Digimon Adventure (film)

Digimon Adventure (デジモンアドベンチャー, Dejimon Adobenchā)[1] est un court métrage d'animation réalisé par Mamoru Hosoda, écrit par Reiko Yoshida, produit par la Toei Animation, distribué par Bandai Visual[2] et dérivé de la franchise Digimon. Ce prologue d'une durée de vingt minutes sort au Japon le pour l'événement '99 Spring Toei Anime Fair, la veille de la diffusion de la série télévisée homonyme. Pour le distinguer de la version télévisée homonyme, le métrage est parfois nommé et distribué en tant que Digimon Adventure, le film (劇場版 デジモンアドベンチャー)[3].

Cet article concerne le court-métrage. Pour l'anime homonyme, voir Digimon Adventure. Pour le jeu vidéo, voir Digimon Adventure (jeu vidéo).

Digimon Adventure
Logo de Digimon Adventure.
Titre original デジモンアドベンチャー
Réalisation Mamoru Hosoda
Scénario Reiko Yoshida
Musique Takanori Arisawa, Maurice Ravel, Kōji Wada (Butter-Fly)
Sociétés de production Toei Animation
Pays de production Japon
Genre Action, aventure, comédie dramatique, science-fiction
Durée 20 minutes
Sortie (Japon)

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Des portions ont été incluses dans le film-compilation Digimon, le film de 2000 distribué par Fox Kids et Pathé en France, les œuvres ayant été grandement remanié. Ce film a été un succès au box-office, en rapportant plus de 16 millions de dollars dans le monde pour un budget de production de 5 millions de dollars[4]. Ce succès à l'international lance ensuite la carrière du jeune réalisateur[5],[6],[7].

Synopsis

En pleine nuit dans le complexe résidentiel de Karigaoka, à Nerima (Tokyo), un œuf émane de l'écran d'ordinateur du père de deux jeunes enfants : Tai et sa petite sœur Kari[8]. L'œuf éclot et une étrange créature en sort. Le monstre se développe progressivement, et se révèle être doué de paroles. Cette créature se présente en tant que Koromon.

Koromon évolue et devient de plus en plus massif, ce qui ne manque pas de poser problème lorsqu'il décide de parcourir la ville avec la petite Kari sur son dos. Tai se lance à leur poursuite, constatant les dégâts que la créature provoque. C'est alors que dans le ciel, un second œuf, cette fois gigantesque, apparaît et une autre créature, ressemblant à une sorte d'aigle surgit alors. Les deux monstres se lancent dans un féroce combat au cours duquel Koromon, la créature, se transforme une nouvelle fois en une sorte de dinosaure encore plus impressionnant. Tai et Kari, ainsi que plusieurs autres enfants, assistent à la confrontation. Grâce aux encouragements des deux enfants, l'ennemi est terrassé dans une immense explosion[8]. Au petit matin, il ne reste plus aucune trace du monstre et de Koromon. Seules les traces du combat subsistent. Quelques années plus tard, tous les enfants ayant assisté à ce combat deviendront les « enfants élus » et vivront d'étonnantes aventures dans le digimonde[8].

C'est cette nuit-là, pendant les vacances de printemps 1995, que les enfants sont entrés en contact pour la première fois avec un Digital Monster (dit Digimon), et l'incident est la raison pour laquelle ils ont été « élus ». Cette affaire sera traitée comme « l'affaire terroriste à la bombe de Hikarigaoka » dans la série télévisée (en version originale comme française[9]).

Fiche technique

  • Réalisation : Mamoru Hosoda[10]
  • Scénario : Reiko Yoshida
  • Production : Toei Animation[11],[2]
  • Distributeur : Bandai Visual
  • Musique : Takanori Arisawa (utilisation du Boléro de Ravel)
  • Direction artistique : Ken Tokushige
  • Directeur de l'animation : Takaaki Yamashita
  • Photographie : Shigeru Ando
  • Durée : 20 minutes
  • Date de sortie :

Production

Mamoru Hosoda, réalisateur de Digimon Adventure.

À l'origine, il s'agissait d'un projet indépendant non lié à un projet télévisuel. Le film était à l'origine inspiré du virtual pet Digimon créé par WiZ[12],[13]. La production du film commence un mois et demi avant celle de la série, et les séquences d'introduction et de conclusion du film sont ajoutées par après de manière qu'il n'y ait pas de contradictions avec la série télévisée. Au départ, le travail du character-designer Katsuyoshi Nakatsuru avait une touche comics du genre rétro des années 1960-1970 pour le film. Mais par souci de cohérence, étant donné que le film était distribué avec la première adaptation de Yu-Gi-Oh! (un manga du V Jump), un style plus inspiré du manga Digimon Adventure V-Tamer 01 du V Jump également (du trait de Tenya Yabuno) est adopté[14].

Avec la mise en chantier du projet multimédia entre Toei Animation et le V Jump, le film devait également inclure Tai. Prenant cela en compte, l'idée de Mamoru Hosoda était de se démarquer et d'avoir le père de Tai comme protagoniste accompagné de son Digimon, avec comme décor les Jeux Olympiques d'été de 1964 à Tokyo. Une comédie avec son partenaire Digimon, où les deux font les quatre cents coups dans toute la ville. Cette proposition a été rejetée et on lui demanda plutôt un film de « kaijū »[14].

L'idée de réaliser un film de kaijū en vingt minutes est considérée comme impossible par Mamoru Hosoda et son équipe. Après mûre réflexion, la productrice Hiromi Seki (productrice de la série Digimon Adventure) et la scénariste Reiko Yoshida parviennent à la conclusion que le film ne sera pas qu'un film traditionnel de kaijū, mais avant tout l'histoire d'une rencontre entre les enfants et le(s) Digimon. L'idée est de donner un maximum de spectacle pour faire honneur à cette première rencontre[14].

Puisque le film se passe avant les présentations dans la série, le réalisateur voulait garder un flou sur si les Digimon étaient amis ou ennemis. Pour lui, la meilleure façon de faire voir la confrontation aux enfants était de les placer dans un complexe d'appartements, comme dans un Colisée, avec des enfants spectateurs qui assistent à la scène de haut et qui expriment leurs impressions. « Je me souviens d'avoir dit au comédien [de Joe] de donner l'impression qu'il regardait un match de baseball. » Une façon de représenter l'attrait à la nature et de son monde avec un point de vue objectif. Son idée était d'illustrer le(s) Digimon comme de vrais animaux dans le règne animal, c'est pourquoi Agumon (Koromon) attaque en premier l'autre créature (Parrotmon), pour brouiller la notion du bien et du mal[14].

L'idée initiale était que les Digimon ne parleraient pas, puisqu'il n'était pas décidé de s'ils parleraient ou non dans la série. Quelques lignes ont ensuite été ajoutés à Koromon dans les storyboards, de sorte que lorsqu'il évolue en Agumon et qu'il s'arrête soudainement de parler, que cela fonctionne comme un axe à l'histoire. Le réalisateur parle d'un ajout d'un peu de profondeur au Digimon en tant que personnage, en montrant différentes facettes. « Je ne voulais pas qu'ils soient des animaux de compagnie, mais plutôt des êtres qui doivent être respectés, et qui sont égaux aux humains. »

L'ébauche de départ de Katsuyoshi Nakatsuru pour Kari l'illustrait déjà avec un sifflet, l'idée vient alors d'en faire un personnage qui communique à moitié avec ce sifflet et où cet instrument serait utilisé pendant l'apogée du film. Le concept d'un frère et d'une sœur qui rencontrent un monstre et qui ont des perceptions divergentes l'un de l'autre, dans l'écriture et la relation de Kari avec son frère Tai, prend son inspiration du film L'Esprit de la ruche de 1973[15],[14].

Sortie

Le film sort le au Japon, la veille de la diffusion de la série homonyme, à Tōei Spring Anime Fair de 1999. En même temps que Yu-Gi-Oh! et Dr Slump Arale's Surprise Burn!.

Différences avec Digimon, le film

Cette compilation des courts métrages Digimon Adventure, le film (1999), Digimon, notre jeu de guerre ! et du film Digimon Adventure 02 de 2000[16] procède à plusieurs changements dans le ton, les dialogues et l'intrigue afin de former un tout cohérent ; ces métrages originaux sont indépendants. Davantage de dialogues sont intégrés. Kari en assure une narration afin de créer un lien entre les trois courts notamment en faisant allusion au troisième métrage et à son protagoniste, Willis. Il n'y a aucune narration dans la version japonaise de ce premier métrage, hormis les quelques interventions de Tai au début et à la fin. Une scène où le père des deux enfants rentre ivre chez lui est supprimée.

La version japonaise utilise le Boléro de Ravel comme thème principal, dont le crescendo accentue la précipitation des événements. La partition de Digimon, le film est une musique orchestrale originale par les compositeurs Shuki Levy, Udi Harpaz et Amotz Plessner; jouée par l'orchestre symphonique de Tel Aviv[17] ; la bande-son est influencée par notamment le pop rock et le ska punk[18] et elle retrouve également les morceaux de la série télévisée. Ce long métrage est au format audio 5.1[19].

Distribution

Voix japonaises

Voix françaises

Adaptation : Laurence Salva

Médias

Vidéo

Digimon Adventure sort le au Japon en location et le à la vente sur cassette VHS. La version DVD sort le en location et le à la vente sur DVD. Le disque DVD contient également ''Our War Game ! et en bonus : une interview du réalisateur Mamoru Hosoda, un aperçu des coulisses du film, des bandes annonces et des publicités. Également, Digimon THE MOVIES Blu-ray 1999-2006, un coffret Blu-Ray contenant le film, sort le par Happinet, accompagné de sa bande originale[20].

Ouvrages

Le Digimon Movie Book sort aux éditions Shueisha V Jump Books en [21]. Il s'agit d'un livre de commentaires pour un lectorat plus adulte autour des films Digimon, ce qui était et reste extrêmement unique pour une œuvre du Toei Animation Fair. Digimon Adventure Storyboard - Mamoru Hosoda sort aux éditions Animestyle Archive en , c'est un recueil de storyboards dédiée aux deux films. Le livre de 555 pages contient également une interview de Mamoru Hosoda sur son travail dans la série.

Digimon Series Memorial Book: Digimon Animation Chronicle sort aux éditions Shinkigensha le , contenant des line-arts pour chaque film de la franchise et des séries respectives. Il contient également des entretiens avec les producteurs.

Accueil

L'évènement '99 Spring Toei Anime Fair (avec Digimon Adventure, Yu-Gi-Oh! et Doctor Slump) a rapporté 650 millions de yens[22],[23],[24].

La production du film Gamera 3: The Revenge of Iris, à l'affiche le même jour, fait l'éloge public du métrage et ils recommanderont à Shinji Higuchi, le responsable des effets spéciaux du film, de « devoir faire un film comme celui-là » immédiatement après l'avoir vu[25]. Il s'agit aussi d'« un court-métrage attachant [...] Mamoru Hosoda réalise un petit bijou », pour Crunchyroll France[26].

Aux États-Unis, Digimon, le film rapporte un total de 9 631 153 $ au niveau national[27]. En France, ce film enregistre un nombre total de 88 345 entrées, soit le 8e film d'animation japonais à licence dans le box office français (jusqu'en 2013)[28]. Le film rapporte plus de 16 millions de dollars dans le monde pour un budget de production de 5 millions de dollars[4]. Digimon, le film reste le plus gros succès au box-office américain du réalisateur Mamoru Hosoda, vingt-deux ans après sa sortie[29]. En France, il a été le plus gros succès du réalisateur en France jusqu'en 2012[30],[31] et est en 2021, le 5e film du réalisateur au box-office français[31]. Ce succès à l'international lance la carrière du réalisateur[5],[6],[7].

Notes et références

  1. « DIGIMON ADVENTURE - TOEI ANIMATION LIST OF WORKS », sur lineup.toei-anim.co.jp (consulté le )
  2. (en) « Digimon Adventure: Born of Koromon (movie) », sur Anime News Network (consulté le ).
  3. (ja) « 劇場版 デジモンアドベンチャー |バンダイチャンネル », sur バンダイチャンネル (consulté le ).
  4. « Digimon: The Movie », sur Box Office Mojo (consulté le )
  5. (en) Brian Leak, « 'Mirai' Director Mamoru Hosoda On The Importance Of Family And Childhood Memories », sur Forbes (consulté le )
  6. (en) Tara Brady, « Mamoru Hosoda's poignant and strange inversion of It’s a Wonderful Life », sur The Irish Times (consulté le )
  7. Paris Match, « Mamoru Hosoda («Belle») », sur parismatch.com (consulté le )
  8. (en) « Digimon Adventure the Movie Review », sur orendsrange, (consulté le ).
  9. (en-US) Dario Speedwagon, « Digimon Adventure S01E29 », sur Digimon Uncensored, (consulté le ).
  10. (en) Brian Camp, « Mamoru Hosoda Exclusive Interview », sur Otakuusmagazine, (consulté le ).
  11. (fr) « Digimon Adventure : Born of Koromon / Digimon Movie 01 », sur nautiljon.com (consulté le ).
  12. (ja) デジタルモンスター ART BOOK Ver.1~5&20th, Bandai, , « 渡辺けんじスペシャルインタビュー ».
  13. デジタルモンスター ART BOOK Ver.PENDULUM, Bandai, , « デジモンペンデュラム開発者インタビュー ».
  14. (ja) DIGIMON MOVIE BOOK, Shueisha, .
  15. (ja) この人に話を聞きたい, 細田の発言.
  16. « Fiche du film sur Animeka » (consulté le )
  17. Générique de fin du film
  18. (en) Digimon [Warner Bros.] - Original Soundtrack | Songs, Reviews, Credits | AllMusic (lire en ligne)
  19. AlloCine, « Digimon : Le Film »
  20. « Digimon THE MOVIES Blu-Ray 1999-2006 – Bonus CD “bokura no war game!” Original Soundtrack », sur Digiduo (consulté le ).
  21. (ja) DIGIMON MOVIE BOOK, Shueisha, (ISBN 978-4087790955).
  22. (ja) Kinema-Junposha.Co.Ltd, « キネマ旬報ベスト・テン85回全史 1924-2011 », Kinema Junpō, , p. 586 (lire en ligne)
  23. (ja) キネマ旬報ベスト・テン85回全史 1924-2011, キネマ旬報社, , 586 p..
  24. (ja) « 洋画配給収入 », sur www2s.biglobe.ne.jp (consulté le ).
  25. (ja) Extrait du numéro de janvier 2007 de Nikkei Entertainment !, .
  26. Jehros, « LE FILM DU DIMANCHE : Digimon Adventure: Bokura no War Game! », sur Crunchyroll (consulté le ).
  27. (en) « Miyazaki's Ponyo Slips to #13 with US$2 Million », sur Anime News Network (consulté le )
  28. « Cinéma et statistiques: une observation chiffrée du cinéma japonais d’animation dans les salles françaises – Néant Vert » (consulté le )
  29. « Box-office US : Scream fait un bain de sang et détrône le mastodonte Spider-Man », sur EcranLarge.com (consulté le )
  30. Dépassé par Les Enfants loups, Ame et Yuki
  31. David Maingot, « Cinéma Japonais : le bilan des sorties 2021 en France - Cinéma & Japanime », sur Journal du Japon, (consulté le )

Liens externes

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