Digiscopie
La digiscopie (ou montage afocal) consiste à prendre des photographies numériques en appliquant un appareil photographique numérique sur l'oculaire d'une longue-vue terrestre (ou d'un télescope, ou microscope). Physiquement, cela signifie que le foyer image de la longue-vue est le foyer objet de l'appareil.
Le couplage du grossissement de l'objectif de l'appareil photo (disposant souvent d'un zoom) et de celui de l'oculaire de la longue-vue (fixe ou zoom) permet des grossissements importants (bien supérieurs à ceux apportés par des objectifs classiques en photographie argentique), équivalents à des focales équivalentes argentiques (24X36) de 1 500 à 9 000 mm, voire plus.
La digiscopie ne doit pas être confondue avec la reflexoscopie[1] qui consiste à utiliser une longue-vue ou un télescope (sans oculaire) comme "super-téléobjectif" sur un appareil à objectif interchangeable (reflex ou hybride).
Historique
Cette technique a été « découverte » par Laurence Poh (Malaisie, ? - 2004) en 1999 à l'occasion d'une séance d'observation avec la Société de la Nature Malaise (SNM). Alain Fossé (France) a créé, pour cette technique, le terme « digiscoping » (traduit ensuite en français par « digiscopie ») sur la liste de discussion Birds-Pix[2]. « Digiscoping » est un terme qui signifie « voir (-scoping) en numérique (digi-) ». En France, il s'est créé en 2001 la liste de diffusion Photornitho, remplacée en 2004 par Digipiaf[3].
Ornithologie
Cette technique a été popularisée en ornithologie par Laurence Poh, Yves Leduc (Canada) et Stéphane Moniotte (Belgique) en 2000. Elle a été « importée » en France par Alain Fossé.
Phonescopie
Si la prise de photo se fait avec un téléphone portable, on parle alors de « phonescopie » (« phonescoping » en anglais), néologisme qui n'est pas passé dans l'usage courant. Cette pratique est à rapprocher de la phonéographie.
Astronomie
En astronomie, on parle plus de montage afocal. Cependant, la technique est la même. Celle-ci est utilisée pour relier un appareil photo numérique (APN) compact à un télescope avec un support adapté. L'adaptation d'un APN reflex (avec son objectif) sur un oculaire (d'une longue-vue ou d'un télescope) est beaucoup plus aléatoire en raison de la différence de diamètre entre l'oculaire et l'objectif de l'APN.