Combat de La Chapelle-Saint-Aubert (1795)

Le combat de La Chapelle-Saint-Aubert est un événement possiblement apocryphe qui aurait eu lieu lors de la Chouannerie. Le , une embuscade aurait été tendue par les Chouans aux Républicains du bataillon des volontaires de Paris. Il n'est pas toutefois certain que cette bataille ait réellement eu lieu, ou du moins, que le récit rapporté soit véridique. En effet si ce combat est évoqué par Jacques Crétineau-Joly dans L'histoire de la guerre de Vendée, ni les rapports de l'administration républicaine du district de Fougères, ni les mémoires du colonel de Pontbriand n'en font mention.

Bataille de La Chapelle-Saint-Aubert
Informations générales
Date (?)
Lieu Près de La Chapelle-Saint-Aubert et Romagné (?)
Issue Victoire des Chouans (?)
Commandants
Aimé Picquet du Boisguy

Chouannerie

Coordonnées 48° 18′ 52″ nord, 1° 18′ 23″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine

Prélude

Au début du mois d', à la suite du débarquement des émigrés à Quiberon, plusieurs prisonniers émigrés et chouans furent condamnés à mort. Les exécutions eurent lieu près de Vannes et d'Auray. À Vannes, ce fut la 19e demi-brigade de chasseurs qui fut chargée de fusiller les prisonniers. Toutefois les officiers et les soldats des chasseurs refusèrent de participer aux exécutions, mais le bataillon des volontaires de Paris accepta de se charger de la besogne à leur place. Au mois d'août, après qu'il eut fusillé plusieurs centaines de prisonniers, ce bataillon fut envoyé à Fougères afin de briser le blocus de la ville imposé par les Chouans.

Le nombre des soldats républicains n'est pas exactement connu, à l'époque le nombre de soldats d'un bataillon était de 577 hommes, mais il était rare d'avoir un effectif complet, surtout après la bataille de Quiberon qui avait dû causer quelques pertes. Le nombre des républicains se situait probablement entre 300 et 500.

La bataille

Lorsque, le 18 août, Aimé Picquet du Boisguy apprit que des soldats qui avaient fusillé à Quiberon arrivaient près de Fougères, il s'empressa d'aller les attaquer. Bien qu'il ne pût réunir que 800 hommes, il passa immédiatement à l'attaque et rencontra le bataillon à deux lieues de Fougères sur la route de Rennes. Les Parisiens furent attaqués par le gros de forces de Boisguy tandis qu'une compagnie de chasseurs chouans les prenait à revers. Le commandant et ses grenadiers contre-attaquèrent en tête de leurs lignes mais furent écrasés. Les consignes de Boisguy étaient de ne n'épargner aucun de ces soldats qui avaient fusillé à Quiberon. Les Parisiens furent alors chargés de toute part à la baïonnette par les Chouans enragés qui les massacrèrent. Les quelques républicains qui réussirent à s'enfuir furent poursuivis inlassablement dans les jours qui suivirent. Ils finirent par être tous exterminés et plusieurs de leurs cadavres furent mutilés.

Suites du combat

Tous les autres bataillons qui avaient fusillé à Quiberon subirent le même sort à différents endroits. Le bataillon d'Arras est détruit le 22 août par Palierne à la bataille de La Ceriseraie ou 220 hommes sur 300 sont tués. Celui de la Gironde aurait été anéanti le par les troupes de Jambe d'Argent, Scépeaux ou Charette. La compagnie belge périt à Combat de Brée, près de Laval.

Le 5 septembre, le général Lemoine écrivit :

« Vous m'avez demandé de vous fournir une liste des bons patriotes qui m'ont aidé dans les vengeances que j'ai exercées au nom de la nation. On a eu, malgré moi, le tort de les engager, même avant la fin de l'affaire, au milieu de ce pays sauvage et j'ai le regret de vous annoncer que tous ont péri, assassinés par nos lâches ennemis. C'est à peine si les états de situation que je viens de parcourir en présentent quelques-uns sur les cadres. Les brigands avaient juré de les faire tous périr et nous ne pouvons plus qu'honorer leur mémoire républicaine. Je viens de proposer à Hoche de faire une fête funèbre en l'honneur de ces martyrs de la justice nationale. J'espère qu'il accueillera un vœu qui doit moraliser l'armée, dont les officiers et régiments m'ont donné de graves sujets de plainte au sujet de cette expédition[1]. »

Bibliographie

  • Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères,
  • Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, (réimpr. La Découvrance, 1994), p. 148-149.

Notes

  1. Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères,
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