Dynastie de Méhémet Ali

La dynastie de Mehemet Ali (en arabe : أسرة محمد علي, Ousrat Muhammad ‘Ali) ou, dans les textes officiels, dynastie des Alaouites, dans le sens de « descendants d’Ali » (en arabe, الأسرة العلوية, al-Ousra-t-al-‘Alawiyya)[1] bien que n'ayant aucune ascendance avec le quatrième calife de l'Islam, Ali[réf. nécessaire], est la dynastie qui a gouverné l’Égypte et le Soudan du début du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Sur des périodes plus courtes, elle a également contrôlé une partie de la Libye, la Crète, le district d’Adana, en Turquie[2], la Syrie, le Liban, la Palestine[2], le Hedjaz, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, une partie du Yémen[2], et une partie de l’Éthiopie. Le nom de cette dynastie vient de son fondateur Mehemet Ali Pacha, considéré comme le père de l’Égypte moderne.

Pour les articles homonymes, voir Alaouites (homonymie).

Dynastie de Mehemet Ali
(ar) أسرة محمد علي
Armoiries du royaume d’Égypte
Type Maison khédivale, sultanique puis royale
Dénominations Ousrat Mouhammad ‘Ali (arabe)
Mehmet Ali Paşa Hanedanı (turc)
Pays Khédivat d’Égypte
Sultanat d’Égypte
Royaume d’Égypte (et Soudan égyptien)
Lignée « Descendance de Méhémet Ali »
Titres Wali d’Égypte
Khédive d’Égypte
Sultan d’Égypte
Roi d'Égypte
Chef actuel Fouad II, ex-roi d'Égypte
Fondation
Mehemet Ali Pacha, gouverneur d’Égypte
Déposition
Éviction de Fouad II (proclamation de la République d'Égypte)
Ethnicité Égyptienne d'origine albanaise

La prononciation du nom de la dynastie, « Muḥammad ʿAlī » par les arabophones, ou « Méhémed Ali », « Mehmed Ali » comme par les turcophones et albanophones, a une signification politique. Les arabophones égyptiens ont tendance à prononcer Mouhammad Ali et la voir comme une dynastie qui s'attache à la terre d'Égypte, celle qui l'a modernisée. La prononciation Méhémet Ali est souvent considérée comme indiquant que la dynastie est d'origine étrangère. D'autres prononciations du même mot arabe (محمد علي) comme Mohamed Ali sont employées par les gens selon leurs habitudes ou leurs choix.

Jusqu’en 1914, c’est une dynastie de gouverneurs de provinces de l’Empire ottoman, portant les titres de wali ou khédive qui sont des titres de l’administration ottomane. Ainsi, elle est aussi connue comme la « dynastie des Khédives » ou la « dynastie des vice-rois de l’Égypte et du Soudan ». C’est sans doute la seule dynastie de gouverneurs qui règne sur plus de populations et plus de territoires que ses souverains, avec des juridictions sur trois continents.

Le khédive Ismaïl Ier.

Khédivat et occupation anglaise

Méhémet Ali et ses successeurs se proclament khédives au lieu de walis, mais ce titre n'est reconnu qu'à partir de 1867 avec le sultan ottoman Abdülaziz. C'est Ismaïl Pacha qui ouvre l'ère des khédives reconnus. À la différence de son grand-père et son père qui menaient une politique de guerre contre la Sublime Porte, Ismaïl Pacha renforce la position de sa dynastie par une combinaison de flatterie et de corruption. Néanmoins, il l'affaiblit par le poids des dettes, et en 1879, le sultan ottoman Abdülhamid II avec l'aide des grandes puissances, le dépose et le remplace par son fils Tawfiq. En 1882, le Royaume-Uni envoie ses troupes occuper l'Égypte et le Soudan, au motif d'aider le khédive Tawfiq contre le gouvernement nationaliste d'Ahmed Arabi. Par la suite, le véritable pouvoir de l'Égypte et du Soudan est tenu par les Britanniques, mais la dynastie est maintenue, et les territoires restent nominalement des provinces ottomanes.

Sultanat et royaume

En 1914, le khédive Abbas II souhaite engager son pays dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Empire ottoman et de ses alliés allemand et austro-hongrois. Déposé par les Britanniques, il est remplacé par son oncle Hussein Kamal.

Pour marquer sa rupture avec les Ottomans, Hussein Kamal prend alors le titre de sultan et doit accepter la mise en place d'un protectorat britannique. Ce fait provoque une montée du nationalisme des autochtones, et les Anglais doivent bientôt reculer, reconnaissant l'indépendance de l'Égypte en 1922. Avec la nouvelle situation, le nouveau chef d'État égyptien Fouad Ier abandonne le titre de sultan pour celui du « roi d'Égypte et de Soudan », avec comme supplément le titre de « souverain de Nubie, de Kordofan et de Darfour ». Les territoires égyptiens et soudanais restent fortement contrôlés par l'administration britannique en Égypte (en) qui cherchait aussi par plusieurs manières à séparer le Soudan de l'Égypte.

C'est en réagissant aux manœuvres anglaises que Fouad Ier et son fils Farouk Ier (1936 - 1952) maintiennent ces titres.

Farouk Ier

Quelques membres non régnants célèbres

Généalogie simplifiée

 
 
Mariage
 
 
Enfant
Monarque
 
 
 
 
 
 
Emina de Nosratli
 

1.
Méhémet Ali
Wāli
(1805-48)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ayn al-Hayat
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bamba Kadin
 
Toussoune Pacha
 

2.
Ibrahim Pacha
Wāli
(1848)
 
Hoshiar
 
 
 

4.
Mohamed Saïd Pacha
Wāli
(1854-63)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mahivech
 

3.
Abbas Ier
Wāli
(1848-54)
 
Chafak Nour
 

5.
Ismaïl Pacha
Wali puis khédive
(1863-79)
 
Nour Felek
 
Ferial
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ibrahim Ilhamy
 
Concubine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Emina Ilhamy
 
 
 

6.
Tawfiq Pacha
Khédive
(1879-92)
 

8.
Hussein Kamal Pacha
Sultan
(1914-17)
 
 
 

9.
Fouad Ier
Sultan puis roi
(1917-36)
 
Nazli Sabri
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ikbal Hanimefendi
 

7.
Abbas II
Khédive
(1892-1914)
 
 
 
Prince Mohammed Ali Tewfik
Régent du roi Farouk
(1936-37)
 
 
 
 
 
Narriman Sadek
 

10.
Farouk
Roi
(1936-52)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Prince Mohammed Abdel Moneim
Régent du roi Fouad II
(1952-53)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11.
Fouad II
Roi
(1952-53)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Prince Mohammed Ali
Prince du Saïd

Notes

  1. Elle est à distinguer de la dynastie des Alaouites du Maroc (régnant depuis 1666), sans lien de parenté.
  2. Égypte - L'envers du décor, p. 30.

Voir aussi

Bibliographie

  • Égypte - L'envers du décor. Sophie Pommier, Éditions La Découverte, Paris 2008. (ISBN 978-2-7071-4568-0).

Articles connexes

Liens externes

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