DansMaRue

Testé en 2012 et ouvert au public en 2013, l'objectif du dispositif est d'améliorer la qualité de l'espace public parisien en facilitant et accélérant la remontée et la prise en charge des anomalies[2]. Le dispositif fait l'objet d'un travail d'amélioration continu au sein des services de la municipalité.

L'idée de créer la plateforme DMR fut initiée par le service en charge de l'informatique et de la sensibilisation des usagers de la Direction de la Propreté et de l'Eau à la Mairie de Paris[3]. Le dispositif est librement inspiré de l'initiative anglaise FixMyStreet[4]. En effet, la municipalité londonienne rencontra des difficultés à l'été 2011 du fait d'une utilisation massive de cette plateforme de signalement. Un afflux considérable de plaintes fut répertorié, sans que les services de propretés londoniens aient la possibilité d'agir directement sur le signalement (aucune possibilité pour la municipalité d'avoir accès via cette plateforme à l'information concernant l'anomalie, ni d'indiquer que celle-ci avait été traitée). De fait, l'accumulation visuelle de "points rouges" sur le système de représentation cartographique de l'application se traduisit par une "déstabilisation des autorités londoniennes"[5] au travers de la remise en cause de leur capacité à maintenir l'espace public propre.

Face à cet évènement, la Direction de la Propreté et de l'Eau à la Mairie de Paris décida d'éviter ce phénomène et fut à l'initiative de la création de sa propre plateforme de signalements (DansMaRue), sur laquelle elle avait une possibilité d'action et de contrôle. Néanmoins, la naissance du hastag #dansmarue sur Twitter en 2013 fut un moyen pour les utilisateurs de détourner les données de signalement produites par l'application afin de les utiliser comme un outil de contestation de l'action publique municipale[3]. Aujourd'hui, ce hastag est un espace d'échanges concernant l'avis, l'expérience ou les revendications en lien avec le service de signalements[1].

DansMaRue a progressivement pris de l'importance au cours de l'année 2018, jusqu'à atteindre un pic d'activité en 2019 avec plus de 2 000 signalements par jour. Le nombre d'utilisateurs a également augmenté, de telle sorte que l'on compte aujourd'hui environ 11 000 utilisateurs mensuels sur le territoire parisien [3]. Le rattachement du dispositif au sein du Secrétariat Général de la Mairie de Paris illustre la volonté des élus de faire évoluer d'autant plus le dispositif, ainsi que de faire croître son utilisation.

DansMaRue est accessible soit par l'application mobile éponyme soit par téléservice sur le site Web dédié. Les utilisateurs peuvent signaler tout problème relatif à l'espace public (déchets abandonnés, tags, affichage sauvage, nids-de-poule, …) au travers de l'application mobile ou par téléservice.

Ils doivent préciser l'adresse exacte, choisir dans une nomenclature fermée pour qualifier la nature du signalement, joindre une ou plusieurs photos, ajouter une description et qualifier le niveau de priorité (gênant, très gênant, dangereux). Les signalements autour du point où se situe l'usager lui sont identifiés pour éviter les doublons. Si l’usager souhaite avoir un suivi de son signalement et s’il n’est pas connecté via son compte, il peut laisser un email de contact. Cet encadrement du signalement permet de formater la demande de l'utilisateur afin qu'elle se conforme aux besoins opérationnels des services de la municipalité[3].

Selon le type et la géolocalisation des signalements, le service gestionnaire affecte le problème aux agents de la ville ou aux services partenaires compétents afin qu'ils l'analysent et planifient si nécessaire une intervention. Contrairement à l'application FixMyStreet, la plateforme DansMaRue ne transmet pas à ses utilisateurs la possibilité d'avoir accès à l'ensemble des anomalies recensées sur une carte générale du territoire parisien. Les signalements ne sont disponibles que dans un rayon de 200 m. Toutefois l'ensemble des signalements résolus sont disponibles et téléchargeables en accès libre, avec un délai de six mois, sur le portail de données ouvertes de la ville de Paris[6].

La Mairie de Paris rappelle dans les conditions générales d'utilisation du site Paris DansMaRue que les informations collectées sont considérées comme « des documents de travail » et que « Ces informations n’engagent donc en aucune façon la Ville de Paris et ses partenaires à prendre des mesures dans un délai donné[7]. La Ville de Paris et ses partenaires restent libres de déterminer les actions à mettre en place ».

Une association, l'Association des usagers de DansMaRue (AUDMR) représente en toute indépendance les usagers de DansMaRue auprès des pouvoirs publics et œuvre à l’amélioration de l'outil et de l'espace public parisien[8].

La Ville de Paris reçoit plus de 50 000 signalements chaque mois[8].

Ce service permet aux autorités de disposer de données standardisées et quotidiennement mises à jour. Les données, depuis 2012 à J + 6 mois, sont disponibles sur le site Paris Data[9]. Lors du Conseil de Paris de février 2021, le conseiller de Paris Paul Hatte fait voter à l'unanimité de l'hémicycle le vœu[10] de diffuser en open data en temps réel les signalements effectués sur l'application Dans Ma Rue.