David Gilly
David Gilly, né le à Schwedt et mort le à Berlin est un architecte prussien d'origine huguenote qui fut directeur de l'académie d'architecture de Berlin.
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(à 60 ans) Berlin |
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Biographie
Les grands-parents de David Gilly quittent la France à la révocation de l'édit de Nantes et s'installent en 1689 dans la colonie de Französisch Buchholz aux portes de Berlin. Leur fils Jacques épouse une huguenote comme lui, née Marie Villemain. Ils donnent aussi naissance à un fils, Charles, qui deviendra médecin.
David Gilly épouse en 1777 Frédérique Ziegenspeck, fille d'un officier du rang berlinois. Elle lui donne un fils, Friedrich, qui deviendra architecte comme son père ; et une fille, Minna, qui fera un mariage malheureux avec Friedrich von Gentz, futur conseiller de Metternich et frère de l'architecte Heinrich Gentz.
Il est mis en apprentissage à quatorze ans et travaille au chantier de canalisation de la Warta. Il passe en 1770 devant la commission chargée de l'admission des futurs maîtres d'œuvre et obtient sa qualification. Quelque temps plus tard, il est envoyé en 1771 à Stargard-en-Poméranie. Il devient directeur d'ouvrage en 1776, puis haut-administrateur des constructions de la province appartenant à la Couronne en 1782. Il est en résidence à Stettin. Responsable de l'entretien et de la construction des bâtiments de la Couronne en Poméranie, il travaille au chantier du port de Swinemünde, aménage celui de Colberg (avec sa célèbre forteresse) et réalise des ouvrages d'art à Stettin qui attirent l'attention du roi Frédéric le Grand. Le roi Frédéric estimait la technique et la science de Gilly, et lui commande des travaux d'amélioration des infrastructures de la province.
Il est appelé à Berlin en 1788 à l'administration des travaux et constructions, il devient alors conseiller secret pour les provinces de Poméranie, de Prusse-Occidentale, de Prusse-Orientale et de Courlande, ainsi que pour l'Altmark ou Ancienne Marche de Brandebourg. Il est nommé vice-directeur quatre ans plus tard. Il s'investit surtout dans les travaux, commencés vingt ans plus tôt, du canal de Bromberg de 1792 à 1801 et dans les installations portuaires de Dantzig et Elbing.
Gilly fonde en outre en 1793 une école d'architecture à Berlin, puis cinq ans plus tard l'académie d'architecture de Berlin, avec Johann Albert Eytelwein, Friedrich Becherer (de), Heinrich August Riedel (de), Carl Gotthard Langhans et d'autres. Il construit pendant ces années ses plus belles œuvres de style néoclassique avec une touche de romantisme, comme en 1796 le château de Paretz, à côté de Potsdam, pour le roi Frédéric-Guillaume III et le château de Freienwalde pour la reine Frédérique-Louise de Prusse deux ans plus tard, ou bien encore, pour l'éditeur Friedrich Vieweg (de) (1761-1835), le palais Vieweg (aujourd'hui musée régional du Brunswick) à Brunswick en 1801.
Il conçoit et réalise en même temps le château de Steinhöfel pour le maréchal de la Cour, Valentin von Massow (de) (1752-1817).
Son fils Friedrich, architecte aussi, meurt le , ce qui l'affecte beaucoup. Un voyage d'études à Paris en 1803-1804 ne lui ôte pas sa tristesse[1]. Il meurt le à l'âge de soixante ans. Il est enterré au cimetière protestant de la paroisse de Jérusalem et de la nouvelle église. Sa tombe a été retrouvée en 1938 et restaurée.
Œuvres principales
- Port et église de Swinemünde 1785-1792
- Château de Steinhöfel 1790
- Manoir de Kleinmachnow 1796-1803 pour la famille von Hake (de), détruit en 1943
- Château et village de Paretz 1797-1805
- Canal de Bromberg
- Palais Vieweg à Brunswick 1798-1804
- Château de Freienwalde 1798
- Manoir de Steglitz (de) 1804, pour Carl Friedrich von Beyme (1865-1838)
- Château de Güterfelde (de) 1804 pour August Friedrich von Grothe-Buckow
- Rathaus (mairie) de Landsberg and der Warthe 1805
- Caserne des cadets de Kalisch
Notes
- Lors de ce voyage d'études, il aurait sans doute réalisé des dessins représentant des vues de Malmaison et de ses environs. Ces dessins sont toujours conservés dans les archives de la manufacture de porcelaine de Berlin et ont sans doute inspiré les peintres sur porcelaine pour deux vases acquis en 2014, par le musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, cf. Amaury Lefébure, Une paire de vases pots pourris... « Revue des musées de France », 2014/4 p. 21, note 6.
- (de) Adolph Doebber et Ulrich Thieme, Fred. C. Willis (dir.), « Gilly, David », dans Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart., vol. 14 : Giddens–Gress, Leipzig, E. A. Seemann, .
- Eduard Führ (de), Anna Teut (de) (Hrsg.): David Gilly – Erneuerer der Baukultur. Waxmann, Münster 2008, ISBN 978-3-8309-2054-0.
- Theophil Gerber: Persönlichkeiten aus Land- und Forstwirtschaft, Gartenbau und Veterinärmedizin – Biographisches Lexikon - , Verlag NORA Berlin, 4. erw. Aufl., 2014, S. 236–237.
- (de) Alste Horn-Oncken, « Gilly, David », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 6, Berlin 1964, Duncker & Humblot, p. 399 (original numérisé).
- Andreas Kahlow (de) (Hrsg.): Vom Schönen und Nützlichen. David Gilly (1748–1808). Ausstellungskatalog, Stiftung Preußischer Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg, Berlin 1998.
- Marlies Lammert: David Gilly. Ein Baumeister des deutschen Klassizismus. Akademie-Verlag, Berlin 1964 (= Studienreihe zur Architektur- und Kunstwissenschaft, Bd. 3). Zweite unveränderte Auflage, Gebr. Mann, Berlin 1981 (= Die Bauwerke und Kunstdenkmäler von Berlin, Beiheft 6), ISBN 3-7861-1317-3.
- Eckart Rüsch: Baukonstruktion zwischen Innovation und Scheitern. Verona, Langhans, Gilly und die Bohlendächer um 1800. Michael Imhof Verlag, Petersberg 1997, ISBN 3-932526-00-7.
- Hermann Schmitz (de): Berliner Baumeister vom Ausgang des achtzehnten Jahrhunderts. Verlag für Kunstwissenschaft, Berlin 1914, S. 34–38.
- Reinhart Strecke: Anfänge und Innovation der preußischen Bauverwaltung. Von David Gilly zu Karl Friedrich Schinkel. Köln 2000, ISBN 3-412-08499-9.
Liens externes
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