Papier marbré
Le papier marbré est un papier décoré dont les motifs imitent ceux du marbre ou d'autres roches, et qui est utilisé notamment en reliure.
La marbrure
La marbrure est un apprêt humide sur lequel l'artiste obtient des motifs analogues à ceux du marbre ou d'autres roches. Ces motifs sont obtenus par la flottation de couleurs à la surface de l'eau, une solution gélifiante (comme de l'eau mélangée avec de la poudre d'agar-agar par exemple), et par l'application de ces couleurs suit le transfert sur la feuille qu'on y dépose (ou d'autres surfaces comme des tissus).
Ce type d'ornement a été utilisé au long des siècles pour décorer toutes sortes de surfaces. On l'utilise souvent comme support pour l'écriture d'un texte officiel ou en calligraphie, pour les affiches et pour les gardes et les plats-papier en reliure. Chaque réalisation présente un tracé différent et donne un caractère unique à l'objet qu'elle recouvre.
- Garde et contre-garde d'un livre français de 1735.
- Reliure avec un papier marbré simple (France, vers 1825).
- Détail d'un papier marbré dans un livre anglais (1830).
- Reliure d'un livre français de 1880 (détail).
Le suminagashi
Le suminagashi — encre qui flotte sur l'eau en mouvement — peut être considéré comme l'ancêtre de la marbrure. Né au Japon, au XIIe siècle[1], il reste un art très délicat car les éléments nécessaires à sa fabrication sont très instables. Il diffère de la marbrure occidentale par trois points essentiels : le support sur lequel flottent les encres est de l'eau pure ; les couleurs sont des encres ; le papier japonais est très absorbant. L'application des couleurs sur la pulpe se fait au pinceau, en alternance avec l'huile. L'ensemble est ensuite dispersé par soufflage[2].
Au début, ce papier était surtout utilisé pour les cartes de poème, coloré de sorte que la place pour l'écriture reste prépondérante. À l'époque Édo, la marbrure tend à recouvrir toute la surface de la feuille, parfois même son verso[2].
L’ebru
Ebru, l'art turc du papier marbré *
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Exemple d'ebru. | |
Pays * | Turquie |
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Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2014 |
En Turquie, l'art traditionnel du papier marbré, venu d'Asie mineure sous l'Empire ottoman, porte le nom d’ebru[3].
La galerie ci-dessous montre les différentes étapes de la réalisation d'un motif floral :
- Dépôt de la première couleur.
- Création de motifs avec un stylet.
- Travail sur la deuxième couleur.
- Maniement du stylet.
- Pose du papier.
- Retrait de la feuille.
- Motif achevé.
- Détail de la fleur.
Notes et références
- (en) « The Ancient Art of Marble Painting Gets a 21st-Century Update », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- Dominique Buisson, Japon papier, Paris, Pierre Terrail, , 224 p. (ISBN 2-87939-008-7), p. 61
- « Papiers marbrés turcs » sur uoguelph.ca.
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-Ange Doizy, De la dominoterie à la marbrure. Histoire des techniques traditionnelles de la décoration du papier, Paris, Art et Métiers du Livre, 1996, préface de G. Guilleminot-Chrétien, 255 p. (ISBN 2-911071-01-8) (contient une bibliographie, une liste de collections de papiers décorés et des reproductions de créations contemporaines).
- Nedim Sönmez, Ebru. L'art du papier marbré turc, Anadolu, Hückelhoven, 1996, 151 p. (ISBN 978-975-171593-7).
- (tr)(en) Turan M. Türkmenoğlu, Sudaki nakış ebru / Marbling paper, Milenyum Yayınları, Beyazıt, İstanbul, 1999, 69 p., photos (ISBN 975-845500-1).
- « Marbreur de papier » dans l’Encyclopédie de Diderot et D'Alembert.
Articles connexes
Liens externes
- « L'atelier du papier marbré », sur www.atelier-du-papier-marbre.fr (consulté le ).
- « Ebru, l’art turc du papier marbré », sur ich.unesco.org (consulté le ).
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