Djami
Djami (en persan : جامی), de son nom complet Abd al-Raḥmān ibn Aḥmad Nūr al-Dīn Ǧāmī (en persan : نورالدین عبدالرحمن جامی), né le à Khargerd ou Djam (Empire timouride) et mort le à Hérat (Empire timouride) est un des poètes persan les plus réputés du XVe siècle, et un des derniers poètes soufi de Perse. Il a travaillé pour le grand émir timouride Husayn Bayqara à Hérat.

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Il a été appelé à la cour du sultan Aboû-Sâïd. Ses poèmes mystiques apparaissent dans les compositions de Behzad, le grand peintre miniaturiste qui a également été employé par Husayn Bayqara avant de partir chez les Séfévides d'Iran à Tabriz, après la chute de l'Empire timouride.
Biographie
Il est né dans un village proche de Djam, mais quelque temps avant sa naissance, sa famille émigre vers la cité de Hérat (à présent en Afghanistan) où il étudie le péripatéticisme, les mathématiques, la littérature arabe, les sciences naturelles, et la philosophie islamique à l'Université Nizamiyyah d'Hérat.
Après quoi, il part pour Samarcande, le plus grand centre d'études scientifiques du monde islamique à l'époque, où il termine ses études. Il devient un fameux soufi, membre de la branche naqshbandi de cet ordre.
Il passe la fin de sa vie à Hérat.
Enseignement
Le soufisme est la discipline spirituelle de l'Islam basée sur la connaissance de soi. Elle prône des valeurs comme l'amour et la tolérance.
En tant que cheykh soufi, il met au point plusieurs voies d'enseignement du soufisme.
De son point de vue, l'amour est la pierre angulaire fondamentale pour bien commencer une journée tournée vers la spiritualité. À l'un de ses élèves qui clamait qu'il n'avait jamais aimé, il dit : « Va d'abord trouver l'amour, ensuite reviens près de moi, je te montrerai le chemin ».
Œuvres
Djami a écrit près de 87 livres et lettres, dont certains ont été traduits en anglais, en allemand, en russe ou en français. Son œuvre va de la prose à la poésie, du populaire au religieux.
Il a également écrit quelques traités historiques.
Sa poésie est inspirée par les ghazals d'Hafez et son Haft awrang (Sept trônes en persan, désigne la Grande Ourse). De son propre aveu, Djami a aussi été influencé par les travaux de Nizami. En effet, « Djami était à la fois un poète, écrivain, essayiste mystique et biographe. Trois poètes persans ont eu une influence incontestable sur lui : Nizami par sa Khamsè, Saadi par son Golistan, et Hafez par son Divan. Les trois divans et les cinq masnavis de Djami sont à l'imitation de la Khamsè de Nizami, le Baharistan à l'imitation du Golestan de Saadi. Pourtant, Djami ne manque absolument pas d'originalité. Sa maîtrise de la littérature persane montre la richesse de son style fin et recherché. Ainsi, Djami est considéré comme le dernier grand poète de l'époque classique de la littérature persane ».
Les plus remarquables de ses nombreux ouvrages sont[1] :
- La Chaîne d'or :
- Selman et Absal (c'est-à-dire Salomon et Absalon), traduit par James Madden, 1850 ;
- Le Rosaire des justes ;
- Yousouph et Soleika (c'est-à-dire Joseph fils de Jacob et la femme de Potiphar), traduit par Auguste Bricteux, 1927 ;
- Medjnoun et Leïla, poème traduit par Antoine-Léonard Chézy, Paris, 1807
- Le Béharistan (Séjour du printemps), poème moral, mêlé de prose et de vers,traduit du persan par Henri Massé, 1925. Edition P. Geuthner.
- Fables, traduites par Louis Langlès, 1788.
Au XVIe siècle, la poésie de Djami, extrêmement populaire dans le monde iranien, permet d'enrichir l'art de la peinture de nouveaux thèmes. Cela marque l'apparition du développement de nombreuses écoles artistiques, surtout en Iran.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jami » (voir la liste des auteurs).
- Mohammad Javad Kamali, « Bibliographie française de la littérature persane », Sokhangostar, autumne 2014
Bibliographie
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- WorldCat
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Djami » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Oïna et Riyâ , poème traduit par Antoine-Léonard de Chézy, 1822, in Journal asiatique, réédité in La Danse de l'âme, recueil d'odes mystiques et de quatrains des soufis, où l'on trouve aussi une notice sur Djâmi et son Béhâristân, par Jean-Baptiste Grangeret de la Grange, collection « D'Orient et d'Occident », éditions InTexte, Toulouse, 2006, (ISBN 2-9514986-7-5)
- Patrick Ringgenberg, « La beauté et l'amour chez Djâmi », in revue Aurora, automne-hiver 2006.
- Djami, Nūr-ad-Dīn Abd-ar-Rahmān, Vie des Soufis ou les haleines de la familiarité, Paris, Imprimerie royale, 1831, traduit par le baron Silvestre de Sacy, in NOTICES ET EXTRAITS DES MANUSCRITS DE LA BIBLIOTHEQUE DU ROI, TOME DOUZIEME, 1831.
- Le Béharistan de Djami Traduit du persan par Henri Massé, 1925. Edition P. Geuthner.
- Djami, Youssouf et Zouleikha, traduit pour la première fois du persan en français par Auguste Bricteux, Librairie orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1927.
- Djami, Salaman et Absal, traduit pour la première fois du persan en français, avec une introduction et des notes par Auguste Bricteux, Paris, 1927, 281 p. Disponible gratuitement sur Internet Archive Digital Library.
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