Site nucléaire de Brennilis
Le site nucléaire de Brennilis héberge l'ancienne centrale nucléaire des Monts d'Arrée équipée du réacteur nucléaire EL4 (eau lourde no 4), un réacteur à eau lourde refroidi au gaz carbonique qui fonctionnait à l'uranium non enrichi. Il est situé sur les communes de Loqueffret et Brennilis dans le Finistère, dans les monts d'Arrée à environ 25 km de Carhaix-Plouguer, à 25 km au sud de Morlaix et 60 km de Brest.
des Monts d'Arrée
Pays | |
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Département | |
Canton | |
Communauté de communes | |
Coordonnées |
48° 21′ 12″ N, 3° 52′ 20″ O |
Opérateur | |
Construction |
1962 |
Mise en service |
1967 |
Mise à l’arrêt définitif |
1985 |
Statut |
désaffecté - en cours de démantèlement |
Fournisseurs | |
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Type | |
Réacteurs actifs |
0 |
Puissance nominale |
70 MWe |
Production totale |
6,32 TWh[1] |
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Source froide | |
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Coût |
démantèlement : 850 millions d'euro [2] |
Mise en service en 1967, cette centrale expérimentale est arrêtée en 1985, la France abandonnant cette filière au profit d'une technologie jugée plus stable, plus industrielle et plus rentable : le réacteur à eau pressurisée. C'est la première centrale nucléaire de France où a été entreprise une procédure de démantèlement (en cours depuis 1985 et prévu jusqu'en 2040, soit 55 ans). Le chantier est spécifiquement référencé comme l'installation nucléaire de base no 162.
Histoire du site
Construction
En 1962, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) entame la construction du réacteur nucléaire expérimental EL4, prototype industriel de production d'électricité fonctionnant à l'uranium faiblement enrichi, modéré à l'eau lourde et refroidi au gaz carbonique (filière HWGCR), d'une puissance de 250 mégawatts thermiques[4]. Le choix du site dans cette région bretonne vise à la faire sortir du désert économique[5].
Mise en service
En décembre 1966, le réacteur est mis en service, l'alternateur — d'une puissance de 75 mégawatts électriques — est couplé au réseau en juillet 1967[6]. Le refroidissement est assuré par une source froide : la rivière Éllez. L'électricité est distribuée par deux lignes de haute tension qui alimentent une partie du Finistère, fournissant l'équivalent de 4 % de la consommation actuelle de la Bretagne[5]. En 1971, les choix gouvernementaux portant sur la filière à eau pressurisée mettent fin au caractère expérimental du réacteur de la centrale de Brennilis.
De 1967 à 1985, la centrale est exploitée conjointement par EDF et le CEA, elle produit 6,235 TWh pendant 106 000 heures de fonctionnement (soit environ 12 ans). Pendant son fonctionnement, la centrale a employé jusqu'à deux cents salariés[7].
Attentats de 1975 et de 1979
Le , deux explosions endommagent la prise d'eau d'une turbine et détruisent un poste téléphonique. De nombreuses vitres sont également brisées. L'attentat fut revendiqué par le FLB-ARB. Les deux explosifs étaient placés :
- l'un sur le palier supérieur portant le moteur électrique d'entraînement de la grille de filtrage de l'eau de refroidissement de la vapeur, turbine entraînant l'alternateur et la climatisation de l'enceinte du réacteur, l'eau provenant du lac Saint-Michel (effet efficace : blocage de la grille tournante) ;
- l'autre à la base de la cheminée servant à la filtration et au rejet de l'air, du CO2 provenant de la dépressurisation de salles entourant le réacteur ; dépressurisation du centre vers la périphérie (sans effet : béton écorché à la base de la cheminée).
Analyse du but de l'attentat : arrêter la centrale par le blocage de périphériques essentiels.
Le [8], ce sont deux pylônes électriques à l'entrée de la centrale qui sont détruits par le FLB–ARB. L'électricité ne pouvant plus être évacuée, la centrale doit s'arrêter. C'est la première fois qu'un groupe réussit à perturber le fonctionnement d'une centrale nucléaire.
Mise à l'arrêt
En 1985, le réacteur est arrêté définitivement et EDF en prépare la phase de démantèlement.
Un démantèlement expérimental
Phase 1 : mise à l'arrêt définitif
La première phase du démantèlement a été lancée en 1985 :
- décharge du combustible nucléaire ;
- vidange des circuits ;
- mise à l'arrêt définitif (autorisation de mise à l'arrêt signée le , pour une opération de mise à l'arrêt qui se déroulera de 1985 à 1992[9]).
Le confinement des déchets dans l’enceinte du réacteur et la transformation du site en mausolée n'est pas envisageable « compte tenu de la nature du sol et de la présence d’une nappe phréatique qui affleure en certains endroits »[9].
Début du démantèlement
En 1995 se tient une première enquête publique en vue du « démantèlement partiel » (phase 2 du démantèlement). Sous la pression d'une campagne réclamant « le retour à l'herbe » par Jean-Yves Cozan, responsable du Parc naturel régional d'Armorique, le décret de 1996[10] prévoyait que l’exploitant soumettrait au ministre chargé de l’environnement la réalisation d'une étude de faisabilité de démantèlement complet avant fin 1999.
La centrale de Brennilis était supposée être la première centrale nucléaire à subir un « démantèlement total » en France et devait être la vitrine du savoir-faire d'EDF en ce domaine[11]. En 1995 Christian Frémont, alors préfet du Finistère rappelait « EDF et le CEA, les grandes entreprises et l'ensemble des intervenants ont déclaré leur intention de faire de cette opération une vitrine. »
La phase 2 a démarré en 1997 :
- décontamination et démontage des bâtiments hors réacteur ;
- évacuation des déchets nucléaires ;
- confinement du bâtiment réacteur.
Incidents
Dans la nuit du 12 au , une montée de la nappe phréatique provoque une inondation dans la station de traitement des effluents.
En , la centrale a connu un départ de feu dans un joint inter-bâtiment.
Le , la centrale a connu un départ de feu dans le bâtiment réacteur lors du chantier de démantèlement[12]. Cet événement n’a pas eu de conséquence sur la radioprotection du personnel, ni sur l’environnement[13]. Cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
Coup d'arrêt
En 2005, la phase 2 étant pratiquement terminée, il restait les travaux de la phase 3 qui se situent dans l'enceinte du réacteur :
- démantèlement des échangeurs thermiques;
- démantèlement du bloc réacteur;
- démolition du bâtiment du réacteur nucléaire.
Cette phase 3 génère un nouveau type de déchets radioactifs issus du démantèlement, faiblement ou moyennement actifs mais à très grande durée de vie (dits FMA vie longue). Le stockage de ces déchets doit être temporairement assuré par ICEDA, installation EDF en exploitation sur le site nucléaire de Bugey depuis automne 2020[14], en attendant l'ouverture du site de stockage définitif décidé dans le cadre de la loi dite « Bataille ».
La solution un temps préconisée d'attendre la décroissance de la radioactivité résiduelle de la cuve et des internes du réacteur pendant encore au moins 40 ans a été abandonnée au profit d'un démantèlement faisant largement appel à des moyens téléopérés (bras et engins robotisés pilotés à distance), permettant les travaux en zone contaminée ou irradiée. En réalité, ce changement de stratégie a été dicté par quelques principes de "bon sens" et selon les préconisations de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et l'AIEA (Agence Internationale de l'Énergie Atomique) : profiter des connaissances des "anciens" ayant exploité les centres de production d'électricité d'origine nucléaire, la décroissance radioactive insuffisante pour se passer de moyens téléopérés, et en particulier pour la centrale de Brennilis, la volonté d'« un retour à l'herbe » dans le cadre du Parc naturel régional d'Armorique, et selon la volonté des élus locaux.
Néanmoins, cette stratégie sera mise à mal par l'annulation du décret de 2006, à la suite d'un recours des associations des opposants à l'énergie nucléaire [15] et également au cours de l'Enquête Publique qui en a suivi (cf. ci-dessous) pour les raisons principales :
- l'absence de motivation d'un démantèlement immédiat (cette stratégie de démantèlement immédiat étant pourtant demandée par l'ASN et l'AIEA),
- l'absence d'un centre de stockage des déchets nucléaires (aujourd'hui en construction dans l'Ain, solution temporaire d'entreposage désormais en service ICEDA[16]),
- une connaissance insuffisante de l'état initial chimique et radiologique.
Cette annulation du décret et l'avis négatif de l'enquête publique retardent le retour à l'herbe.
Décret de 2006
Début 2006, Dominique de Villepin signe un décret[17] pour qu'EDF réalise le « démantèlement total » (phase 3) de la centrale à fin de Mise à l’Arrêt Définitif (MAD) et démantèlement complet de l’INB no 162.
Annulation du décret par le conseil d'état
Le , à la demande du réseau Sortir du nucléaire, le Conseil d'État annule ce décret et donc la procédure de démantèlement telle qu'engagée. L'organisation antinucléaire attaquait l'état et le décret sur le plan administratif. En effet, une directive européenne n'avait alors pas été traduite dans le droit français et demandait la mise à disposition du public de l'étude d'impact[18].
Le , une décision 2007-DC-0067 de l’Autorité de Sûreté Nucléaire précise les conditions d’application des dispositions du décret 96-978 du auxquelles l’INB no 162 est à nouveau soumise[9].
Le , le site d'information spécialisé en environnement enviro2b.com rend compte de l'étude menée par des laboratoires de l’association pour le contrôle de la radioactivité de l’Ouest (ACRO) : "On exclut la possibilité que l’actinium 227, élément très radio-toxique, provienne de la centrale EDF. Il s’agit d’un phénomène naturel“, a expliqué Pierre Barbey, expert de l’ACRO."[19]
Enquête publique de 2009
Le , EDF renouvelle sa demande d’autorisation de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement de l’INB 162, avec des travaux échelonnés sur 15 ans[9], ce qui doit entamer l'étape réglementaire de déclassement de l'INB (procédure de 1 à 3 ans), avec enquête publique (prévue par les articles R.123-1 à R.123-23 du code de l'environnement).
En février 2009, l'entreprise privée chargée du démantèlement a été choisie. Il s'agit d'ONET Technologies, une entreprise de Marseille qui devrait également être chargée de deux autres démantèlements de sites nucléaires en France[20]. Le démantèlement complet, opération déjà réalisée et à venir, est estimé 482 millions d'euros en valeur 2002[21].
Du au (incluant une prolongation de 14 jours décidée au vu de la complexité des dossiers) ; le public a pu venir consulter les documents proposés par EDF et participer à l'enquête publique, via une réunion publique le et via un registre d'enquête mis à disposition dans 17 lieux d’enquête, ou en rencontrant un commissaire enquêteur (70 personnes environ l'ont fait). Un dossier était disponible sur le site Internet de la préfecture du Finistère (rubrique « actualités ») et rapport préliminaire de sûreté (RPS) était consultable à la préfecture et en sous-préfecture de Châteaulin.
Selon le rapport de 2010, le public a apporté 104 observations dont :
- 24 avis favorables;
- 7 avis favorables avec réserves (dont ceux de la CLI (Commission locale d'information), du Conseil général du Finistère, de la CLE, (Commission locale de l'eau), du Conseil municipal de Loqueffret et d'habitants de Loqueffret), s'appuyant notamment sur un rapport de l’ACRO[22] qui assistait la CLI dans son analyse du dossier de demande d’autorisation ;
- 67 avis défavorables (incluant une pétition de 2609 signatures apportée par les associations Agir pour un Environnement et un Développement Durable (AE2D), Bretagne vivante, Consommation Logement Cadre de vie, Eau et rivières de Bretagne, membre de France nature environnement, le Groupe mammalogique breton, Sortir du nucleaire Cornouaille(, et l'association Vivre dans les Monts d’Arrée ;
- et 6 avis non exprimés.
Une lettre a également été postée dans les délais requis à la commission d’enquête par l'association Cyber@Acteurs, avec 6217 noms recueillis par Internet.
Les interventions favorables - selon le rapport d'enquête - mettaient en avant :
- L’impossibilité de confiner les déchets dans l’enceinte réacteur et de transformer le site en mausolée, compte tenu de la nature du sol et de la présence d’une nappe phréatique qui affleure en certains endroits ;
- Le financement par EDF, possible aujourd’hui, alors que rien ne garantit qu’EDF l’assumera plus tard ;
- Le fait que les bâtiments et les installations se dégradent et que leur maintien en bon état de fonctionnement entraînerait des surcoûts en cas de démantèlement différé;
- Le risque de perte d’informations relatives aux conditions de mise à l’arrêt de la centrale ;
- L’assurance que le chantier sera surveillé de près par l’ASN, la CLI, l’ACRO, les associations ;
- L’impact positif pour l’emploi, l’économie locale et le développement touristique des Monts d’Arrée ;
- Le caractère exemplaire de l’opération pour le démantèlement ultérieur des autres sites nucléaires.
Les oppositions se fondaient surtout - selon le rapport d'enquête - sur :
- le fait qu'il n'y avait pas eu de Débat Public National sur le démantèlement des installations nucléaires, alors que le droit européen selon les demandeurs le demandait[23] ;
- le manque de justification d'un démantèlement immédiat (la législation sur les études d’impact demandant de comparer plusieurs solutions et de les justifier[24]) ;
- des carences en matière d'inventaire radiologique initial, d'incidence sur les ZNIEFF… ;
- l'absence de site de stockage pour les déchets FMA (Faible ou Moyenne Activité) à vie longue et pour les FMA à vie longue et les FMA à vie courte et à envoi différé (La commission d'enquête a effectivement conclu en 2010 que les capacités de stockage de l'ANDRA de Morvilliers et de Soulaines pouvaient recevoir les déchets FMA vc et TFA, mais qu'aucun centre ne pouvait à ce jour accueillir les 40 t de déchets MA à vie longue du bloc réacteur. EDF envisageait en attendant la construction de ce centre, un stockage provisoire dans le sous-sol de l'enceinte du réacteur, sous le niveau maximum de la nappe phréatique après rabattement puis dans l'ICEDA (Installation de Conditionnement et d’Entreposage des Déchets Activés) prévue dans l'Ain, dont le décret d’autorisation de création a été signé le , qui serait au mieux achevé en 2014, et qui devrait aussi recevoir les déchets FMA à vie courte à envoi différé (35 tonnes), en attente de stockage ultérieur selon ce même rapport d'enquête publique (p. 20/25 de la version pdf). Le permis de construire de l'ICEDA a été annulé en 2012.
- le manque d'analyses contradictoires et indépendantes d’EDF ;
- le manque d'information permettant d'évaluer le coût du démantèlement (« ni sur les sommes déjà dépensées, ni sur le coût prévisionnel des opérations à venir[25] » ; « Seule une information sur le coût global du démantèlement des centrales à l’arrêt a été donnée en réunion publique : 2 milliards d’euros pour les 9 centrales en cours de démantèlement » précise la commission qui ajoute que le coût des mesures compensatoires n’est apparu « que dans la réponse à l’Autorité Environnementale[26]. », deux pages du mémoire en réponse (p. 29-30) développant les capacités financières d'EDF, mais sans apporter « plus de précisions sur le coût de la déconstruction de Brennilis. La commission d’enquête regrette ce manque de transparence[27] »);
- le manque de garanties quant au niveau de dépollution finale du site.
- certains problèmes de sécurité comme le risque d'incendie dans la cuve, par inflammation du zircaloy au moment de son ouverture...
Le , EDF a envoyé à la commission d'enquête son mémoire en réponse[28] ;
En , le rapport d'enquête[9], des avis et conclusions de la commission d'enquête de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement complet de l'installation d'entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d'Arrée (25 pages) [29]. La commission d'enquête conclut qu'elle ne peut qu’émettre, « à l’unanimité, un avis défavorable au projet, présenté par EDF, de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement complet de l'installation d'entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d'Arrée (INB n°162), située sur le territoire des communes de Loqueffret et Brennilis ». Elle demande que la CLI dispose des moyens financiers nécessaires pour mener sa mission d’information de la population et faire procéder à des expertises contradictoires, mais propose néanmoins l'achèvement de la phase 2 du démantèlement dans les plus brefs délais et qu'EDF soit autorisée à :
- compléter l’inventaire de l’état initial, radiologique et chimique du site,
- terminer les opérations de démantèlement de la STE,
- assainir et combler le chenal de rejet des effluents dans l’Éllez,
- assainir les zones de pollution diffuse,
- engager le démantèlement des échangeurs après leur caractérisation radiologique.
La commission introduit sa conclusion et ses arguments par la phrase : « En ce qui concerne le Site des Monts d’Arrée, personne ne défend la solution du « confinement sûr » sur place, sous forme de mausolée ou de sarcophage et la commission d’enquête estime également qu’elle n’est pas envisageable[30] » après avoir précisé (note p. 6 du rapport) que « EDF, malgré la demande de la commission d’enquête, n’a pas souhaité répondre aux recommandations ou réserves émises par la CLI et la CLE. » et ajoute « la commission d’enquête n’a aucune garantie que ces réserves et recommandations seront effectivement prises en compte par EDF ». En particulier sur les 1 900 pages du dossier, la commission note qu'une seule page[31] est consacrée à la justification du projet, et que cette page « se borne à indiquer qu’EDF, qui avait fait le choix du démantèlement différé en 1997, a changé de stratégie au début des années 2000 et met en avant les avantages du démantèlement immédiat en minimisant ses inconvénients ».
Décret de 2011, reprise du démantèlement
Le décret du autorise EDF à reprendre les opérations de démantèlement sur les parties suivantes[32],[33] :
- les échangeurs de chaleur,
- les structures de la station de traitement des effluents,
- le hangar à déchets,
- ainsi que l'assainissement des terres sous-jacentes aux structures de la station de traitement des effluents donc hors bloc réacteur.
Ces opérations doivent être réalisées dans les cinq ans. Le décret du prévoit aussi qu'EDF dépose une demande d'autorisation de démantèlement total de la centrale avant le .
2012 : avis de non-recevabilité par l’ASN
En , avis de non-recevabilité par l’ASN du dossier d’autorisation de démantèlement complet[34].
2018 : fin du démantèlement partiel
En , EDF affirme avoir terminé les travaux d’assainissement des sols situés sous le radier de la station de traitement des effluents[35].
L'achèvement du démantèlement complet est soumis à la disponibilité d'un site de stockage de déchets à vie longue, ainsi qu'à son autorisation administrative par l'ASN. D'après EDF en 2017, une fois les autorisations réglementaires obtenues, le chantier devrait durer 17 ans[36]. Il consistera en la réalisation des étapes suivantes :
- démantèlement bloc réacteur, assainissement et démolition des bâtiments ;
- réhabilitation du site ;
- déclassement des installations nucléaires de base (INB).
Le démantèlement complet devrait s'achever 17 ans après le début des travaux. Si le décret est obtenu en 2022, les travaux se termineraient à l'horizon 2040[37].
En , la fin du démantèlement est toujours annoncé 17 ans après le début des opérations[38] mais les chantiers ne sont pas tous à l'arrêt et les travaux de préparation des installations sont en cours.
Le 1er Juillet 2021, EDF présente à la Commission Locale d'Information du Finistère une actualisation du scénario et du financement du démantèlement complet de la centrale. La fin des opérations est annoncée 17 ans après le début des travaux soit à l'horizon 2040. EDF communique sur le coût du démantèlement complet de la centrale. Le coût du démantèlement complet est évalué à 850 millions d'euros[39] . Une enquête publique est organisée du 15 novembre 2021 au 3 janvier 2022, qui, d'après le journal Le Monde, mobilise peu les riverains.[40]
Controverses sur la contamination du milieu naturel
- : la CRIIRAD réalise des prélèvements de mousses aquatiques à proximité de la centrale, derrière la STE (station de traitements des effluents) et indique y trouver plusieurs éléments radioactifs provenant de la centrale et notamment une concentration anormalement élevée d'actinium 227[41].
- : une étude entreprise en commun par un laboratoire indépendant (ACRO)[42] et le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement du CEA (LSCE) conclut à l'origine naturelle des éléments radioactifs : « Des travaux [d'étude] entrepris depuis 3 ans, il ressort que l’origine de ce phénomène est naturelle, conséquence de la géologie locale particulière[43]. »
Cependant, EDF reconnaît que le plutonium vient bien de l'activité de la centrale[44].
- En 2021, le directeur du site de la centrale de Brennilis reconnaît une pollution résiduelle des nappes phréatiques et notamment par du tritium à la suite de l'« incident Sulzer » survenu en 1988 (une fuite au niveau du bâtiment de traitement des effluents) ; mais cette contamination résiduelle est inférieure aux seuils réglementaires[45].
Notes et références
- EL-4 (MONTS D'ARREE) : Reactor Type = HWGC, Reference Unit Power (Net Capacity) = 70 MW, Construction Start Date = 01 July 1962, First Criticality Date = 23 December 1966, First Grid Connection = 09 July 1967, Commercial Operation Date = 01 June 1968, Permanent Shutdown Date = 31 July 1985, Electricity Supplied = 6.32 TW - pris.iaea.org
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/nucleaire-fin-du-demantelement-de-la-centrale-brennilis-en-2040-3506e1de-e540-11eb-b328-3bb388b4cb1f
- « Turbines à combustion », sur edf.fr (consulté en ).
- Monts d'arrée EL4 D (Brennilis) - site de l'ASN française - mise à jour du 05 avril 2011
- Marie-Pierre Bonnet, Bretagne 79 : des années de poudre, Editions Egina, , p. 128
- Centrale EL-4 Monts d’Arrée, AIEA, consulté le 20 juillet 2021
- « La centrale nucléaire de Brennilis », sur fresques.ina.fr (consulté en ).
- Chronologie indicative des attentats du FLB
- Danielle Faysse, André Gilbert et Pierre Cassara, Enquête publique relative à la demande, présentée par EDF, de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement complet de l'installation d'entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d'Arrée (INB n°162). Enquête n°E09000396/35 : 2 – Avis et conclusions de la commission d'enquête, 27 octobre – 11 décembre 2009, 25 p. (lire en ligne)
- Décret 96-978 du 31 octobre 1996 autorisant la création de l’INB no 162 destinée à conserver sous surveillance, dans un état intermédiaire de démantèlement, l’ancienne INB no 28 et a autoriser des opérations de démantèlement partiel pour une durée de 7 ans, prorogée de 3 ans en 2004. Cette seconde phase, dite de démantèlement partiel, a été autorisée en 1996 et s’est déroulée jusqu’en 2007.
- « Brennilis : «Le démantèlement d’une centrale prend du temps» - Quotidien des Usines », L'Usine Nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- Incendie à la centrale nucléaire de Brennilis, Le Figaro, 23 septembre 2015.
- ASN, « Incendie sur le chantier de démantèlement des échangeurs de chaleur », périodique, (lire en ligne, consulté le )
- « Mise en service d’ICEDA pour le conditionnement et l’entreposage de déchets radioactifs », sur www.andra.fr (consulté le )
- Démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, ASN.
- Autorité de sûreté nucléaire, « Iceda (EDF) : autorisation de mise en service de l’installation », sur www.asn.fr (consulté le )
- décret 2006-147 du 9 février 2006
- « Le démantèlement de la centrale de Brennilis remis en cause par le Conseil d'Etat », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- « La radioactivité autour de la centrale de Brennilis serait d'origine naturelle », sur Enviro2B, (consulté le )
- Le Télégramme - Économie - Brennilis. Onet Technologie va démanteler le réacteur
- Cour des Comptes, Rapport de la cour des comptes sur le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchet radioactifs, (lire en ligne), p. 118
- Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest
- Le rapport d'enquête cite la directive européenne no 85/337, et la Convention d’Aarhus du 25-06-98 signée par la France et intégrée dans le droit national par décret du 12 septembre 2002 - no 2002 1187, comme ayant été évoqués comme argument par de nombreux participants à l'enquête publique (p. 7 de la version pdf du rapport)
- Article 9, alinéa 3 du décret no 2007-1557 du 2 novembre 2007, modifié, précise que l'étude d'impact comprend : « Les raisons pour lesquelles, notamment du point de vue des préoccupations d'environnement, le projet a été retenu parmi les autres options envisagées ».
- page 21/25 du rapport d'enquête de 2010
- Pages 20/25 du rapport d'enquête de 2010
- Page 21/25 du rapport d'enquête de 2010
- Rapport d'enquête (2010) , p. 6
- Accès au rapport d'enquête, les avis et conclusions de la commission d'enquête de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement complet de l'installation d'entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d'Arrée, site de la Préfecture du Finistère
- page 11/25 du [rapport d'enquête de 2010]
- pièce 7- chapitre 4-2 du document soumis à enquête
- République française, « Décret n° 2011-886 du 27 juillet 2011 autorisant Electricité de France à procéder aux opérations de démantèlement partiel de l'installation nucléaire de base n° 162 dénommée EL4-D, installation d'entreposage de matériels de la centrale nucléaire des monts d'Arrée, située sur le territoire de la commune de Loqueffret (département du Finistère) », (consulté le )
- EDF reçoit le feu vert pour démanteler la centrale nucléaire de Brennilis - 28 juillet 2011
- Voir sur edf.fr.
- « Le démantèlement partiel de la centrale de Brennilis s'achève », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- Ouest-France, « Le démantèlement de la centrale de Brennilis et ses « délais » », sur www.ouest-france.fr, (consulté le )
- « Centrale de Brennilis. Pas de démantèlement total avant 2038 », sur Le Telegramme, (consulté le )
- Jérôme Gicquel, « Bretagne : A Brennilis, le démantèlement complet de la centrale nucléaire n’est pas pour demain », sur 20minutes.fr, (consulté le )
- Christian GOUEROU, « Centrale nucléaire de Brennilis : fin du démantèlement prévue en 2040 », sur ouest-france.fr,
- « « La radioactivité, ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, donc les gens s’en fichent » : à Brennilis, le nucléaire ne mobilise plus », Le Monde.fr, (lire en ligne , consulté le )
- Voir sur criirad.org.
- Voir sur le site de l’ACRO.
- « Étude de l’origine des éléments de la famille de l’uranium-235 (actinium-227 et descendants) observés en excès dans les environs du réacteur nucléaire expérimental EL4 en cours de démantèlement ». Site des Monts d’Arrée – centrale de Brennilis (29) - Années 2007-2008. Rapport & Annexes de résultats.
- Voir sur letelegramme.fr.
- Laura Baudier, Le tritium de Brennilis inquiète toujours, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 14 mars 2021, https://www.letelegramme.fr/dossiers/brennilis-enquete-sur-la-pollution-de-la-centrale/la-centrale-de-brennilis-rejette-t-elle-toujours-du-tritium-radioactif-14-03-2021-12718426.php
Voir aussi
Bibliographie
- Conseil général du Finistère, Bibliographie spécifique au dossier d’enquête publique
- Sylvain Huot, « Quel après-nucléaire pour Brennilis ? », Annales historiques de l’électricité, 2014/1 (no 12) (en ligne)
Bande dessinée
- Brennilis a inspiré la centrale fictive de Berniliz où se déroule l'action d'une des aventures de Spirou et Fantasio intitulée L'Ankou.
- La centrale apparaît dans les premières pages de la bande dessinée Bran Ruz d'Alain Deschamps et Claude Auclair.
Filmographie
Le démantèlement du site de Brennilis constitue le sujet du film documentaire Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s'éteindre de Brigitte Chevet (2008, 58 min) ; voir sur vivement-lundi.com
Articles connexes
Liens externes
- ACRO - Toutes les études de l'ACRO à Brennilis sont en ligne
- La lente agonie d'une centrale nucléaire dans les Monts d'Arrée
- Dossier démantèlement de la Gazette de Brennilis.
- Dossier complet sur le démantèlement de l'association Sortir du nucléaire Cornouaille.
- Dossier du démantèlement sur le site de l'ASN.
- BRENNILIS : Le démantèlement des centrales nucléaires françaises est mal parti.
- La centrale nucléaire de Brennilis en démantèlement
- Détails sur le réacteur sur le site de l'IAEA.
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