Dichotomie classique
La dichotomie (du grec ancien διχοτομία, dikhotomia : division en deux parties) définit l'état de ce qui est coupé en deux. On parle de dichotomie classique en économie, entre la sphère monétaire et la sphère réelle, lorsque la monnaie n'affecte en rien les grandeurs réelles de l'économie (consommation, investissement, revenu, emploi...).
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Description, conséquence et histoire
Dans cette perspective économique, la monnaie ne modifie rien de fondamental à l'économie ou, dans d'autres termes, il n'existe pas de différence de nature entre une économie monétaire et une économie de troc. En effet, les variations de la quantité de monnaie affectent les prix nominaux mais non les prix relatifs, l'arbitrage des agents (consommateurs et producteurs) reste donc le même.
Cette vision dichotomique de l'économie conduit à la formulation de la théorie quantitative de la monnaie que l'on peut faire remonter à Jean Bodin (économiste classique 1530/1596) quand il essaiera d'expliquer l'inflation que connaissait l'Europe à cette époque par l'afflux de métaux précieux depuis l'Amérique.
Cette vision persistera chez les économistes jusqu'à l'arrivée de John Maynard Keynes et de sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie où il décide d'intégrer dans la sphère réelle des phénomènes monétaire. Il s'appuie notamment sur les différents facteurs de demande de monnaie[1].
Notes et références
- Alain Beitone, « La monnaie dans les théories économiques », Problèmes économiques HS, , p. 79 à 86
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