Dilgo Khyentse Rinpoché

Dilgo Khyentsé Rinpoché (tibétain : དིལ་མགོ་མཁྱེན་བརྩེ་, Wylie : dil mgo mkhyen brtse) (, Dergué, Kham, Tibet oriental[1]- , Thimphou, Bhoutan) est un maître du bouddhisme tibétain, un lettré, un poète, un enseignant, un tertön, et le chef de l'école Nyingma du bouddhisme tibétain entre 1987 et 1991. Il était considéré comme l'héritier spirituel de Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö.

Dilgo Khyentse Rinpoché
Naissance 12 avril 1910
Vallée de Denkhok, Dergué, Kham (Tibet)
Décès
Thimphou (Bhoutan)
École/tradition Nyingma (bouddhisme tibétain)
Maîtres Jamyang Khyentsé Tchökyi Lodrö, Chökyi Nyinche
Disciples 14e dalaï-lama, Chögyam Trungpa Rinpoché Chime Rinpoché, Trulshik Rinpoché, Matthieu Ricard
Conjoint Khandro Lhamo

Rinpoché

Biographie

Dilgo Khyentse Rinpoché et son épouse, Khandro Lhamo, entourés de leurs deux filles.

Il fut nommé Tashi Peldjor par Mipham Rinpoché et sera reconnu comme l’incarnation du 1er Khyentsé, Jamyang Khyentse Wangpo (1820-1892).

Son père, ministre du roi de Dergué, désirait qu’il prenne sa succession, mais l’enfant était plus attiré par la spiritualité. Son père accepta finalement de l'envoyer à 11 ans au monastère de Shéchèn où il devint disciple de Shéchèn Gyaltsap. Il reçut les enseignements de Khenpo Shenga du monastère de Dzogchen. De 15 à 28 ans, il demeura en retraite dans les grottes de Denkhok, puis devint l’un des disciples de Jamyang Khyentsé Tchokyi Lodrö, autre incarnation de Khyentsé Wangpo.

En 1959, après le départ du 14e dalaï-lama à la suite du soulèvement tibétain de 1959, Khyentsé Rinpoché, sa femme Khandro Lhamo et leurs 2 jeunes filles, son frère le 9e Sangyé Nyenpa Rinpoché et Tenga Rinpoché[2] durent quitter leur terre natale et s'exilèrent au Bhoutan. À la demande de la famille royale du Bhoutan, Khyentsé Rinpoché s'y installa comme professeur dans une école près de la capitale Thimphou.

Dilgo Khyentsé Rinpoché fut un très grand maître de l'école Nyingma et l'un des maîtres du 14e dalaï-lama. Après la mort de Dudjom Rinpoché, Dilgo Khyentsé Rinpoché devint le chef spirituel des Nyingmapas.

Grand pratiquant et tertön, Dilgo Khyentsé Rinpoché fut aussi un grand écrivain. Il visita l’Asie, les États-Unis, l’Europe dont la France (Dordogne). Matthieu Ricard fut un disciple de Khyentsé Rinpoché depuis le début des années 1980 et l'a accompagné lors de son premier retour au Tibet. Il transmit d’innombrables enseignements à ses très nombreux disciples. Ses écrits et ses termas furent rassemblés en 25 volumes.

À la suite de sa mort au Bhoutan, où il était le maître spirituel de la famille royale, des représentants du gouvernement tibétain en exil et Thubten Ngodup furent invités très officiellement à la cérémonie de crémation en . Les représentants incluaient Samdhong Rinpoché, alors président du Parlement tibétain, Kalsang Yeshi, alors ministre des Affaires culturelles et religieuses, et Karma Gelek, Secrétaire du ministère[3].

Conformément à ses vœux, les restes de Dilgo Khyentsé Rinpoché ont été livrés à la crémation rituelle, source de bénédictions pour tous ses disciples présents. Cinquante mille fidèles bouthanais désiraient toucher les flancs du véhicule mortuaire, en quête de l'énergie spirituelle du défunt.

Le 14e dalaï-lama déclara : « Khyentsé Rinpoché était un modèle pour tous les héritiers de la doctrine bouddhiste, et l'on ferait une grave erreur en se contentant d'admirer ses connaissances, sa sagesse et son accomplissement extraordinaire sans essayer de suivre son exemple et d'acquérir des qualités semblables aux siennes. Les enseignements du Bouddha peuvent apporter énormément à tous les êtres, non seulement à ceux qui y consacrent entièrement leur vie, mais également à ceux qui mènent une vie de famille. Nous tous, nous devons faire de notre mieux pour les mettre en pratique et suivre les traces des grands maîtres. »

Réincarnation de Dilgo Khyentsé Rinpoché

Yangsi de Dilgo Khyentsé à Nyima Dzong

Khyentsé Yangsi Rinpoché a été reconnu par Trulshik Rinpoché, disciple le plus accompli de Dilgo Khyentsé Rinpoché, comme la réincarnation de Dilgo Khyentsé Rinpoché. Khyentsé Yangsi Rinpoché est né le au Népal. Le 14e dalaï-lama confirma qu’il s’agissait bien de la réincarnation de Dilgo Khyentsé Rinpoché.

Khyentsé Yangsi Rinpoché réside actuellement au Bhoutan, où il suit un cursus de neuf ans d'étude de philosophie bouddhiste ; il apprend également l’anglais. Il se rend au Népal à l’occasion du nouvel an tibétain (Losar), notamment au monastère de Shéchèn. Il s'est rendu pour la première fois en Occident au cours de l'été 2010.

Rabjam Rinpoché et Trulshik Rinpoché lui donnent les enseignements et les initiations détenus par son prédécesseur[4].

Bibliographie

Œuvres

  • Dilgo Khyentse Rinpoché, Le trésor du cœur des êtres éveillés, traduction du tibétain Matthieu Ricard, Seuil, coll. "Points Sagesses", 1997, 272 p. (ISBN 2-02-022777-0)
  • Dilgo Khyentse Rinpoché, La fontaine de grâce. La pratique du yoga du maître selon la tradition de l'Essence du cœur de l'immensité, traduction du tibétain Matthieu Ricard, Éd. Padmakara, 1995, 168 p. (ISBN 2-906949-11-6)
  • Dilgo Khyentse Rinpoché, Au seuil de l'Éveil. D'après 'L'excellente voie de l'éveil' de Djamyang Khyentsé Wangpo, trad. du tibétain Matthieu Ricard, Éd. Padmakara, 1991, 131 p. (ISBN 2-906949-04-3)
  • Dilgo Khyentse Rinpoché, Au seuil de la compassion, trad. du tibétain Matthieu Ricard, Éd. Padmakara, 1995.
  • Dilgo Khyentse Rinpoché, Audace et compassion. L'entraînement de l'esprit en sept points selon Atisha, Éd Padmakara, 1993, 125 p. (ISBN 2-906949-06-X)
  • Dilgo Khyentse Rinpoché, Les cent conseils de Padampa Sangyé, traduction du tibétain Matthieu Ricard, Éd. Padmakara, 2000, 125 p. (ISBN 2-906949-23-X). "Le maître et yogi indien Padampa Sangyé était un grand voyageur. Les chroniques rapportent qu'il franchit la frontière népalo-tibétaine en l'an 1091."

Études

  • Matthieu Ricard, L'esprit du Tibet. La vie et le monde de Dilgo Khyentsé, maître spirituel, Seuil, coll. "Points Sagesses", 2001, 166 p. (ISBN 2020497689)
  • Dilgo Khyentsé Rinpotché, Saint-Léon-sur-Vézère, Éd. Padmakara, 1990, 15 p.

Notes et références

  1. Alexander Gardner, Dilgo Khyentse Tashi Peljor
  2. Tenga Rinpoche, Visions in Exile p. 193-197, in Brilliant Moon: The Autobiography of Dilgo Khyentse
  3. Thubten Ngodup, Nechung, l'oracle du Dalaï-lama, avec Françoise Bottereau-Gardey et Laurent Deshayes, Presses de la Renaissance, Paris, avril 2009, (ISBN 978-2-7509-0487-6) p. 270-271
  4. Khyentsé Yangsi Rinpoché

Liens externes

  • Portail du Tibet
  • Portail du bouddhisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.