Diséléniure

En chimie, diséléniure désigne généralement le groupe fonctionnel constitué de deux atomes de sélénium liés par une liaison covalente simple. Il s'agit de l'équivalent sélénié du disulfure. Ce terme peut recouvrir plusieurs réalités :

  • Le groupe diséléniure SeSe peut relier deux résidus organiques, formant un « pont diséléniure » analogue au pont disulfure, qu'on peut écrire de façon générique R1SeSeR2, où R1 et R2 sont des résidus organiques. C'est par exemple le cas du diséléniure de diphényle C6H5SeSe–C6H5, de la sélénocystine HOOC–HCNH2–CH2SeSe–CH2–HCNH2–COOHdimère de sélénocystéines liées par leur atome de sélénium[1],[2] — ou encore de l'acide sélénolipoïque HOOC–CH2–CH2–CH2–CH2–C3H5Se2, dans lequel le diséléniure ferme un hétérocycle. Ces structures se forment notamment par oxydation des sélénols ; réciproquement, la réduction des diséléniures donne des sélénols.
  • L'anion diséléniure a pour formule Se22−, également écrit Se–Se. Contrairement à l'anion séléniure Se2−, de nombre d'oxydation –2 avec la configuration électronique du krypton (un gaz noble), l'anion diséléniure Se22− est constitué de deux anions de sélénium Se dont le nombre d'oxydation est –1 et la configuration électronique est celle du brome, un halogène : ces anions Se tendent ainsi à se lier avec d'autres anions Se pour former l'anion diséléniure Se22−. On trouve ce dernier par exemple dans le diséléniure de fer FeSe2[3],[4].

Notes et références

  1. (en) R.C. Dickson et A.L. Tappel, « Reduction of selenocystine by cysteine or glutathione », Archives of Biochemistry and Biophysics, vol. 130, , p. 547–550 (lire en ligne) DOI:10.1016/0003-9861(69)90068-X
  2. (en) Valentina A. Shchedrina, Sergey V. Novoselov, Mikalai Yu. Malinouski et Vadim N. Gladyshev, « Identification and characterization of a selenoprotein family containing a diselenide bond in a redox motif », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 104, no 35, , p. 13919-13924 (lire en ligne) DOI:10.1073/pnas.0703448104
  3. (en) Han Joon Kwon, S. Thanikaikarasan, Thaiyan Mahalingam, Kyung Ho Park, C. Sanjeeviraja et Yong Deak Kim, « Characterization of electrosynthesized iron diselenide thin films », Journal of Materials Science: Materials in Electronics, vol. 19, no 11, , p. 1086-1091 (lire en ligne) DOI:10.1007/s10854-007-9471-6
  4. (en) Binxia Yuan, Xiaoqing Hou, Yanlong Han, Weiling Luan et Shan-tung Tua, « Facile synthesis of flake-like FeSe2 particles in open-air conditions », New Journal of Chemistry, vol. 36, no 10, , p. 2101-2105 (lire en ligne) DOI:10.1039/C2NJ40369B
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