapet de St. Michael à Oberkleen (Langgöns).
  12. (de) Das Altarbild in der Rimbacher Kirche, queck-evangelisch.de.
  13. (de) Hartmut Miethe, Werner Viehl, Förderkreis Kunst – Mensch – Kirche (dir.), Chronik der Pfarrei Ettingshausen und Hattenrod., Ettingshausen 1995, p. 48.
  14. (de) Emporengemälde in Ebersgöns, ebersgoens.de.
  15. (de), Eintauchen in Kirchengeschichte, Gießener Anzeiger, 10 décembre 2015, p. 12.
  16. Weyrauch 1979, p. 6.
  17. Weyrauch 1979, p. 105 suppose que la date d'origine est 1724 ; cette année-là, la chaire a été renouvelée.
  18. (de) Daniel Hisgen als Maler der Emporenbilder nachgewiesen, stahl-hg.de.
  19. Weyrauch 1979, p. 149.
  20. (de) Lokalhistorisch bedeutungsvoller Fund, Gießener Allgemeine, 14 juillet 2008.

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (de) Georg Dehio, Cremer Folkhard (dir.), Tobias Michael Wolf (dir.) et al., Handbuch der Deutschen Kunstdenkmäler, Hessen I: Regierungsbezirke Gießen und Kassel, Munich, Deutscher Kunstverlag, (ISBN 978-3-422-03092-3).
  • (de) Peter Weyrauch, Die Kirchen des Altkreises Gießen, Gießen, Mittelhessische Druck- und Verlagsgesellschaft, . 
  • (de) Heinz-Lothar Worm, « Daniel Hisgen, der Maler unserer Emporenbilder », dans Unterstützungsverein der Ev. Kirchengemeinden Dorlar und Atzbach [Association de soutien des paroisses évangéliques de Dorlar et Atzbach], Wenn Gott sich zeigt. 43 Andachten zu den Emporenbildern der Ev. Kirche Atzbach, Atzbach, Kirchengemeinde Atzbach, . 

Articles connexes

Liens externes

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