Danton (cuirassé)

Le Danton est un cuirassé de la marine française de la classe Danton construit à partir de 1906. Mis en service actif en , il fut coulé lors de la Première Guerre mondiale par le sous-marin allemand U-64 (en) le au large de la Sardaigne. L'épave du Danton a été découverte en 2007 et formellement identifiée en .

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Danton

Le Danton en 1911 dans l'arsenal de Brest.
Type Cuirassé
Classe Danton
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Brest
Quille posée 1906
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le
Équipage
Commandant Delage (1917)
Équipage 920
Caractéristiques techniques
Longueur 144,9 m
Maître-bau 25,8 m
Tirant d'eau 9,2 m
Déplacement 18 318 tonnes
Propulsion turbines à vapeur Parsons
26 chaudières à charbon Belleville
Puissance 22 500 ch
Vitesse 19,2 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage
  • ceinture : de 255 à 200 mm
  • pont : 75 mm
  • barbettes : 280 mm
  • tourelles secondaires : 225 mm
  • kiosque : 300 mm
Armement 2 × 2 canons de 305 mm
6 × 2 canons de 240 mm
0016 canons de 75 mm
0010 canons de 47 mm
0002 TLT de 450 mm
Carrière
Port d'attache Toulon
Localisation
Coordonnées 38° 44′ 56″ nord, 8° 04′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
Danton

Historique

Construction et service actif

Vue détaillée du Danton montrant son armement et ses équipements.

Le Danton a constitué le premier modèle de sa classe de navire, appartenant à la catégorie des navires de guerre dits pré-Dreadnought et succédant à la classe Liberté. Déplaçant 3 000 tonnes de plus que ses prédécesseurs, ce bateau a été le premier de la marine française à utiliser des moteurs à turbines à vapeur[1]. Commandé en 1906, ce bateau était techniquement dépassé au moment de sa mise en service depuis l'élaboration par les Britanniques du HMS Dreadnought, mis à l'eau la même année, et qui devint le standard des cuirassés.

En , pour le lancement du Danton, des manifestants socialistes empêchèrent sa mise à l'eau, qui finalement aura lieu le . Il prit son service actif le afin de se rendre au Royaume-Uni pour participer aux cérémonies de couronnement du roi George V. À son retour, le Danton fut assigné à la Première Escadre avec les premiers cuirassés-frères, post-Dreadnought, le Courbet et le Jean-Bart.

En 1913, le Danton, qui croise au large de Hyères, subit une explosion d'une tourelle de canons, tuant trois hommes d'équipage. Durant la Première Guerre mondiale, il sert dans la flotte de la Méditerranée afin d'assurer l'approvisionnement et de protéger de la marine austro-hongroise les troupes françaises. Le Danton, durant cette période, participa également, par sa présence près du détroit des Dardanelles, à bloquer le TCG Yavuz Sultan Selim turc en Mer Noire.

Torpillage du Danton

Le Danton, qui faisait route de Toulon à Corfou, en Grèce, a été attaqué par un U-Boot de la marine impériale allemande, le U-64 (en), le , vers 13 h, au large des côtes de la Sardaigne. Deux torpilles ayant touché la coque par l'avant et par le milieu, le bateau a coulé en 30 minutes[2]. Au moment de sa perte, différents rapports ont fait état que le commandant du bateau, le capitaine de vaisseau Delage, et de nombreux officiers n'ont pas tenté d'évacuer le navire[3]. Les appareils électriques du bateau avaient été touchés ce qui a empêché la mise à l'eau des embarcations de sauvetage[2]. Les pertes humaines ont été de 296 marins au total sur les 946 membres d'équipage et 155 passagers marins devant rejoindre leur navire en Grèce. 806 personnes ont été récupérées par le contre-torpilleur Massue[3],[2] aidé par le chalutier Louise-Marguerite [4], certains récupérés après près de 7 h de nage.

Découverte de l'épave

L'épave a été retrouvée aux coordonnées géographiques 38° 45,3511′ N, 8° 03,3043′ E par plus de 1 000 m de fond, à 35 km au sud-ouest de la Sardaigne[3] en 2007 lors d'études par la société de géotechnique hollandaise Fugro pour le tracé du futur gazoduc GALSI qui doit relier l'Algérie et l'Italie ; elle a été identifiée définitivement en février 2009[5] en raison de désaccords sur sa position avec l'amirauté française. Celle-ci pensait que l'épave reposait à plusieurs milles marins de son actuelle position. Ce sont les photos de ses tourelles portant des canons de 240 mm qui ont permis de lever l'ambiguïté. En 2013, le projet Danton est lancé, pour permettre au public de visiter virtuellement l'épave au moyen d'une modélisation 3D[6]. un En 2017, l'épave est explorée par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) du ministère de la Culture[7].

Galerie : le Danton pendant la Première Guerre mondiale

Notes et références

  1. (en) George W. Melville, « Notes: The Modern Navy—An Engineering Affair », Journal of the American Society for Naval Engineers, vol. 21, no 3, , p. 1010 (DOI 10.1111/j.1559-3584.1909.tb03515.x).
  2. L’Histoire refait surface sur le site officiel de la Marine nationale.
  3. (en) Jonathan Amos, « Danton wreck found in deep water », BBC News, .
  4. « Nouvelles maritimes : Récompenses à l'équipage du « Danton » », L'Ouest-Éclair, Caen, no 5591, , p. 4 (lire en ligne).
  5. AFP, « Le Danton, un cuirassé français de la Première Guerre mondiale découvert au large de la Sardaigne », Le Monde, .
  6. Michel L'Hour, Daniela Peloso, Franca Cibecchini, Denis Degez, Vincent Creuze, Frédéric Osada et Christophe Leclercq, « Donner à visiter un cuirassé dans les abysses : le « Projet Danton » », In Situ, no 42, (DOI 10.4000/insitu.28211).
  7. Michel L'Hour, « Plongée sur le Danton », Cols bleus, no 3057, , p. 42–45 [lire en ligne] [lire en ligne].

Bibliographie

  • François Cochet (dir.) et Rémy Porte (dir.), Dictionnaire de la Grande guerre 1914-1918, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1120 p. (ISBN 978-2-221-10722-5).
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d’Histoire maritime, vol. 1 : A–G, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8).
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la Marine française : Des origines à nos jours, Rennes, Éditions Ouest-France, , 427 p. (ISBN 2-7373-1129-2).
  • Alain Boulaire (préf. Pierre-François Forissier), La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0).
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).
  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, Rezotel-Maury, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7).

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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